PDSES : le respect de ses engagements

La reconnaissance de l’hospitalisation privée gagnée durant la pandémie devait ouvrir une nouvelle ère. Puis, les vieux réflexes ont repris le dessus et chacun s’interroge sur ce qu’il reste de la coordination des acteurs qui ont tenu la ligne de front. Au point que l’État et de nombreux acteurs appellent à retrouver « l’esprit Covid ».

Le patient a raison, il ne s’intéresse qu’au résultat : être pris en charge dans les meilleures conditions. C’est précisément ce que nos équipes de permanence des soins ont fait, prodiguer des soins 24/24… et l’intendance suivra. Sauf que, malgré les engagements de l’État, elle ne suit pas. La permanence des soins en établissements de santé (PDSES) signifie des devoirs et des droits. Le ministre François Braun martelait lors de ses vœux que la continuité et la permanence des soins n’étaient pas négociables. Il souhaite promouvoir une répartition équitable et ordonnée entre les acteurs, et mise sur leur engagement dans un schéma de PDSES. Voilà beaucoup d’engagement demandé alors qu’une très large majorité des agences régionales de santé n’a toujours pas décliné les directives de l’instruction du mois de juillet 2022 concernant le financement de la PDSES des praticiens urgentistes libéraux.

Six mois plus tard, sur les 14 régions concernées, une seule a procédé à la rémunération de manière pérenne des médecins urgentistes libéraux, ceux-là même qui ont produit les soins, et deux autres de manière provisoire. Comment maintenir une mobilisation des praticiens libéraux quand des décisions pourtant inscrites dans un document émanant de l’État ne trouvent pas d’application sur le terrain ? Pourquoi tant d’écarts sont-ils constatés entre les territoires, donnant lieu à des interprétations régionales illégitimes ? D’où vient cette hésitation à suivre cette instruction ou le silence opposé par certaines ARS aux questions des FHP régionales ?

L’implication de toutes et tous attendue par l’État passe d’abord par la démonstration de la sienne. Tout commence par le respect de sa parole, de ses écrits et de ses interlocuteurs.

Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO