Les professionnels de santé sont au bout de leur patience. En effet, le dossier de la liste en sus est en suspens. Aucun dialogue n’est entrepris dans la perspective de la campagne 2024, aucune étude n’est lancée, aucune réunion n’est programmée. Le désarroi des professionnels de santé croît, les premières interrogations sur les évolutions des pratiques naissent et les déséquilibres économiques des établissements de santé se développent. Au final, toutes les parties prenantes de ce sujet, établissements de santé, industriels et patients, sont victimes de cet immobilisme et sont perdantes.
Aujourd’hui, des décisions purement comptables et sans aucun fondement médical conduisent les établissements de santé à assumer le coût très élevé de certains produits sur leurs budgets actuels, s’ils le peuvent, et par conséquent à limiter drastiquement l’usage de ces produits, condamnés à être dans une situation insupportable vis-à-vis des patients.
Il est maintenant urgent de réaffirmer les conditions de la gouvernance de cette liste en sus et son principe. Trois principes doivent nous guider : une gestion pluriannuelle de l’évolution de la liste est indispensable pour préserver une visibilité des managers ; ensuite, un produit n’est radié que lorsqu’il est arrivé à maturité de développement de sa pratique ; enfin, une compensation totale du montant radié est intégrée au sein des tarifs des GHS.
Pour l’heure, les multiples lettres communes inter-fédérations du début de l’année 2023 n’y ont rien changé. Nous remercions le député Yannick Neuder d’avoir organisé une table ronde à l’Assemblée nationale le 12 juillet dernier, à laquelle j’ai participé avec l’ensemble des parties prenantes pour tenter de débloquer la situation. Les difficultés rencontrées sont identiques pour tous. Il est urgent de redonner son sens premier à cette liste en sus.