Berlin : un traitement préférentiel illégal
Une trentaine d’hôpitaux privés à but non lucratif, confessionnels et privés de Berlin ont déposé une plainte auprès du tribunal administratif car le Land de Berlin compense les pertes massives des hôpitaux publics de façon trop élevée.
Selon cette alliance intitulée « Un Berlin en bonne santé – pas sans nous », ce traitement préférentiel est illégal. En effet, ce financement spécial est beaucoup plus élevé que les financements réguliers que le Land met à la disposition des hôpitaux berlinois. Pour l’alliance, cette pratique « fausse la concurrence et met en péril la pluralité des offreurs de soins ». Pour les seules années 2019 à 2022, Berlin a mis 515,05 millions d’euros à la disposition du groupe hospitalier public Vivantes. Dans le budget 2023, 224,9 millions d’euros supplémentaires sont également prévus pour compenser des déficits. L’alliance indique que de nombreuses et vaines tentatives ont été faites dans le passé pour convaincre l’administration de trouver des solutions constructives pour tous les hôpitaux de Berlin. En raison de la détérioration de la situation économique, ils se sentent « obligés d’agir maintenant et de demander des comptes aux décideurs politiques ». Toutefois, l’objectif ultime reste un accord à l’amiable avec le Land de Berlin.
Article rédigé en collaboration avec l’UEHP.
7 % de naissances en moins
L’Insee note 24 164 naissances en moins sur le 1er semestre 2023. C’est 7,2 % de moins qu’en juin 2022, et 7,4 % de moins qu’en juin 2020. La moitié sud de la France et la Normandie enregistrent une baisse entre -7,5 % et -10 % et le nord entre -5 % et -7,5 %.
Dépistage du cancer du sein en baisse
Le taux de participation est passé de 50,5 % en 2021 à 44,9 % en 2022, selon Santé Publique France. Une diminution de la participation est observée depuis 10 ans, pour toutes les tranches d’âge et toutes les régions.
En 2020, le taux de participation avait nettement chuté mais 2021 montrait un rattrapage pour toutes les tranches d’âge et tous les départements, témoignant d’une activité accrue des CRCDC et des cabinets de radiologie, pour compenser la baisse de l’année 2020. Il est cependant probable que les conséquences des perturbations dues au Covid ne se résorbent pas avant quelques années, alors que la baisse progressive de l’offre en sénologie impliquait déjà des allongements de délais entre deux dépistages.
Cybersécurité en Europe
La France déclare plus d’incidents que ses voisins (43), puis vient l’Espagne en n°2 (25), et la Finlande clôt la liste avec 1 seul incident, selon l’Agence européenne pour la cybersécurité qui a analysé 215 incidents entre janvier 2021 et mars 2023.
Si le périmètre dans lequel les incidents ont lieu est large – hôpitaux, laboratoires, entreprises pharmaceutiques, mutuelles… -, les professionnels de santé représentent 53 % du nombre total d’incidents, indique le rapport. Il souligne par ailleurs que le secteur hospitalier est particulièrement concerné avec 42 % des incidents signalés (89), suivi par les organismes publics (30) et l’industrie pharmaceutique (18).
Les rançongiciels et les menaces liés aux données sont les deux principaux risques.
Le hacktivisme politique, social ou idéologique fait partie des motivations recensées. Par ailleurs, l’agence observe un « pic d’incidents non malveillants » venus de l’intérieur des organismes durant la pandémie de Covid-19.
Enfin, les données des patients, y compris leurs dossiers médicaux, sont les cibles dans 30 % des cas.
Benchmark européen du système de santé français
L’Observatoire européen des politiques de santé se penche sur la France dans son dernier rapport. Le personnel et les ressources en capital sont stables au cours de la dernière décennie, mais inégalement répartis.
Le nombre d’infirmiers par habitant est élevé par rapport à la moyenne de l’UE mais celui des généralistes a diminué. Par ailleurs, le nombre de lits d’hospitalisation a diminué de 5 %, et les lits d’hôpitaux ambulatoires et à domicile ont augmenté en parallèle. Les experts du rapport ciblent ensuite l’offre de soins de santé, qui est centrée sur l’hôpital, avec de nombreux prestataires publics et privés en concurrence qui ne sont pas très actifs dans la promotion de la santé et la prévention des maladies pour les patients. Ils critiquent également la politique du médicament, l’accessibilité des produits pharmaceutiques étant élevée en raison d’un vaste panier d’avantages publics, d’un réseau de pharmacies bien réparti et de dépenses couvertes à 80 % par l’Assurance maladie, mais qui entraîne une surconsommation de certains médicaments comme les antibiotiques.
Le bilan montre de bons résultats en termes de mortalité, toutes causes confondues, et d’espérance de vie, malgré l’insuffisance de la promotion de la santé. Cependant, de grandes inégalités persistent entre les régions, les classes socio-économiques et le sexe des patients, et les auteurs soulignent un manque de suivi systématique des principaux indicateurs de qualité internationaux parmi les prestataires, notamment des taux de réadmission, de complications, d’expérience des patients ou de pertinence des prescriptions.
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