Désengorger les urgences

Mesurer le volume d’activité des urgences est simple : le nombre de passages a doublé entre 1996 et 2019. D’ailleurs, cette même croissance s’observe mondialement indique l’OCDE. Définir ensuite le caractère utile ou inutile d’un passage aux urgences est impossible a priori, mais seulement a posteriori. Enfin, les causes multiples de l’engorgement des urgences sont difficiles à définir précisément : quel est l’impact du vieillissement de la population ou celui des déserts médicaux, quelle part l’évolution sociétale joue-t-elle ?

Ainsi, pour désengorger les 691 services d’urgences dont 121 privés, aucune solution simple n’existe et il faudra aligner quatre planètes pour y arriver.

Sur la « planète territoire », les adressages se font en fonction des capacités et des compétences disponibles sur le territoire, ainsi l’activité de médecine d’urgence est correctement répartie et coordonnée entre les services.

Sur la « planète interne », les moyens mis en œuvre s’adaptent à la fluctuation déjà connue des flux de patients, l’organisation du service d’urgences est optimisée.

Sur la « planète aval », un gestionnaire de lits est informé en temps réel sur les lits disponibles dans l’établissement pour assurer la fluidité des parcours internes des patients.

Enfin, sur la « planète amont », une admission directe dans les services hospitaliers est proposée et un contact est organisé avec les acteurs de la médecine de ville, les Ehpad, les HAD…

Pour réussir ensemble, il faudra aussi que les tutelles régionales reconnaissent les praticiens libéraux urgentistes en mettant en place la PDSES, conformément à l’instruction de juillet 2022. Il est temps que l’évolution sociétale qui exige l’immédiateté des actions soit autant effective à l’encontre des professionnels de santé. Et avec le respect de chacun, on devrait y arriver…

Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO