La bataille médiatique

Maladresse ou tactique politicienne ? La ministre Marisol Touraine annonçait lundi au sortir de l’Élysée, la fin de la grève des urgentistes. Au même moment, leurs porte-paroles se succédaient dans les journaux d’informations pour dire l’inverse, et maintenir l’appel à la grève tant que des engagements clairs n’étaient pas écrits et signés. Une belle illustration de la confiance dans la parole des pouvoirs publics ! Ces jours-ci, les journalistes généralistes expliquent avec plus ou moins de bonheur les problématiques du secteur de la santé : le temps de travail des urgentistes, la stagnation des honoraires, la généralisation du tiers payant, les enjeux du projet de loi de santé. La bataille de l’opinion est bel et bien lancée. Bravo à vous tous ! Tombent tous les jours des revues de presse du secteur dans lesquelles les articles de vos quotidiens et hebdos régionaux – grâce à vos prises de parole – prédominent nettement sur ceux des médias nationaux. Quant aux Français, ils déclarent soutenir à 63 % le mouvement de grève des médecins… tout en plébiscitant le tiers payant généralisé, pourtant cheval de bataille des premiers… La ministre pense emporter l’adhésion de l’opinion publique grâce à l’argument de l’accessibilité financière. Nous gagnerons le cœur des Français grâce à l’argument de la liberté de choix du médecin et de l’établissement de santé. Nous ferons la démonstration que nos cliniques garantissent l’accessibilité financière aux soins et que le système sanitaire de ce pays ne peut fonctionner qu’en s’appuyant sur ses différents piliers : les hôpitaux publics, les hôpitaux privés et les médecins libéraux. Nous ne ferons aucun faux pas car il nous serait fatal, nous ne manquerons à aucune de nos responsabilités. Lamine GHARBI nous informait hier que  « la ministre doit nous faire un retour dans les jours qui viennent ». En attendant, le dénouement sur l’obligation 4, relative à l’absence de dépassements d’honoraires, qui conditionne l’appartenance au Service Public Hospitalier, nous restons plus que jamais mobilisés et nous préparons à fermer nos établissements à partir du 5 janvier. Les médecins monteront en première ligne jusqu’au 31 décembre et nous serons avec eux. Puis nous reprendrons le flambeau le 5 janvier sachant qu’ils seront avec nous.

D’ici là… ne soyez pas malades ! Et même si ces fêtes 2014 ont un goût un peu amer, je vous souhaite un joyeux Noël à toutes et à tous !

Ségolène Benhamou
Présidente du syndicat national FHP-MCO

 

Une santé étatisée

Le Gouvernement va pouvoir « expérimenter, grandeur nature, à l’occasion de cette semaine nationale sans médecins libéraux, le fonctionnement d’un système de soins reposant sur le « tout-public » et vérifier la pertinence de son projet d’étatisation », promet la CSMF. Démonstration qui sera faite à l’appel du front uni qui comprend pour les principaux la SML, CSMF, MG France, la FMF et l’UFML. En rappel de l’alerte de la FHP diffusée à tous : certaines ARS vous enjoindraient de réquisitionner vous-mêmes vos médecins. La réponse à apporter est NON. Nous ne pouvons accepter juridiquement de faire le travail des autorités publiques. Et ne pouvons davantage accepter les pressions éventuelles qui seraient exercées sur nos cliniques pour obtenir satisfaction. Si vous vous trouvez dans un tel cas, voici en téléchargement le courrier type à adresser à votre ARS.

Une prime multi-sites aux PH…

L’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) explique en sept points pourquoi le report du projet de loi de Santé, constitue « une chance pour aller plus loin ». Il estime notamment que la constitution des groupements hospitaliers de territoire (GHT) devra répondre à une logique médicale et s’accompagner de l’attribution d’une prime multi-sites aux PH.

Les Français aiment leur médecin

Selon un sondage OpinionWay paru dans Le Figaro, 63 % des Français disent comprendre le mouvement de grève des médecins contre la politique de santé. Ils aiment leur médecin et le disent : 87 % des sondés sont satisfaits de la qualité des soins fournis par leur médecin. Une majorité de Français jugerait « acceptable » (16 %) ou «plutôt acceptable » (36 %) la revalorisation du C à 25 euros. Deux tiers des patients demeurent favorables au tiers payant généralisé. Aïe !

Urgentistes : un accord historique signé en moins de 48h !

L’AMUF a obtenu au deuxième jour de grève la reconnaissance d’un « décompte en heures du temps de travail avec un maximum de 48 heures par semaine comme le prévoit la législation européenne ». La norme reste 39 heures hebdomadaires et le différentiel entre 39 et 48 heures ouvrira droit à une rémunération supplémentaire. Cet accord sera décliné régionalement. Un accord déploré par la FHF qui annonce un coût de 87 millions d’euros retenus – craint la fédération – sur l’enveloppe tarifaire 2015. La CSMF déplore que « le gouvernement affiche désormais de façon très claire sa préférence pour l’hôpital ».

Le CISS fustige en vrac les urgentistes, les médecins et les cliniques !

S’agissant de l’augmentation du C à 25 euros, le CISS rappelle que les rémunérations forfaitaires et « aides incitatives » ont progressé « considérablement » ces dernières années. Concernant le TPG, le CISS considère que « les 23 000 pharmacies françaises le font sans difficulté, comme d’ailleurs de nombreux radiologues et laboratoires d’analyses médicales et déjà 11 000 médecins ». Enfin, si les cliniques « craignent la mainmise de l’État », le CISS pense que les patients « craignent plutôt que les fonds de pensions qui les possèdent, pour un grand nombre d’entre elles, décident de les fermer si la rentabilité de leurs investissements chute ». « On fera comment quand ce petit monde nous aura laissé tomber après avoir joué au Monopoly ? ».

Visions 2030-2050

L’ADEME se lance dans une dynamique de travaux prospectifs : empreinte énergétique, empreinte carbone, empreinte eau, consommation de ressources, recul de la biodiversité… tous ces indicateurs sont le reflet de nos modes de vie et de consommation. Le rapport Visions 2030-2050 souligne que « sans progrès de comportement et de sobriété, une grande partie des gains d’efficacité énergétique seraient perdus à travers un relâchement des attitudes au quotidien ». Bonne nouvelle ! 52 % des consommateurs affirment déjà souhaiter consommer « mieux ». La question des bonnes pratiques est incontournable notamment en termes de renouvellement et de recyclage des produits. La thématique du bâtiment tient une place tout aussi importante. D’après le rapport, l’isolation écologique et l’autoproduction d’énergie devront devenir des pratiques courantes pour réduire la consommation d’énergie.
Le C2DS vous souhaite un excellent Noël durable !