Réadaptation après un AVC : À quoi s’attendre

Un accident vasculaire cérébral ( AVC)  est une affection médicale grave et potentiellement mortelle qui survient lorsque l’approvisionnement en sang d’une partie du cerveau est interrompu.

En France, les chiffres sont importants : on observe qu’un AVC frappe une personne toutes les 4 minutes, et dans 40 % des cas, la victime garde des séquelles de gravité diverses.

Tandis que beaucoup ne se rétablissent jamais complètement et ont besoin d’un soutien continu après leur AVC, certains patients bénéficient d’un programme de rééducation/ réadaptation avant de pouvoir retrouver leur ancienne indépendance et retrouver une autonomie.

Quand la rééducation commence et combien de temps dure-t-elle ?

Plus tôt la réadaptation commence, plus le patient a de chances de retrouver ses capacités et compétences perdues.

Il est d’ailleurs courant que la réadaptation après un AVC commence 24 à 48 heures après la prise en charge à l’hôpital.

La durée de la réadaptation varie selon les complications : certains survivants se rétablissent rapidement, mais la plupart ont besoin d’un parcours de soins à long terme pouvant durer des mois ou même des années.

Ainsi, le plan de rééducation/réadaptation évolue selon les compétences et les besoins du patient.

Où se déroule la rééducation post-AVC ?

Plusieurs options s’offrent aux patients comme les unités de réadaptation pour patients hospitalisés ou les unités de soins ambulatoires qui sont des installations autonomes parties intégrantes d’un hôpital ou d’une clinique. Dans le cadre d’un programme de réadaptation intensive, le patient peut y demeurer deux à trois semaines.

Les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) offrent quant à eux des options de thérapie moins intenses. Dans le souci de proposer une plus grande flexibilité aux patients qui en font la demande, le programme de réhabilitation à domicile est autorisé mais ne donne pas l’accès à des équipements de réadaptation spécialisés.

Axes de prises en charge des patients après la phase initiale de l’AVC

Il existe de nombreuses approches de réadaptation après un AVC.

Le plan de réadaptation dépendra de la partie du corps ou du type de capacité affectée par l’ AVC.

Les activités physiques :

Les exercices de motricité : ces derniers peuvent avoir pour objectif de renforcer la force musculaire et la coordination. Dans certains cas, cela inclut une thérapie pour renforcer la déglutition.

L’amélioration de la mobilité : apprendre à utiliser des aides à la mobilité, comme une canne, un fauteuil roulant ou une attelle de cheville. L’attelle de cheville peut stabiliser et renforcer la cheville pour supporter le poids du corps pour réapprendre à marcher.

La thérapie d’amplitude du mouvement : certains exercices et traitements peuvent soulager les tensions musculaires (spasticité) et aider à retrouver une amplitude du mouvement.

Les activités physiques assistées par la technologie :

Stimulation électrique fonctionnelle : l’électricité est appliquée aux muscles affaiblis, les obligeant à se contracter.

Technologie robotique : les appareils robotiques peuvent aider les membres affaiblis à effectuer des mouvements répétitifs, aidant les membres à retrouver force et fonction.

Technologie sans fil : un moniteur d’activité permet d’augmenter l’activité post-AVC.

Réalité virtuelle : l’utilisation de jeux vidéo et d’autres thérapies informatisées implique une interaction avec un environnement simulé en temps réel. 

Les activités cognitives et émotionnelles :

Les thérapies des troubles cognitifs : l’ergothérapie et l’orthophonie participent à l’amélioration des capacités cognitives perdues, telles que la mémoire, la résolution de problèmes, les compétences sociales, le jugement et la sensibilisation à la sécurité.

Traitement psychologique : les patients ont souvent besoin de participer à un groupe de soutien.

Prise en charge médicamenteuse : Le médecin responsable peut recommander un antidépresseur ou un médicament qui affecte la vigilance, l’agitation ou le mouvement.

Les thérapies expérimentales :

Une stimulation cérébrale non invasive : Des techniques telles que la stimulation magnétique transcrânienne ont été utilisées avec un certain succès dans un cadre de recherche pour aider à améliorer diverses habiletés motrices.

Des thérapies biologiques : les cellules souches sont à l’étude, mais ne sont utilisées que dans le cadre d’un essai clinique.

Médecine douce : les traitements tels que le massage, la phytothérapie, l’acupuncture et l’oxygénothérapie sont en cours d’évaluation.

Quels facteurs affectent le résultat de la réadaptation après un AVC ?

La récupération après un AVC varie d’une personne à l’autre.

Il est difficile de prédire combien de capacités le patient récupère et dans quel délai. Cependant, il existe des preuves que les performances peuvent s’améliorer même 12 à 18 mois après un AVC.

Récupération spontanée

Au cours des trois premiers mois suivant un AVC, un patient peut éprouver un phénomène appelé récupération spontanée – une compétence ou une capacité qui semblait perdue à cause de l’AVC revient soudainement à mesure que le cerveau trouve de nouvelles façons d’effectuer des tâches.

La rééducation après un AVC prend du temps

Se remettre d’un AVC peut être une expérience longue et frustrante et il est normal de rencontrer des difficultés en cours de route.

À cet effet, la réadaptation post-AVC implique une variété de spécialistes en médecine physique et en réadaptation comme les neurologues, les infirmières spécialisées, les physiothérapeutes pour guider les soins et prévenir les complications.

Prévenir un autre AVC

Chaque année, le risque d’accident vasculaire cérébral dans les 90 jours suivant un AVC peut atteindre 17 %, avec le plus grand risque au cours de la première semaine.

C’est pourquoi il est important de traiter les causes des accidents vasculaires cérébraux, notamment les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle, la fibrillation auriculaire (rythme cardiaque rapide et irrégulier), l’hypercholestérolémie et le diabète.

Pour y parvenir, le médecin peut prescrire au patient des médicaments, demander de modifier le régime alimentaire et de faire de l’exercice, ou même simplement d’adopter d’autres habitudes de vie saines.

La chirurgie peut également être utile dans certains cas.

Sources