Conciliation médicamenteuse

L’enquête nationale sur le déploiement de la conciliation médicamenteuse lancée par la DGOS représente
l’opportunité pour notre secteur de pointer du doigt les dysfonctionnements chroniques dans sa mise en œuvre et
le coût démesuré de cette action.

L’instruction du 9 mars 2015 met en place une enquête nationale sur le déploiement de la conciliation médicamenteuse dans les établissements de santé, à laquelle les établissements de santé doivent avoir répondu pour le 19 juin 2015.

Après consultation des groupes experts « juridique » et « qualité » de la FHP-MCO, les membres du Bureau FHP-MCO préconisent d’accompagner les établissements dans le recueil des informations demandées par la DGOS.

En effet, la conciliation médicamenteuse contribue à la qualité et à la sécurité de la prise en charge des patients. Par ailleurs, certains établissements se sont engagés dans le cadre de leur CBUM à répondre à ce type d’enquête. Cependant, cette enquête est aussi l’opportunité de souligner la lourdeur et l’importance des moyens nécessaires afin de mettre en place une conciliation médicamenteuse efficiente.

Dès lors, et bien que de nombreuses questions présentes dans l’enquête soient établissement-dépendant (et donc aussi fonction du contenu des engagements pris au sein de chacun des CBUM), les débats au Bureau FHP-MCO du 21 mai dernier ont permis de souligner l’importance de donner des consignes aux établissements sur certaines réponses à apporter.

Après relecture du questionnaire, certaines questions apparaissent comme le meilleur relai pour faire passer nos messages.

Question N° 1 : Dans le cadre de l’étude des risques encourus par les patients relative à la prise en charge médicamenteuse à chaque étape, avez-vous identifié la conciliation médicamenteuse comme une action d’amélioration ?

Il est évident que la conciliation médicamenteuse représente une action d’amélioration. Cependant, les moyens en personnel médical et pharmaceutique qu’elle nécessite rendent sa mise en œuvre très difficile, si ce n’est impossible, en pratique.

Question N°7 : Rencontrez-vous des difficultés particulières sur la démarche de conciliation médicamenteuse ou sur la mise en œuvre de ce projet ?

Il est proposé aux établissements de mettre en avant les éléments suivants :

  •           Manque de disponibilité des professionnels
  •           Méthodologie complexe à mettre en œuvre
  •           Manque d’outils
  •           Système d’informations inadapté

Trois freins majeurs à la mise en œuvre de la conciliation médicamenteuse existent :

  • La mise en œuvre de la conciliation médicamenteuse nécessite une mise à disposition très significative de personnels pharmaceutiques supplémentaires, comme le démontrent toutes les expérimentations. Cependant, aucune valorisation n’a été annoncée. Le coût de la mise en œuvre est très élevé et n’est pas pris en compte dans les tarifs du GHS. Ainsi, la conciliation médicamenteuse nécessite un ETP Pharmacien supplémentaire pour traiter 727 dossiers par an.
  • Le second frein concerne les SI dossier patient qui ne permettent pas, en l’état actuel des choses, la conciliation médicamenteuse
  • Le troisième frein est l’absence totale de maturité des systèmes d’informations partagées de santé (SIPS) sur le partage d’information entre les SI médicaux et le SI de médicaments.

Question N°8 : Par rapport à l’accompagnement pour la mise en œuvre de la conciliation médicamenteuse, merci de classer chaque item selon le score suivant : 1= fondamental; 2 = important; 3= à prendre en compte; 4 = pas important.

Il est primordial que le Gouvernement donne aux établissements de santé les moyens financiers spécifiques, fléchés et pérennes nécessaires au recrutement des personnels indispensables à la mise en place de la conciliation médicamenteuse. En effet, comme l’a pointé le Centre Hospitalier Alphonse GUERIN PLOERMEL de Brest en novembre 2011, le processus nécessite en moyenne 53 minutes par patient lors de l’admission et 80 minutes par patient lors de la sortie (cf slides 14 et 18 du PowerPoint joint à la dépêche). A titre d’exemple, avec un taux horaire de 75 euros (charges patronales et taxes incluses), cela représente un coût de 166 euros par patient. Dit autrement, pour un temps de travail de 1 607 heures annuelles, seuls 727 dossiers peuvent être traités.

De plus, les personnes potentiellement les plus concernées par cette problématique de conciliation sont majoritairement des patients hospitalisés pour une durée supérieure à 48 heures. Dès lors, la conciliation médicamenteuse devrait être mise en œuvre prioritairement auprès des patients dont la situation clinique revêt un caractère a priori plus complexe que la population accueillie dans les services de chirurgie ambulatoire.

Vous trouverez ci-joint un questionnaire pré-rempli par nos soins pour les questions n°1, n°7 et n°8.

Pauline MENCHON (pauline.menchon.mco@fhp.fr) est à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Restant à votre écoute,

Bien cordialement,

Thierry BECHU
Délégué Général du syndicat national FHP-MCO

A télécharger

Questionnaire
Présentation Centre Hospitalier Alphonse GUERIN PLOERMEL