Promouvoir l’allaitement maternel, une préoccupation des autorités de santé

La Semaine Mondiale de l’allaitement maternel, une initiative soutenue par l’Unicef

L’étude “How marketing of formula milk influences our decisions on infant feeding” commandée par l’OMS et l’UNICEF a été entreprise entre août 2019 et avril 2021 par une équipe de recherche spécialisée ayant une expertise en marketing commercial et en changement de comportement . Cette publication s’appuie sur l’expérience de plus de 8 500 mères et femmes enceintes ainsi que 300 professionnels de santé spécialisés en allaitement. Elle a été menée dans huit pays aux niveaux de vie variés : le Bangladesh, la Chine, le Mexique, le Maroc, le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni et le Viêt-Nam.

Le rapport qui en découle expose les pratiques de commercialisation agressives utilisées par l’industrie du lait maternisé et met en évidence leur impact sur la décision des familles quant à la façon de nourrir leurs nourrissons et leurs jeunes enfants.

Effectivement, au niveau mondial, l’alimentation pour nourrisson représentant une branche dès plus lucratives, la commercialisation des substituts de lait maternel nécessite des budgets conséquents entraînant la surconsommation de ces derniers au détriment de l’allaitement maternel, une pratique de plus en plus désuète.

Sur le plan statistique, un tiers des femmes interrogées ont déclaré que les substituts du lait maternel leur avaient été recommandés par un professionnel de santé.

Le rapport mondial de l’OMS met également en lumière un comparatif des plus troublant : sur ces 20 dernières années, les taux d’allaitement n’ont que très peu augmenté tandis que les ventes de substituts du lait maternel ont plus que doublé sur la même période.

Globalement, seulement 44 % des nourrissons de moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein.

Les recommandations de l’OMS

De manière générale, l’OMS préconise un allaitement maternel exclusif du nourrisson jusqu’à l’âge de 6 mois et la poursuite de l’allaitement (avec une alimentation complémentaire appropriée) jusqu’à 2 ans ou plus.

Plus spécifiquement, en 2022, la priorité de l’OMS reste de protéger d’un marketing agressif les populations les plus vulnérables. De toutes les Régions de l’OMS, la région européenne est identifiée comme celle où le taux d’allaitement exclusif des enfants est le plus faible.

Par exemple, on constate qu’au Royaume-Uni, 84 % des femmes enceintes et ayant récemment accouché sont exposées au marketing des substituts du lait maternel.

Afin de contrebalancer la tendance, le Bureau européen de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles a publié une nouvelle note d’orientation destinée à la Région européenne dans le but de mettre un terme au marketing inapproprié des substituts du lait maternel et des aliments pour nourrissons et jeunes enfants dans la Région européenne de l’OMS.

Les orientations de l’OMS s’appuient sur les 6 recommandations suivantes :

  • Promouvoir une alimentation optimale du nourrisson et du jeune enfant
  • Interdire le marketing des produits de substitution du lait maternel
  • Appliquer et définir des normes pour les aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants
  • Définir les messages appropriés pour la promotion des aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants
  • Interdire les messages inappropriés
  • Interdire la promotion croisée des substituts du lait maternel lors de la promotion d’aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants et éliminer les conflits d’intérêts dans le système de soins de santé.

Afin de collecter les données auprès des mères sur leur exposition au marketing numérique des substituts du lait maternel commercialisés dans plusieurs pays de la Région, le Bureau pour les MNT adapte son protocole CLICK.

Une campagne de sensibilisation mondiale

La campagne de sensibilisation a été lancée du 14 Mai au 14 Juin 2022 avec pour devise ”l’allaitement maternel : pour un meilleur investissement dans le développement de la petite enfance”. Un slogan des plus directs pour inciter les femmes à un allaitement précoce et exclusif.

Cette campagne, études scientifiques à l’appui, met l’accent sur les bénéfices de l’allaitement pour la mère et l’enfant. Cette pratique réduirait le risque d’exposition à de nombreuses maladies telles que le cancer du sein et des ovaires, le diabète et les maladies cardiaques pour la mère et à un meilleur développement neurocognitif pour l’enfant.

Le communiqué de presse assure que tous les efforts seront déployés (organisation d’activités de communication au niveau régional, mobilisation des départements ministériel et des médias) pour que cette campagne de sensibilisation atteigne les objectifs de 2025 : atteindre un taux de mise au sein précoce dans l’heure qui suit l’accouchement de 50% et 50% pour le taux d’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de vie.

Sources