Comment utilise-t-on les 296 indicateurs qualité existants dans la santé en France ? Comment nous éclairent-ils sur nos pratiques, quels enseignements nous apportent-ils et comment les prend-on en compte dans les politiques publiques ? Les orientations seront arrêtées dans les prochains mois.
Les fédérations hospitalières sont invitées à définir collectivement une feuille de route de développement d’indicateurs qualité et pertinence et à réfléchir à de nouvelles pistes. Une cartographie des indicateurs existants, dont 81 % sont produits par la CNAM et la HAS, est en cours d’élaboration car il faut prioriser des objectifs, gagner en synergie et éviter les redondances. Embarquer tous les acteurs doit passer par une simplification et une explication de l’existant.
Les indicateurs ne sont pas une fin en soi mais sont au service d’une politique publique. Les indicateurs de santé publique mesurent la qualité d’un environnement pour ne pas tomber malade. Ceux de qualité et sécurité des soins observent le déroulé sans complication des prises en charge. Enfin, les indicateurs de pertinence veillent à ce que le bon patient soit accueilli dans le bon parcours et reçoive les justes soins.
Il n’y a pas de bons vents pour celui qui ne sait pas où il va. Il n’y a pas de bons indicateurs si on ne connaît pas les objectifs poursuivis. Si les prises en charge des patients doivent être pertinentes, l’indicateur doit lui aussi être pertinent. Pour cela, il doit permettre un suivi de l’état d’avancement des orientations et priorités portées par les politiques publiques. 4 thématiques sont à ce jour identifiées : Amélioration des prises en charge ; Parcours coordination ; Efficience des prescriptions ; Prévention.
56 % des 296 indicateurs concernent les établissements de santé et 58 % disposent de résultats. 165 indicateurs sont calculés à partir de bases de données médico-administratives. De nouveaux indicateurs sont en réflexion ou en construction : indicateurs populationnels, indicateurs qualité en temps réel sur l’état du système de santé, indicateur composite sur l’accès aux soins et la prévention, indicateurs parcours pathologies chroniques, ou encore en lien avec une démarche éco-responsable. Veillons à rester pragmatiques en se concentrant sur un nombre d’indicateurs des plus restreints, pour pouvoir conduire les plans d’actions de manière raisonnée et efficace.
Les ressources humaines mobilisées sur le terrain pour le remplissage des indicateurs et nécessaires dans les administrations à leur exploitation sont parfaitement bien utilisées si les indicateurs jouent véritablement leur rôle de soutien et de balise pertinent de nos politiques publiques.
Nous reviendrons sur ce sujet lors de notre prochaine journée des métiers FHP-MCO le 15 juin prochain.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO