60 % des 123 services d’urgence privés ont répondu au deuxième questionnaire de la FHP-MCO. Merci beaucoup aux répondants et aux futurs que nous espérons pour stabiliser cette cartographie. Elle nous montre d’ores et déjà que l’activité des services d’urgence privés diminue en moyenne de 2,9 % en 2022 en comparaison de 2021. Néanmoins, de grandes disparités régionales sont observées entre la région Centre qui accuse une augmentation et l’Occitanie une forte diminution. À noter que les effets territoriaux jouent pleinement et que les situations peuvent être très variables au sein des régions. L’activité des 8 premiers mois des années 2019 à 2022 indique une relative stabilité, voire une décroissance entre 2022 et 2019 de plus de 3 %. Cependant, exception faite de 5 établissements, le secteur affiche une stabilité ou une croissance d’activité en juillet et août 2022.
La catastrophe n’a pas eu lieu cet été… mais les difficultés rencontrées ont été majeures. Un quart des répondants souligne avoir dû faire face à des fermetures de services d’urgence publics. Sur certains territoires, les réponses montrent à l’évidence une absence de visibilité et de coordination entre les acteurs. Pourtant, la majorité des établissements de santé privés dispose déjà d’un gestionnaire de lits et est prête au partage sincère d’informations et à l’utilisation des outils mis à disposition. Par ailleurs, si nous partageons l’objectif d’« optimiser les ressources humaines d’un territoire en mutualisant les moyens de plusieurs structures d’urgence », il est vivement regrettable que l’instruction mette en avant la prime de solidarité territoriale, outil réservé aux seuls établissements de santé publics.
D’une manière générale, la première ligne d’urgence a tenu mais au prix de graves tensions des ressources humaines et la mise en œuvre ponctuelle de procédures dégradées. En juillet, la nuit, 11 établissements de santé privés ont fermé au total 90 fois dont 2 services totalisent 62 nuits, et 16 en août ont fermé 132 nuits dont 3 en totalisent à eux seuls 84.
Enfin, où en est-on de la reconnaissance de la PDSES pour les praticiens libéraux urgentistes ? Pour l’heure, à peine un tiers des établissements répondants à notre questionnaire ont été contactés par les ARS pour participer au chiffrage des rémunérations forfaitaires PDSES des médecins urgentistes libéraux, financées par le FIR. Sans données, pas de juste valorisation de cette mission ! Au côté du syndicat des urgentistes privés (SNUHP), la FHP-MCO demande que cet état des lieux soit réalisé dans les meilleures conditions.
Nous regrettons également vivement que nos professionnels de santé paramédicaux n’aient pas été éligibles aux différentes mesures de l’instruction de juillet 2022. Pourtant, ils bénéficient des mêmes formations diplômantes et assurent un même métier. Un traitement équitable de tous les professionnels de santé est indispensable. C’est aussi un acte de reconnaissance essentiel de la part du gouvernement.
Nous avons besoin de visibilité sur les actions affectées à cette mission de service public, afin d’organiser notre présence sur les territoires en 2023
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO