1,2,3 Questions – Mathias MARTIN

Mathias MARTIN, président directeur général, Clinique Saint-Hilaire, Rouen (76)

La Clinique Saint-Hilaire existe depuis bientôt 130 ans. Est-elle, du fait de son âge, attachée à des valeurs particulières ?

Je dirais que ce n’est pas l’âge de l’établissement qui définit son identité et ses valeurs. En revanche, la situation de la Clinique Saint-Hilaire, familiale, indépendante, en fait de plus en plus une singularité. Il n’y a, à proprement parler, pas de lien factuel entre les valeurs défendues et le caractère historique d’un capital conservé par une même famille sur plusieurs générations.

Toutefois, l’état d’esprit, défendre le métier et évoluer avec son temps, nous ont permis de rester présents et d’accompagner les transformations nécessaires à la pérennité de l’entreprise. Parmi les constantes : le lien transgénérationnel, le compagnonnage et notre détermination à poursuivre une politique d’investissement continue et une stratégie sur le long terme.

Il me paraît utile de rappeler que chaque établissement a une histoire qui est souvent très ancienne et sa propre identité. Et que ce n’est pas le changement de main qui doit faire oublier les racines de ces entreprises. 

En 2025, comment l’ancrage historique marque-t-il l’activité et l’attractivité de la Clinique ?

Je crois que dans le contexte actuel, il y a un besoin de retrouver de la stabilité et de la durabilité. L’indépendance d’une clinique participe à la Marque entreprise, que ce soit pour les professionnels de santé ou les patients. Un lien se crée pour les patients par rapport à leur propre histoire et celle de leurs proches.

La population d’un territoire connaît en général assez bien son établissement. C’est le cas pour la Clinique Saint-Hilaire. Il y a une fidélisation propre aux activités de chaque établissement.  Mais c’est surtout auprès des professionnels que cela prend une résonance particulière.

Notre proximité géographique avec le CHU et son antériorité lui confèrent une image institutionnelle. Elle se concrétise au travers d’une proximité relationnelle et des circuits courts de décision, qui laissent une large place à l’autonomie des équipes et des initiatives de terrain.

Nous capitalisons sur la réussite de nos projets récents et dans l’action. Ce sont nos meilleurs faire-valoir. La continuité de la gouvernance et sa liberté stratégique sont également des atouts pour l’établissement.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

L’avenir est à faire et à refaire.

Face aux incertitudes de la période économique actuelle, il est fortement probable que nous vivions des transformations conséquentes où notre système de santé va devoir véritablement évoluer, avec des accélérations liées à des enjeux sociétaux, mais aussi en s’adaptant à des révolutions technologiques.

La question est de savoir comment le système va se réformer et quelle place le privé aura à jouer.

L’expérience de la clinique présentant une certaine robustesse, portée par un collectif, sera un atout et une carte à jouer pour l’avenir.