L’utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain

Le groupe LVMH investit des millions d’euros dans un centre de R&D pour stimuler la créativité et créer la cosmétique de demain, Google invente notre vie future avec des voitures sans chauffeur ou des lentilles de contact qui surveillent le diabète, la NASA pense l’espace avec des scénaristes de cinéma. Et nous, qu’inventons-nous ? Comment stimulons-nous notre créativité, notre capacité à produire une pensée disruptive pour rompre avec les technologies d’amélioration continue et inventer les technologies précisément de rupture ou les prises en charge fondamentalement innovantes ? Pensons nos modes de vie dans 20, 40 ans ; réfléchissons à la place et au rôle de la santé ; modélisons les risques sanitaires (les maladies chroniques et non transmissibles), les avancées technologiques (le génome, la robotique, etc.), la médecine préventive et imaginons l’offre sanitaire qui pourrait y répondre. Ou alors, laissons-nous dicter notre avenir par les chiffres implacables du Haut conseil de financement de la protection sociale dont le rapport du 17 janvier sur la projection des perspectives de financement sur la période 2011-2060 prédit une « dette accumulée par le système de protection sociale comprise selon les scénarios entre 1,6 % et 10,5 % du PIB en 2030, entre 5,3 % et 38,4 % du PIB en 2040 et entre 3 % et 107,6 % du PIB en 2060 ». Il est hors de question de se résoudre à ce scénario catastrophe pourtant envisageable. Cela passe naturellement par la prise en compte des réalités d’aujourd’hui et non par leur déni. Annoncer un retour à l’équilibre en 2060 relève soit de la provocation, soit de la volonté d’alerter sur la gravité profonde de la situation, soit des deux. Maîtriser l’ONDAM ne suffit plus et le temps des rapports est terminé. Passons au temps des actions courageuses maintenant pour mettre fin à l’hypothèque posée sur les générations futures et anticipons notre avenir. L’utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO 

L’EPO à nouveau dans le colimateur de la DGOS
La FHP Dialyse aux côtés de la FEHAP, le SNL (néphrologues libéraux) et la SFD (société savante) demandent un moratoire à Marisol Touraine et des choix consensuels avec la profession car la DGOS veut intégrer les érythropoïétines (EPO) dans la liste en sus. « Le système actuel [avec l’EPO facturée en sus] garantit une prise en charge individuelle du médicament nécessaire à chaque patient, adaptée à sa nécessité tout au long de son parcours. L’intégration de ce médicament dans le forfait de dialyse va à l’encontre de cette personnalisation du soin et fait entrer ce médicament particulièrement utile pour les patients dialysés dans la masse globale des budgets hospitaliers et des budgets des pharmacies », estiment-ils.

Quelles sont les économies à attendre de la chirurgie ambulatoire ?
À l’inverse du comptage des manifestants, c’est ici l’administration, la Cour des comptes, appuyée par une étude de l’ANAP, qui avance 5 milliards d’économies alors que « l’organisateur », la FHF, affirme que seuls 570 millions d’euros d’économies seront possibles. Mais « ne faisons pas comme si tout l’équilibre de la sécurité sociale pouvait reposer sur des économies à l’hôpital » déclarait Marisol Touraine lors de l’émission Le Talk Orange-Le Figaro. Toutefois, avec une feuille de route d’économies chiffrées à 50 milliards d’ici 2017, chacun devra s’atteler aux restructurations nécessaires. Pour la FHF, le taux de chirurgie ambulatoire ne devrait pas dépasser à l’hôpital 56 % à moyen terme (40 % aujourd’hui) car beaucoup d’actes ne sont pas éligibles ou les techniques opératoires trop invasives, les risques de complications trop importants ou encore le patient est accueilli en urgence. Notamment dans les CHU, la FHF estime que 50 % des cas sont à exclure de l’ambulatoire. Les hôpitaux demandent donc des objectifs réalistes et différenciés selon les établissements, mais demandent en priorité du temps. Surtout, la FHF préconise le développement de centres de chirurgie ambulatoire autonomes et inter-établissements… ce qui suppose de nouveaux investissements. Quid de l’optimisation des blocs actuels ? Rappelons que 49 % des séjours de chirurgie sont pris en charge en ambulatoire dans le secteur privé (23 % dans les CHU), des chiffres bien inférieurs à ceux de nombreux pays voisins… L’hôpital public serait-il une exception (française) concernant la chirurgie ambulatoire ?

Déjà un millard de trouvé !
L’ONDAM 2013, d’un montant de 175,4 milliards d’euros, est sous-exécuté : la santé a dépensé 1 milliard de moins que ce qui était prévu et voté par les parlementaires, dont 950 millions d’euros imputables aux soins de ville. « Je peux dès aujourd’hui vous indiquer que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie sera non seulement respecté mais nous savons déjà que nous enregistrerons une sous-exécution supérieure à un milliard d’euros », a annoncé le ministre délégué au Budget, Bernard Cazeneuve.

Les Français dépensent moins pour la santé
En 2013, la dépense moyenne en santé s’est élevée à 523 euros, en baisse de 8 % sur un an, selon une enquête Opinion Way. 55 % des sondés ont été obligés de remettre à plus tard des consultations médicales ou des achats de matériel médical. Premiers concernés : les lunettes, les lentilles, les prothèses dentaires. Un tiers a, par ailleurs, décidé de repousser ou renoncer à une consultation chez un médecin spécialiste.

Qui sont les représentants d’usagers ?
Le CISS a lancé un sondage auprès des représentants d’usagers pour mieux les connaître et recueillir leurs attentes. Sur 600 RU répondants, 31 % travaillent ou ont travaillé dans le secteur de la santé. Ils attendent en moyenne 13 ans avant de s’engager dans la représentation d’usagers. 82% des répondants ont suivi une formation et seuls 2% n’y ont rien appris de nouveau, un tiers toutefois manque de temps pour se former. Ils sont en moyenne âgés de 64,7 ans et 53,3 % sont des femmes. Les répondants ont assuré 2060 mandats dont 38 % concernent la CRUQPC (plus de 70 % des RU des instances régionales, CPAM, etc. exercent aussi un mandat en CRUQPC). Ils consacrent en moyenne 13,8 heures par mois à leur mandat.

Prospective économique : une aide à la décision
Demain, quel sera votre bassin de population ?  France, 66 millions d’habitants au 1er janvier 2014 : la croissance démographique région par région.

Jean-François Copé défend la convergence des tarifs
Oublié dans le 13h de la semaine dernière, J.-F. Copé, interviewé dans C politique sur france 5, soutenait la nécessité de la convergence des tarifs entre les secteurs public et privé et regrettait que Marisol Touraine ait abrogé ce projet dès son arrivée.

Management environnemental = productivité accrue

Une étude conjointe de l’Institut de l’environnement de l’Université de Californie à Los Angeles et de l‘Université de Paris-Dauphine, soutenue par le groupe AFNOR, met en évidence que : « les entreprises qui adoptent les normes environnementales telles que l’ISO 14001 ont des employés 16% plus productifs que celles qui s’en affranchissent ». Cette étude qui a porté sur un échantillon de 4 929 salariés français souligne que l’engagement environnemental d’une organisation favorise les échanges entre les services, développe le sentiment d’appartenance des employés et constitue une réponse aux attentes, de plus en plus croissantes, des salariés qui veulent avoir, par leur travail, une influence positive sur le monde qui les entoure. Le résultat est une motivation accrue, un meilleur environnement de travail et donc un accroissement de la productivité.

Une raison supplémentaire de se plonger dans le guide EMAS à destination des établissements de santé…