Qu’est-ce que le cannabis thérapeutique ?

Très longtemps considéré comme une substance illicite, le cannabis suscite depuis de nombreuses années, de multiples débats dans le monde scientifique. Utilisé pour ses vertus thérapeutiques indéniables dans d’autres pays, la France a autorisé, à titre expérimental depuis le 26 mars 2021 et jusqu’au 31 mars 2023, l’usage du cannabis thérapeutique.. Le suivi est actuellement effectué par des médecins formés à la prescription du cannabis légal. Environ 3 000 malades sont concernés par cette expérimentation sur le territoire. Sous quelle forme le cannabis est-il prescrit ? Pour quel type de pathologie est-il recommandé ? Faisons le point.

Qu’entendons-nous par cannabis médical ?

Également appelé « cannabis thérapeutique », cette plante initialement cultivée pour sa fibre textile depuis des milliers d’années, possède de nombreux bienfaits pour la santé et plus particulièrement le CBD et le THC, deux molécules qui en sont extraites.

Une substance longtemps étudiée par les grandes instances

2018 : la ministre des Solidarités et de la Santé a saisi l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), afin de disposer d’un état des lieux des spécialités pharmaceutiques contenant des extraits de la plante de cannabis ou des analogues de synthèse, ainsi qu’un bilan des connaissances relatives aux effets et aux risques thérapeutiques liés à l’usage de la plante elle-même.

En septembre de cette même année, l’ANSM a constitué un comité scientifique spécialisé sur l’évaluation de la pertinence et de la faisabilité de la mise à disposition en France du cannabis thérapeutique.

En décembre, ce comité s’est prononcé en faveur d’un élargissement de l’usage du cannabis dans certaines situations cliniques précises et limitées.

2019 : La loi du 24 décembre 2019 de financement de la sécurité sociale pour 2020 a permis d’autoriser, à titre expérimental pour une durée de deux ans, l’usage médical du cannabis sous la forme de produits répondant aux standards pharmaceutiques, dans certaines indications ou situations cliniques réfractaires aux traitements indiqués et accessibles.

Considéré comme cancérigène au même titre que la cigarette, le cannabis à fumer a toutefois été totalement exclu du protocole.

Pourquoi cette plante suscite tant l’intérêt du monde médical ?

« C’est le rôle de la médecine que de combattre les maladies et de soulager les douleurs » s’est exprimé Olivier Véran, alors ministre de la Santé en mars 2021. Le feu vert a ainsi été donné pour lancer l’expérimentation en France du cannabis à des fins médicales.

Accessible sur ordonnance de façon très encadrée, le cannabis constitue un nouvel espoir thérapeutique pour les malades souffrants de pathologies lourdes et dont il est difficile de soulager les douleurs quelles soient physiques ou mentales. Elle ouvre ainsi le champ à de nouveaux protocoles médicamenteux.

 Quelles sont les vertus du cannabis sur la santé ?

Quand on parle de cannabis, on parle principalement du CBD et du THC qu’il contient. Ce sont ces molécules que l’on exploite à des fins médicales. Elles font partie de la famille des cannabinoïdes, extraite du cannabis.

Le CBD signifie « cannabidiol ». Le « cannabi » fait référence à la plante dont le CBD est extrait : le cannabis et « diol ». Cela désigne un composé chimique comprenant des atomes d’oxygène et d’hydrogène.

  • Il est dit « non-psychoactif ». Il n’altère pas les facultés neurologiques.
  • Il fonctionne comme un prolongement des propres défenses naturelles.
  • Il agit efficacement sur les douleurs.

Il est important de dissocier le CBD du THC. Si le CBD n’entraine aucune dépendance, le THC quant à lui (de son appellation scientifique tétrahydrocannabinol) possède des effets psychoactifs qui modifient l’état de conscience.

Lorsque ces deux molécules sont utilisées, elles sont particulièrement contrôlées pour sécuriser leur usage chez le patient.

Sa prescription très encadrée, est autorisée pour :

  • Les douleurs neuropathiques ;
  • Certaines formes d’épilepsie sévères ;
  • Des symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements (nausées, vomissements) ;
  • Les soins palliatifs (pour soulager la douleur) ;
  • Certaines maladies du système nerveux comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson ou Alzheimer en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance avec les traitements déjà existants.

Le cannabis agit tel un antalgique et un anti-inflammatoire. Il réduit l’intensité de la douleur et favorise la régénération du système cellulaire. Il agit aussi efficacement sur l’anxiété et le stress, en stimulant le circuit des flux sanguins cérébraux en agissant tel un anxiolytique. Le cannabis favorise également l’endormissement, idéal pour pallier les troubles du sommeil.

Le cannabis est en revanche contre-indiqué pour les patients atteints de maladies cardiovasculaires, ainsi que pour ceux souffrant de psychose ou de schizophrénie.

Sous quelles formes pharmaceutiques est-il proposé ?

La prise de cannabis légal dépend de plusieurs facteurs :

  • Du besoin du patient ;
  • De la résistance du bénéficiaire de soins ;
  • De son poids ;
  • Des symptômes à combattre.

Les médicaments à base de cannabis peuvent être prescrits sous plusieurs formes pharmaceutiques :

  • En inhalation pour vaporisation (fleurs séchées ou granulés à vaporiser).
  • Sous forme orale à base d’extraits solubilisés ou sous une forme pharmaceutique équivalente (huile sous forme de capsules, comprimés).
  • Sous forme orale (huile)

Cette alternative thérapeutique constitue un important espoir pour les patients dont les traitements actuels, destinés à lutter contre la douleur, ont atteint leurs limites et ne peuvent plus les soulager.

Sources :