Quand l’allergie nécessite une hospitalisation d’urgence…

Pollen, acariens, piqûre d’insectes, aliments divers sont parfois responsables de réactions allergiques plus ou moins sévères. Ces effets peuvent aller d’une légère éruption cutanée à une insuffisance respiratoire potentiellement mortelle. Selon le degré de sensibilité de la personne allergique, cette pathologie doit être prise au sérieux et nécessite parfois une hospitalisation d’urgence. Quels sont les signes d’alerte d’une allergie? Comment réagir ? Faisons le point !

Qu’est-ce qu’une réaction allergique ?

Une allergie survient lorsque le système immunitaire d’une personne réagit mal à une substance étrangère initialement inoffensive. Elle peut être aérienne, alimentaire ou bien médicamenteuse. Ce dernier produit alors des anticorps qui identifient l’allergène comme étant dangereux pour l’organisme. Pour le protéger, il libère de l’histamine, une substance responsable des symptômes de l’allergie.

Toute réaction allergique doit être prise au sérieux. La gravité varie d’une personne à l’autre, pouvant aller d’une simple irritation cutanée à l’anaphylaxie pouvant être mortelle.

Les 4 types d’allergènes les plus courants :

Parmi les allergènes les plus communs, on retrouve notamment :

1.     Les substances en suspension dans l’air : pollen, poils d’animaux…

2.     Certains aliments : arachides, poisson, crustacés lait de vache ou de chèvre…

3.     Les piqûres d’insectes : le plus souvent d’abeille ou de guêpe.

4.     Certains médicaments à base de pénicilline comme les antibiotiques.

Quels sont les symptômes à surveiller ?

Une réaction allergique peut se déclarer de différentes façons, à savoir :

  • En cas de rhinite allergique : des éternuements répétés, des démangeaisons au niveau du nez, des yeux larmoyants et rouge.
  • En cas d’allergie alimentaire : une sensation de picotements dans la bouche, un gonflement des lèvres, de la langue et/ou de la gorge pouvant conduire à l’étouffement (également appelé « œdème de Quincke »).
  • En cas de piqûre d’insecte : un œdème sur la zone piquée, d’importantes démangeaisons, l’apparition de plaques (urticaire) ou encore des difficultés à respirer.
  • En cas d’intolérance à un médicament : une éruption cutanée, un gonflement du visage, des difficultés respiratoires.

Le risque d’hospitalisation en cas d’allergie dépend de la gravité des symptômes

En cas de réaction sévère apparaissant dans un laps de temps relativement court, il y a un risque de choc anaphylactique avéré. C’est une réaction allergique susceptible d’entraîner le décès de la personne touchée, par arrêt respiratoire ou cardiaque. Elle peut également se manifester par un œdème laryngé (ou œdème de Quincke), qui entraîne une asphyxie ou une crise d’asthme aiguë sévère.

Les 5 signes d’alerte :

  1. Des nausées et/ou des vomissements ;
  2. Un hypersalivation ;
  3. Une obstruction des voies respiratoires ;
  4. Une chute de la tension artérielle ;
  5. Une perte de conscience.

Il est vital de se rendre aux urgences, afin d’être pris en charge dans les meilleurs délais. Selon l’état du patient, un traitement médicamenteux est prescrit pour calmer les symptômes de l’allergie. Il peut être à base :

●      D’antihistaminiques : Ils sont efficaces en cas de rhinite, d’irritation oculaire ou en cas de démangeaisons. Ils existent sous différentes formes : en comprimés, en collyre ou en solution nasale.

●      Des corticoïdes : Leur action anti-inflammatoire calme les symptômes de l’allergie.
Ils sont principalement administrés par voie nasale ou par inhalation.

Quelle prise en charge par la suite ?

Un bilan allergologique est requis. Les tests effectués ont pour objectif de déterminer les allergènes responsables du choc. Ils donnent lieu à la réalisation de :

  • Tests cutanés. Le patient est interrogé en première intention. Cet interrogatoire permet de recueillir les données clés (aliments ingérés, médicaments pris, lieu où s’est produit l’allergie, antécédents éventuels, etc.). À partir des données recueillies, le médecin effectue des tests cutanés (dans le dos ou sur l’avant-bras par exemple). Des gouttes de chaque allergène suspecté sont déposées sur la peau du patient et son introduit via une petite piqûre pour faire pénétrer la solution. En cas d’allergie, un gonflement apparaît. Il s’accompagne d’une rougeur et de démangeaisons au point d’injection de l’allergène dans les minutes qui suivent. Le test est considéré comme positif si le diamètre de l’induration est supérieur à 3 mm par rapport au témoin négatif dont le diamètre est nul. Il détermine les allergènes auxquels la personne est sensible.
  • Des analyses sanguines. Un dosage des IgE(anticorps immunoglobuline E) spécifiques à certains allergènes est effectué en complément.
  • Un test de provocation aux allergènes. Ce test est impérativement réalisé en milieu hospitalier en raison du risque de choc anaphylactique. Il vise à confirmer le diagnostic quand un doute persiste sur l’allergène en cause. L’allergène suspecté est administré à des doses progressivement croissantes, pour observer comment le corps réagit.

Identifier les allergènes responsables de manifestations allergiques permet de limiter l’exposition aux facteurs déclencheurs.

Dans certains cas, une désensibilisation peut être proposée au patient selon le type d’allergie. Elle a pour but d’habituer progressivement son organisme à la présence de l’allergène pour qu’il parvienne à le tolérer sur le long terme. Cette tolérance immunitaire est obtenue en administrant des doses progressivement croissantes de l’allergène en question.

Les numéros d’urgence à contacter

En cas de réaction allergique grave (anaphylaxie), il faut composer le 112 (numéro d’appel d’urgence européen), le 18 (POMPIERS) le 15 (SAMU ou Service d’Aide Médical Urgent) ou un numéro d’urgence local ou de se rendre directement aux urgences.

Ces numéros sont gratuits et peuvent être appelés d’un téléphone fixe

ou d’un téléphone mobile même bloqué ou sans crédit.

Si le risque allergie est connu par la personne et qu’elle est équipée via un traitement de fond mis en place avec son allergologue, il est nécessaire de se piquer avec un auto-injecteur d’épinéphrine (un dérivé de l’adrénaline) dans les plus brefs délais.

Sources :