La France est le seul pays au monde où la congélation de ses ovocytes est gratuit, depuis 2021, selon certaines conditions. La fertilité, et son pendant l’infertilité, est un sujet hautement soumis à l’évolution de nos sociétés. Comment notre système de santé répond-il aux nouvelles attentes ? Longtemps, les seuls secteurs public et associatif étaient autorisés à prélever et conserver des ovocytes. Catherine Vautrin vient d’annoncer le 16 juin 2025 l’ouverture d’ici 2027 d’une trentaine de nouveaux centres, y compris privés.
Au-delà du nombre peu élevé – trente centres s’ajouteraient aux 42 aujourd’hui autorisés, sur les 140 centres d’aide médicale à la procréation –, cette annonce politique est de taille. Elle reconnaît l’expertise de nos établissements habilités et leur volonté et capacité de s’inscrire dans la politique de santé publique et sociale de notre pays.
En effet, depuis 2021, nous dénonçons la mesure législative inique qui interdit au secteur privé l’accès à la conservation des ovocytes ou le limite drastiquement sur dérogation du directeur d’ARS si aucun établissement de santé public ou privé à but non lucratif ne peut assurer cette activité dans le département. C’était à la faveur d’un gouvernement alors peu ouvert à notre encontre, d’une absence de majorité malgré autant de voix pour, que de voix contre, que cette possibilité avait été refusée à l’époque par les parlementaires. Demain, nous espérons que des établissements de santé privés qui seront nouvellement autorisés permettront de réduire les délais d’attente pour un prélèvement et conservation des ovocytes qui s’élève à 13 mois en 2025.
La valeur éthique fondamentale de la gratuité du don et la non-commercialisation des gamètes a été largement partagée par les participants à l’atelier naissance de la Journée des métiers, animé par le groupe Expert Naissance de la FHP-MCO. De même, la dimension préventive de la fertilité a fait consensus. Les centres privés doivent pouvoir réaliser des bilans de prévention à destination des 18-25 ans et des consultations préconceptionnelles comme annoncé par l’Assurance-maladie.
La fertilité est un sujet majeur de notre société qui dépasse le statut des établissements de santé. Nous sommes prêts à relever cette mission de santé publique.