Actus Santé du 13h N°644

Photographie de l’état de santé des Français

Selon la DREES, 95 000 décès supplémentaires sont estimés de mars 2020 à décembre 2021. La croissance de l’espérance de vie ralentit, marquée par des inégalités entre les plus modestes et les plus aisés. En 2052, 16 % de la population aura + de 75 ans contre 9 % aujourd’hui.

Extraits de la synthèse du Dossier n°102, septembre 2022 de la Drees.

L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans progresse plus rapidement que l’espérance de vie à 65 ans : entre 2009 et 2019, la première a augmenté de 2,1 ans contre 0,8 an pour la seconde chez les femmes, et de 1,4 an contre 1,2 an chez les hommes.

La réduction de la mortalité, prématurée ou non, se poursuit, avec les cancers et les maladies cardio-neurovasculaires qui demeurent les causes les plus fréquentes, concernant chacun plus du quart des décès.

Une personne sur dix présente des symptômes évocateurs de troubles dépressifs en France métropolitaine en 2019 parmi les plus de 15 ans, avec des écarts du simple au double selon le niveau de vie.

30 % des habitants de France métropolitaine de 15 ans ou plus déclarent ressentir des douleurs physiques. 9 % ont un problème de santé handicapant puisque qu’il les empêche de faire « ce que les autres personnes font habituellement » depuis au moins 6 mois.

L’impact psychologique du Covid sur la population a été important, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes, avec des syndromes dépressifs atteignant 22 % des 15-24 ans à la fin du premier confinement.

La France demeure dans le groupe de pays européens les plus consommateurs d’alcool. Même si la consommation continue de baisser, les alcoolisations ponctuelles importantes (API) augmentent. Le tabac constitue la première cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès en 2015. La tendance est cependant à la baisse entre 2014 et 2019.

20 % des habitants de France métropolitaine et 30 % des habitants des DROM ne font aucun trajet à pied d’au moins 10 minutes par semaine.

La surcharge pondérale concerne 45 % des personnes en France dont 14 % souffrant d’obésité.

La majorité des maladies professionnelles concernent les troubles musculo-squelettiques.

Les inégalités de santé apparaissent dès avant la naissance avec de nombreux facteurs de risques pour la santé de la femme enceinte et de l’enfant à la naissance plus fréquemment présents dans les milieux défavorisés (tabac, obésité). La prématurité et les petits poids à la naissance sont plus fréquents lorsque la mère est de milieu modeste.

Lorsqu’ils grandissent, deux fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres se retrouvent en surpoids en grande section maternelle. En 2017, 18 % des enfants en classe de troisième sont en surpoids et 5 % sont obèses (3 % chez les enfants de cadre et 8 % chez les enfants d’ouvriers).

La fréquence des pathologies chroniques multiples augmente avec l’âge, mais la polypathologie n’est pas limitée aux personnes âgées : 3 % de la population cumule 3 pathologies ou traitement chronique dès 45-64 ans, 8 % à 65-74 ans et 21 % au-delà de 75 ans, plus encore chez les hommes que chez les femmes.

6 000 généralistes « manquants »

L’Association des maires ruraux (AMRF) dénonce l’accès dégradé aux soins primaires : seuls 18 % des bassins de vie ont 1 médecin pour 1 000 habitants. Voir aussi la densité des infirmiers (carte de l’ONI) et leur inégalité territoriale (Irdes).

Périnatalité : meilleur suivi sauf en post-partum

Selon l’Enquête nationale périnatale 2021 de l’Inserm, 96 % des femmes sont satisfaites de leur suivi mais 12 % gardent un mauvais souvenir de l’accouchement. 16,7 % des femmes présentent des symptômes d’une dépression post-partum.

Par ailleurs, l’enquête de l’Inserm pointe que le taux d’allaitement reste stable – 56,3 % à la naissance -, mais chute à 34,4 % après deux mois, 17 % des femmes déclarent ne pas avoir reçu d’aide.

Les chercheuses alertent également sur l’âge des femmes lors de la grossesse – près d’un quart ont plus de 35 ans versus 21 % en 2016 – et le surpoids ou l’obésité, touchent respectivement 23 % et 15 % des futures mères.

L’enquête note une diminution du tabagisme (12 % lors du troisième trimestre), une généralisation du dépistage de la trisomie 21 (91 %) et de la préparation à la naissance (80 % des primipares). Le taux de césarienne reste stable (21 %) et le taux des épisiotomies diminue de 12 points (8 %).

83 % des parturientes réclament une péridurale. Près de 50 % recourent à des méthodes non médicamenteuses en 2021, versus 35 % en 2016.

Game over

La Sfar lance « Gaspillage médicamenteux : étude observationnelle en réanimation en France ». L’objectif est de recueillir des données des pratiques des professionnels et des données patients sur 24 heures. Participation auprès de recherche@sfar.org

Crédits photos : Istock