Réflexions autour du plan de redressement dans les hôpitaux publics

Selon la Cour des comptes, les hôpitaux publics auraient renoué avec l’équilibre en 2012 et paraîtraient avoir atteint ainsi l’objectif fixé par les pouvoirs publics en 2008, après plusieurs années de forts déficits. Cet équilibre a pu être retrouvé en partie grâce aux plans de redressements financiers.

Que penser de ces plans de redressements ? Quelques pistes de réflexions positives initiées par Florence Tantin, Directrice des ressources humaines, stratégie médicale et territoriale au CHI des Portes de l’Oise.

Le plan de redressement permet de retrouver du sens collectif et de remettre en question en profondeur l’organisation et le fonctionnement de l’hôpital, pour assurer son développement durable au-delà du simple formalisme financier.

La première exigence est bien sûr celle de définir une stratégie interne et externe à partir d’un état des lieux sans complaisance, d’autant mieux accepté qu’il aura été établi dans la concertation avec toute la communauté hospitalière y compris les partenaires sociaux, ou même avec ses partenaires externes. Stratégie dont la pertinence doit être régulièrement vérifiée dans les mêmes termes.

Dans ce contexte, le leadership du dirigeant est mis à l’épreuve. Leadership courageux quand il s’agit de réaffirmer les objectifs, mais qui sait aussi mettre en responsabilité, écouter à bon escient,  partager avec générosité les grandes ou petites réussites avec ses équipes et rebondir en cas d’échec. Les recettes classiques, comme de se contenter de supprimer des postes, ne sont pas suffisantes : il est demandé de savoir innover en milieu contraint, avec pragmatisme pour assurer la meilleure qualité de soins au patient, tout en garantissant une bonne qualité de vie au travail pour le personnel et le tout au meilleur coût pour l’établissement.

L’atout supplémentaire du plan de redressement est le dialogue constructif et éclairé qui peut être amorcé avec l’ARS et les autres financeurs (Assurance Maladie, banques, Ministère de l’Economie…) compte tenu des exigences de formalisation et de résultats que posent la loi HPST et ses décrets d’application.

 

Pourquoi ne pas retrouver alors,  à la fin d’un plan de redressement, un hôpital «  magnétique » : concept qui pourrait s’étendre à l’organisation générale d’un hôpital, attractif pour ses patients, ses personnels et ses partenaires environnants. Mission impossible ou rêve éveillé ? Non beaucoup d’exigences et de courage certainement !