Une pandémie et après ?

Il y a 3 ans et exactement 4 jours, le 16 mars 2020, l’humanité entrait en confinement. Les professionnels de santé et les établissements de santé, contraints d’arrêter leurs activités, étaient invités à se concentrer sur la lutte d’un seul virus, le SARS-CoV-2. 9 vagues de contamination plus tard, où en sommes-nous ?

La pandémie a été un formidable accélérateur d’idées et d’innovations et un catalyseur du « travailler ensemble ». De nouveaux besoins s’exprimaient et l’urgence de la crise levait tous les freins ordinaires. Si l’intérêt collectif l’a emporté lors des premières vagues, peu à peu, les vieux réflexes sont revenus au profit de l’individualisme. « L’esprit COVID » résiste avec peine. 60 managers de l’hospitalisation privée témoignaient dans les carnets de bord publiés par le syndicat, d’un l’élan de solidarité où toutes les frontières de la réglementation castratrice avaient sauté pour se mettre en ordre de bataille. Nous observons aujourd’hui un repli statutaire et catégoriel délétère que les acteurs politiques dénoncent en appelant à reprendre cet « esprit COVID ».

L’application de la loi Rist, destinée notamment à lutter contre les dérives de l’intérim, sera la prochaine occasion de démontrer cette solidarité requise pour rétablir l’équité sociale et redonner du souffle au système de santé. La séquence du « quoi qu’il en coûte » est close et celle du « combien ça coûte » s’est ouverte. Coût des ressources humaines, de l’énergie, de nombreux matériaux…, comment relever ces défis autrement qu’ensemble ?

Les marques laissées par la pandémie nous affectent différemment mais il nous appartient d’en construire une mémoire collective. L’humanité est entrée en mutation en 2020, nous avons la responsabilité de construire un futur sanitaire, social, économique et environnemental commun.

Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO