Des décisions systémiques 80 ans après ?

2025 : le Gouvernement cherche désespérément 40 milliards d’euros. Pour sa part, la Cour des comptes a dans le viseur le déraillement de l’Ondam et, par ailleurs, le comité d’alerte de ce mois d’avril souligne un point de fuite de l’Ondam qualifié de majeur, lié au déficit des 66 % des établissements de santé publics au niveau de leur budget principal. La Cour s’avance alors, à l’horizon 2029, sur une indispensable maîtrise des dépenses d’Assurance maladie à hauteur d’une vingtaine de milliards d’euros.

1983 : l’hôpital est un véritable étau qui étrangle la Sécurité sociale, qui y consacre la moitié de ses dépenses. Pierre Bérégovoy met fin au système très inflationniste du prix de journée hospitalier et le remplace par le système du budget global. Il décide également de créer le forfait journalier hospitalier.

Les planètes seraient-elles pareillement alignées qu’en 1983 ?

Près de 80 ans après l’ordonnance du 4 octobre 1945 qui a vu la création de la Sécurité sociale, n’est-il pas l’heure pour une nouvelle vraie vision politique de notre système de santé ? La DREES vient de publier une étude sur la redistribution opérée par les systèmes socio-fiscaux de douze pays de l’OCDE et indique que le système français concilie solidarité et gain substantiel à l’activité, tout comme l’Espagne, le Royaume-Uni ou le Japon. Est-ce toujours le scénario que nous choisissons ? Quelle prise en charge en santé, quel système social souhaitons-nous pour nos compatriotes ? Quel projet politique nous anime ? 2025 sera-t-elle une xième année de nouveaux états des lieux pléthoriques, de préconisations et de rapports « bavards », ou celle des actes qui portent une vision ?