Bien s’alimenter après un cancer

Il y a beaucoup de questions sur les aliments à privilégier après un diagnostic de cancer : d’après les experts, aucun plan nutritionnel ne garantit une totale prévention du cancer ou ne protège d’une récidive les patients atteints. En revanche, des recherches en la matière ont permis de formuler des recommandations conçues pour réduire le risque de cancer et améliorer le sentiment de bien-être.

Viande rouge : attention aux excès

Des études ont établi un lien entre la consommation en grandes quantités de viande rouge et de viandes transformées (comme le bacon, les hot-dogs et la charcuterie) et un risque accru de cancer colorectal et de certains autres cancers.

Certaines recherches suggèrent également que faire frire ou griller des viandes à des températures très élevées produit de l’acrylamide ce qui pourrait augmenter le risque de certains types de cancer (en particulier les viandes riches en graisses et la volaille avec peau).

Pour ces raisons, l’American Cancer Society Guideline for Diet and Physical Activity for Cancer Prevention recommande d’éviter ou de limiter la consommation de viandes transformées, en particulier la viande rouge.

Il est conseillé aux survivants du cancer de suivre également cette ligne directrice pour une bonne santé générale.

De nombreuses recherches indiquent qu’un régime alimentaire sain, ayant tendance à être pauvre en viandes rouges et transformées, est associé à une survie globale plus élevée pour les personnes atteintes d’un cancer du sein et de la prostate.

En parallèle, un régime riche en viande rouge et transformée, en produits laitiers riches en matières grasses, en céréales raffinées, en frites, en sucreries et en desserts, est associé à une survie plus courte dans les cancers du sein, colorectal et de la prostate, et peut également augmenter le risque de récidive du cancer colorectal.

À ce jour, aucune étude n’a examiné l’effet de la viande transformée, de la viande cuite à haute température ou de la viande en général sur la réapparition ou l’aggravation du cancer (progression ou croissance).

Le soja serait une bonne alternative à la viande rouge

Les aliments à base de soja sont une excellente source de protéines et peuvent être une bonne option pour les repas sans viande.

Le soja contient de nombreux composés phytochimiques, y compris des isoflavones, dont certains ont une faible activité œstrogène et semblent protéger contre les cancers hormono-dépendants dans les études animales.

D’autres composés du soja ont des propriétés antioxydantes et peuvent avoir des effets anticancéreux.

Il y a beaucoup d’intérêt pour le rôle possible des aliments à base de soja dans la réduction du risque de cancer, en particulier le risque de cancer du sein.

Certaines études suggèrent que la consommation d’aliments traditionnels à base de soja comme le tofu peut réduire le risque de cancer, en particulier chez les femmes.

On en sait moins sur les effets des suppléments de soja, dont une étude a montré qu’ils augmentent le risque de cancer du sein sans récepteurs d’œstrogènes et augmentent le risque de cancer du sein chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer.

Pour les survivantes du cancer du sein, les recherches actuelles ne trouvent aucun effet nocif lié à la consommation d’aliments à base de soja et indiquent que la consommation d’aliments à base de soja riches en isoflavones peut réduire le risque de récidive. Ces aliments peuvent même aider le tamoxifène à mieux fonctionner.

Cependant, on sait peu de choses au sujet des effets bénéfiques et nocifs des suppléments de soja sur la santé des survivants du cancer.

Compléments alimentaires à base de plantes

Certaines personnes pensent que prendre des suppléments de vitamines, de minéraux ou de plantes médicinales aide à réduire le risque de récidive du cancer après le traitement.

Mais les experts s’accordent à dire qu’une alimentation saine et équilibrée est la meilleure façon d’obtenir tous les nutriments dont les survivants ont besoin.

Si jamais des carences sont constatées, il est essentiel de vérifier auprès de l’équipe soignante  le dosage avant de prendre des suppléments car de fortes doses de certaines vitamines et minéraux peuvent être nocives et interagir avec des médicaments ou les traitements contre le cancer.

Les antioxydants joueraient un rôle préventif

Les antioxydants comprennent la vitamine C, la vitamine E, les caroténoïdes (composés qui donnent aux légumes et aux fruits leurs couleurs) et de nombreux composés phytochimiques (produits chimiques à base de plantes). Ils aident à prévenir les dommages cellulaires causés par les réactions chimiques avec l’oxygène. Étant donné que ces dommages peuvent jouer un rôle dans le développement du cancer, on pense depuis longtemps que les antioxydants peuvent aider à prévenir le cancer.

Plusieurs études suggèrent que les personnes qui consomment plus de légumes et de fruits – qui sont de riches sources d’antioxydant – pourraient avoir un risque plus faible face à certains types de cancer.

Étant donné que les survivants du cancer peuvent être plus à risque de développer un deuxième cancer, il est préconisé pour eux de manger chaque jour une variété d’aliments riches en antioxydants.

Jusqu’à présent, les études sur les suppléments de vitamines ou de minéraux antioxydants n’ont pas montré qu’ils réduisaient le risque de cancer.

En fait, des études ont montré que des suppléments à forte dose de bêta-carotène peuvent augmenter le risque de cancer du poumon chez les personnes qui présentent déjà un risque plus élevé de ce cancer. Le meilleur conseil à l’heure actuelle est d’obtenir des antioxydants par le biais d’une alimentation variée plutôt que par des suppléments.

L’alcool augmente-t-il le risque de récidive du cancer ?

Des études suggèrent que la consommation d’alcool peut augmenter le risque de décès pour les survivants d’un cancer de la tête et du cou, du larynx (boîte vocale), du pharynx (gorge) et du foie, il peut donc être préférable pour les survivants de ces cancers d’éviter l’alcool. Il n’y a pas suffisamment d’informations à l’heure actuelle pour savoir si la consommation d’alcool augmente le risque de récidive d’autres types de cancer.

Cependant, les survivants du cancer sont encouragés à modifier leur mode de vie pour réduire leur risque de développer un deuxième cancer.

La consommation d’alcool peut également être liée au cancer du poumon et de l’estomac. Pour ces cancers, il est préférable d’éviter ou de limiter la consommation d’alcool.

Poids corporel et survie au cancer du sein

Certains malades perdent du poids pendant le traitement du cancer en raison des effets secondaires des traitements, comme la chimiothérapie. Un poids insuffisant peut augmenter le risque de complications pendant le traitement et affecter la qualité de vie.

D’autres malades quant à eux, prennent du poids lors de certains traitements, comme l’hormonothérapie. Une prise de poids peut être due à une diminution de l’activité physique.

Le maintien d’un poids corporel équilibré aide à se remettre d’un cancer et de ses traitements.

Une alimentation saine et une activité physique peuvent alors tendre à maintenir un poids correct.

Sources