Actus Santé du 13h N° 765 – Un plan pour lutter contre les déserts médicaux

C’est le nombre de Français sans médecin traitant en 2024, selon le dossier de presse du Pacte de lutte contre les déserts médicaux.

Un plan pour lutter contre les déserts médicaux

L’axe 2 de ce Pacte prévoit que les médecins devront consacrer jusqu’à 2 jours par mois pour les zones prioritaires et pourront se faire remplacer dans leur cabinet principal. Les « zones rouges » seront définies d’ici fin mai.

Une solidarité territoriale portée par les établissements de santé est aussi demandée : des consultations hors les murs de médecins spécialistes seront déployées vers les territoires les plus en tension. Les ARS lèveront les freins administratifs à leur mise en œuvre et faciliteront les conditions d’accueil et d’exercice avec les élus et les collectivités territoriales.

Lancé le 25 avril par François Bayrou, ce Pacte de lutte contre les déserts médicaux comprend 4 axes :

  1. Diversifier l’origine géographique et sociale des étudiants en permettant à plus de jeunes d’accéder aux études de santé, sur l’ensemble du territoire.
  2. Déployer un principe de solidarité de l’ensemble de la communauté médicale afin de développer l’offre de soins dans les territoires les plus critiques.
  3. Moderniser et simplifier les organisations entre les professionnels de santé et unir les compétences pour soigner davantage de patients.
  4. Avec les élus locaux, créer des conditions d’accueil attractives pour les étudiants et les professionnels de santé sur tout le territoire.

Les ARS, en lien étroit avec les préfets et les élus de ces territoires, seront chargées d’ici la fin du mois de mai d’identifier des « zones rouges », où une offre médicale devra être mise en place en absolue priorité.

10,8 % des intercommunalités sont à fort indice de vulnérabilité. Elles regroupent 2 226 000 habitants, soit environ 3,3 % de la population.

En 2024, 87 % du territoire est classé en désert médical dans les 1 254 intercommunalités (EPCI) et 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant.

La proposition de loi Garot le 6 mai à l’Assemblée

Les syndicats de médecins libéraux sont vent debout contre la PPL n°682. Elle vise à améliorer à court terme l’offre de soins médicaux davns les territoires sous-dotés (articles 1 à 12), et l’exercice des soins sur le terrain (articles 13 à 17).

Au Sénat, une autre proposition de loi « visant à améliorer l’accès aux soins dans les territoires », portée par le président de la commission des Affaires sociales du Sénat Philippe Mouiller (LR), sera examinée à partir du 12 mai.

Une excellente permanence des soins ambulatoires

Le rapport 2024 sur la PDSA de l’Ordre des médecins indique un taux « remarquable » de 97 % de couverture territoriale. Il souligne aussi l’insécurité des médecins de garde et le surmenage des médecins.

Le rapport indique plusieurs tendances déjà observées qui se confirment :

  • L’essor des sites dédiés se poursuit avec une augmentation cette année de 15 sites, portant leur nombre à 556 centres.
  • La poursuite de la baisse de l’âge moyen des médecins effecteurs, passant à 45 ans, signe d’une participation accrue des jeunes praticiens.
  • Développement de nouvelles pratiques dans certains départements, telles que la visiorégulation (+8) et la régulation déportée (+4)

28 signalements sur la plateforme d’éthicovigilance

Elle recueille les signalements d’utilisateurs confrontés à des problématiques éthiques dans l’usage des solutions numériques en santé. Les signalements ont pointé : un défaut de transparence, un accès injustifié aux données, des anomalies techniques.

Une croisade contre la désinformation

Yannick Neuder lance une charte nationale contre la désinformation en santé. Il souhaite « fédérer l’ensemble de la société en impulsant une dynamique nationale ». Des groupes de travail dédiés sont prévus.

Revoir les 2 tables rondes organisées le 18 avril « Santé, science et médias : comment reprendre la main face à la désinformation ? » et « Vaccination : regagner la confiance, contrer la désinformation ».

Crédits photos :   Istock.