Conséquences des infections maternelles sur la santé fœtale et infantile

Infections maternelles : Quelles conséquences sur la santé fœtale et infantile ?

Les infections maternelles pendant la grossesse peuvent entraîner des complications pour la mère et compromettre le bon développement du bébé in utéro. Qu’elles soient bactériennes, virales ou parasitaires… Il est donc nécessaire d’établir une surveillance accrue durant la grossesse, afin de veiller à la bonne santé de la future maman et de son enfant à naître. Focus sur les 7 infections dont il faut se protéger.

Qu’est-ce qu’une infection « maternelle »

Les infections maternelles sont des infections pouvant être contractées pendant la grossesse. Ces dernières sont relativement nombreuses. Elles peuvent conduire à la transmission d’une infection de la mère à son bébé et impacter son bon développement, provoquer des malformations, voire entraîner le décès in-utéro. L’agent pathogène, le stade de la grossesse ainsi que l’état immunitaire de la mère sont des variables qui influencent le niveau d’impact sur la santé du bébé.

Pour prévenir ces infections, il est tout d’abord indispensable de procéder à une analyse biologique complète en laboratoire de biologie médicale dès le début de la grossesse pour dresser un premier état des lieux de la santé de la mère. Cette analyse globale consiste à vérifier les immunités acquises et à s’assurer que la future maman ne soit pas atteinte d’une maladie pouvant nuire à son bébé, que ce soit dans son ventre ou après sa naissance lors de son développement. Auquel cas, une prise en charge spécifique devra être envisagée dans les meilleurs délais pour décider de la conduite thérapeutique à tenir.

Les 7 principales infections à dépister par un bilan sanguin complet au cours du premier trimestre de grossesse, soit avant 10 SA.

Les IST (Infections Sexuellement Transmissibles) : ces dernières se transmettent lors de rapports sexuels non protégés (vaginal, anal ou bucco-génital) ou en cas de contact direct avec du sang contaminé ou tout autres fluides corporels.

  • Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH). Cette une infection causée par un rétrovirus qui s’attaque aux cellules du système immunitaire (les lymphocytes T), le rendant vulnérable à de multiples infections. Il peut se transmettre au cours de la grossesse, de l’accouchement ou lors de l’allaitement. En cas de résultat positif, il est possible de bénéficier d’un traitement adapté, afin de réduire le risque de transmission au bébé.
  • La syphilis est due à une bactérie : le Tréponème Pâle. Très contagieuse, cette infection bactérienne provoque des éruptions sur la peau et les muqueuses. Souvent asymptomatique lors de la primo-infection, elle passe parfois inaperçue mais reste active dans l’organisme pendant plusieurs mois. Elle se transmet au bébé à travers le placenta. Cela l’expose à de nombreux risques comme des malformations, une surdité, des troubles visuels, voire, le décès in utero.
  • L’hépatite B. Cette atteinte inflammatoire du foie se transmet principalement au bébé au moment de l’accouchement mais ne provoque pas de malformation particulière. Pour l’en protéger, il est indispensable de le vacciner dans ses premières heures de vie.

Infections due à un parasite :

  • La toxoplasmose. Elle se transmet par un parasite : le Toxoplasma gondii. Elle se contracte par l’ingestion d’aliments crus souillés par la terre, de la viande mal cuite ou bien au contact d’un chat porteur du parasite. Si la mère est immunisée, elle ne présente aucun danger. Si elle ne l’est pas et qu’une contamination survient pendant la grossesse, elle peut être dangereuse pour le bébé. Plus il est exposé tôt au parasite, plus le risque est élevé comme un déficit visuel ou des troubles neurologiques.

Infections dues à un virus : Elles se transmettent principalement par un contact avec des sécrétions comme la salive, des éternuements, etc.

  • Le CytoMégaloVirus (CMV) est un virusde la même famille que celui de l’herpès et de la varicelle. En cas de contamination de la mère pendant la grossesse, une surveillance doit être mise en place. Elle peut être responsable de séquelles graves chez le bébé comme une insuffisance hépatique, des troubles neurologiques sévères (microcéphalie, convulsions, retard mental, surdité bilatérale…).
  • La rubéole est une infection contagieuse due à un virus : le rubivirus. Elle provoque de la fièvre et une éruption cutanée. Si la mère est immunisée, elle ne présente aucun danger. En revanche, si elle ne l’est pas et qu’elle la contracte, la transmission du virus au bébé se fait à travers le placenta. La rubéole dite « congénitale » peut entraîner : des cataractes, une surdité, un retard de croissance, des malformations cardiaques.

Infection due à une bactérie :

  • Le streptocoque B est une bactérie naturellement présente dans le tube digestif et les voies génitales féminines. Il est généralement asymptomatique. Cette bactérie s’avère dangereuse pour le bébé, notamment au moment de l’accouchement. Son passage dans le vagin favorise l’inhalation ou l’ingestion de liquide amniotique contaminé. C’est la cause la plus fréquente des infections graves du nouveau-né. Si elle n’est pas traitée, l’infection peut provoquer une infection généralisée, une détresse respiratoire ou une méningite.

Comment s’en protéger ?

Il est tout d’abord vivement conseillé avant d’envisager une grossesse, de vérifier que l’on est bien à jour de ses vaccins (rubéole, coqueluche, etc.). Par la suite, il est indispensable d’avoir connaissance des immunités dites “acquises” (toxoplasmose…) afin d’évaluer le niveau de risque auquel on s’expose.

Pendant toute la grossesse, il convient ensuite, de prendre un maximum de précautions et d’adapter son hygiène de vie afin de se protéger de ces possibles infections maternelles. Parmi les mesures préconisées figurent :

  • D’avoir une alimentation saine, en prenant soin de bien laver ses fruits et ses légumes pouvant être vecteurs de parasites et de bien cuire ses viandes et poissons avant de les consommer. Le tabac et l’alcool sont par ailleurs prohibés.
  • De se laver les mains le plus fréquemment possible pour éviter la propagation des bactéries, surtout lorsque l’on prend les transports en commun par exemple.
  • De limiter les contacts physiques (bisous, etc.) avec les jeunes enfants souvent porteurs de microbes et de virus.
  • D’être dispensée du nettoyage de la litière du chat dont les excréments peuvent être vecteurs de transmission de parasite (toxoplasmose).
  • De se tenir à distance des personnes présentant des maladies infectieuses.
  • De se protéger lors des rapports sexuels si la future maman n’a pas de partenaire attitré.
  • De ne jamais manipuler d’accessoires pouvant être contaminés (seringues, etc.).

La vigilance est impérative pour se prémunir des conséquences parfois graves que peuvent engendrer les infections maternelles sur la santé du bébé in utéro, ou plus tard, au cours de son évolution.

Chaque future maman est orientée par son gynécologue, sage-femme ou médecin généraliste pour réaliser les sérologies nécessaires. Selon son niveau d’immunité, des analyses sanguines régulières en laboratoire de biologie médicale, seront effectuées. Elle permettront de s’assurer que tout va bien et qu’elle n’a pas contracté d’infection.

Sources :