La méningite est une inflammation des méninges, les membranes protectrices qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Non traitée, elle peut évoluer rapidement vers des complications graves, voire mortelles. La reconnaissance précoce des premiers signes est cruciale pour prévenir les séquelles neurologiques qui peuvent être irréversibles. Nous vous apportons un éclairage sur les symptômes qui doivent alerter chez les enfants et les adultes.
Les trois formes de méningite à connaître
La méningite se caractérise par une inflammation aiguë des méninges, causée principalement par des infections pouvant être d’origine :
- Virale : généralement bénigne, elle est le plus souvent due à des virus appartenant à la famille des entérovirus. Un syndrome méningé peut aussi survenir dans d’autres maladies virales comme: la varicelle, le zona, la rougeole, les oreillons, la primo-infection au VIH ou un herpès (chez les personnes présentant une immunodépression). Elle évolue souvent favorablement avec une prise en charge symptomatique.
- Bactérienne : elle constitue une véritable urgence médicale, pouvant entraîner le décès en quelques heures seulement si elle n’est pas prise en charge rapidement. Elle peut survenir à la suite d’une infection ORL (otite, sinusite, rhinopharyngite) ou respiratoire (pneumonie), par passage des bactéries dans le sang, pouvant atteindre le liquide céphalo-rachidien.
- Fongique : plus rare mais assez sévère, elle peut être causée par des champignons microscopiques tels que les cryptocoques ou le candida albicans. Elle touche principalement les personnes ayant un système immunitaire affaibli.
Les signes d’alerte chez l’adulte
Chez l’adulte, les premiers signes de méningite associent plusieurs symptômes qui doivent immédiatement alerter.
- Une fièvre élevée et d’apparition brutale ;
- Des céphalées intenses et inhabituelles ;
- La raideur de la nuque représente également un signe majeur : l’impossibilité de fléchir le cou vers l’avant en raison de la contracture des muscles cervicaux constitue un indicateur clinique crucial ;
- Des nausées et des vomissements ;
- Une photophobie (intolérance à la lumière) ;
- Une confusion mentale progressive ;
- Une somnolence anormale ou au contraire une agitation inexpliquée.
- L’apparition d’un purpura. Ces taches rouges ou violacées qui ne disparaissent pas à la pression du doigt, constitue un signe de gravité extrême nécessitant une hospitalisation immédiate. Elles témoignent d’une atteinte vasculaire sévère ;
- Des convulsions, bien que moins fréquentes chez l’adulte que chez l’enfant, elles représentent également un signe de gravité majeure indiquant une souffrance cérébrale importante.
Des signes parfois trompeurs chez l’enfant
Chez l’enfant, les symptômes peuvent être plus subtils ou atypiques. Chez le nouveau-né et le petit enfant, la fièvre peut parfois être absente ou modérée, rendant le diagnostic plus difficile. Les parents doivent être attentifs à des signes comportementaux inquiétants comme :
- Des pleurs inconsolables et inhabituels ;
- Le refus de s’alimenter ;
- Des gémissements continus ;
- Une somnolence excessive, une irritabilité inexpliquée ou, à l’inverse, une agitation inhabituelle,
- La fontanelle bombée ou tendue chez le nourrisson peut traduire une hypertension intracrânienne et doit systématiquement être vérifiée en cas de suspicion de méningite.
- Des vomissements répétés, sans relation avec l’alimentation, doivent également alerter les parents.
Chez l’enfant plus âgé, les symptômes se rapprochent davantage de ceux de l’adulte : fièvre élevée, maux de tête violents, vomissements, raideur de nuque et photophobie.
Le purpura reste un signe d’alerte absolu à tout âge. Les convulsions, plus fréquentes chez l’enfant, constituent toujours un motif d’hospitalisation urgente. Les troubles de la conscience, qu’il s’agisse de somnolence anormale ou de confusion, doivent également motiver une consultation médicale immédiate.
Facteurs de risque et populations vulnérables
Certaines populations présentent un risque accru de développer une méningite. Les nourrissons de moins de deux ans, dont le système immunitaire est encore immature, constituent la population la plus vulnérable. Les adolescents et jeunes adultes vivant en collectivité (internats, casernes, résidences universitaires) sont particulièrement exposés aux infections à méningocoque. Les personnes immunodéprimées ou atteintes d’une pathologie chronique, sont particulièrement exposées.
L’importance du diagnostic précoce
Face aux symptômes faisant suspecter une méningite, la prise en charge médicale doit être immédiate.
Pour la méningite virale, le traitement reste essentiellement symptomatique, avec des antalgiques, des antipyrétiques et une surveillance étroite. Les avancées récentes en matière de diagnostic rapide, notamment les tests de biologie moléculaire, permettent d’identifier l’agent pathogène en quelques heures, optimisant ainsi l’adaptation du traitement.
Le traitement de la méningite bactérienne repose, en revanche, sur une antibiothérapie intraveineuse à large spectre, souvent initiée avant même la confirmation du diagnostic par ponction lombaire, tant l’urgence est critique. La corticothérapie peut également être prescrite pour réduire l’inflammation cérébrale et limiter les séquelles neurologiques.
Si la méningite est d’origine fongique, des médicaments antifongiques peuvent permettre de lutter contre le champignon en cause.
La prévention par la vaccination
Le meilleur moyen de se protéger contre la méningite repose principalement sur la vaccination ! Le calendrier vaccinal français inclut désormais la vaccination contre les principales bactéries responsables de méningites : pneumocoque, méningocoque C, et Haemophilus influenzae B.
La vaccination contre les méningocoques ACWY est également recommandée dans certaines situations à risque. Ces vaccins ont significativement réduit l’incidence des méningites bactériennes chez les jeunes enfants. Pour les nourrissons, la vaccination ACWY et B est obligatoire depuis le 1er janvier 2025. Cette nouvelle obligation concerne tous les nourrissons jusqu’à l’âge de 2 ans, y compris ceux ayant déjà été vaccinés contre le méningocoque C. Par ailleurs, chez les adolescents de 11 à 14 ans, la vaccination ACWY est désormais recommandée, quelle que soit leur vaccination antérieure. Elle est également recommandée chez les personnes de 15 à 24 ans, dans le cadre du rattrapage vaccinal. La vaccination contre le méningocoque B peut être proposée aux personnes de 15 à 24 ans.
Face à la méningite, la rapidité de reconnaissance des symptômes et de prise en charge sont des éléments déterminants ! Tout symptôme évocateur, particulièrement chez l’enfant, doit motiver une consultation médicale dans les meilleurs délais.
Sources :
- https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/meningitis#:~:text=La%20m%C3%A9ningite%20est%20une%20maladie,publique%20%C3%A0%20l’%C3%A9chelle%20mondiale.
- https://www.vidal.fr/maladies/douleurs-fievres/meningites.html
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/meningite-aigue/definition-causes-facteurs-favorisants
- https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-de-l-enfant/meningite-infections-invasives-a-meningocoques
- https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/dossiers/savoir-meningites-enjeu-sante-publique?emkfid=EMF-22701181460-k–77618669180–s&gad_source=1&gad_campaignid=319181300&gbraid=0AAAAAD3JwGrOpUanR7EwRgNY7gpuoZv3M&gclid=CjwKCAjw3rnCBhBxEiwArN0QE-UIlsEnh7hrBIeTKskJFmKZL1oOv2DC_lzlF3FeB0DL7Y7YR-H7URoCTTEQAvD_BwE
- https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Meningites-et-septicemies-a-meningocoques#:~:text=Personnes%20%C3%A0%20risque%20%C3%A9lev%C3%A9%20d,particuli%C3%A8res%20notamment%20les%20personnes%20immunod%C3%A9prim%C3%A9es.
- https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/meningitis
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/meningite-aigue/soins-prescrits#:~:text=Il%20repose%20sur%20des%20m%C3%A9dicaments,elles%20gu%C3%A9rissent%20g%C3%A9n%C3%A9ralement%20sans%20traitement.