Dr Jean-Claude Pitat, Président de la FHP région Guadeloupe

Quelle est la situation en Guadeloupe après le passage de l’ouragan Irma ?

Le cyclone a seulement léché la Guadeloupe, ainsi nous avons eu beaucoup d’eau mais peu de dégâts. Les énormes dégâts à Saint-Martin et Saint Barth nous rappellent 1989 quand l’ouragan Hugo, de catégorie 5 également, avait ravagé la Guadeloupe.

Quelles ont été les mesures de prévention prises ?

Au niveau de la FHP, nous n’avons pas donné de consignes particulières car nous sommes en quelque sorte habitués. Nous savons ce que nous devons faire en amont, et prenons en aval de la tempête les dispositions qui s’imposent en fonction de la situation. La Guadeloupe doit potentiellement faire face à de multiples risques, sismiques, cycloniques toujours plus violents, inondations, etc. Nous avons bien entendu un plan blanc de prévention pour se préparer qui est revu chaque année, avec des réquisitions de personnels, des astreintes, etc.

Quelle sera la forme de l’aide apportée ?

La solidarité entre les îles est usuelle après une catastrophe naturelle. Nous avons l’habitude d’apporter notre aide. Nous apportons en urgence des produits de première nécessité, de l’eau, par bateaux spéciaux. Nous apportons également des scies, des équipements, etc. Toutefois, l’ampleur du phénomène est tellement violent que nous sommes toujours surpris.

Nous allons désormais voir avec l’ensemble des adhérents de la FHP Guadeloupe, ce que nous pouvons faire en termes d’aide de première urgence. Les hôpitaux ont été très touchés à Saint-Martin et Saint-Barth. Les premières semaines sont très problématiques en termes d’approvisionnement en eau potable et en électricité. Nous devons nous préoccuper également des problématiques qui se posent aux deux HAD que la Clinique de Choisy gère depuis la Guadeloupe. Les communications téléphoniques sont coupées et nous avons des difficultés à entrer en contact avec les professionnels de soins et la population. Au niveau médical et hormis l’aspect purement psychologique, très présent dans ces cas de figure, il n’y a pas encore de besoin particulier clairement exprimé mais il faudra peut-être rapatrier certains patients à cause des dégâts matériels ou des difficultés de prise en charge (patients dialysés, interventions chirurgicales lourdes…).

À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas si le deuxième ouragan, dénommé José, de catégorie 4 donc tout aussi violent, épargnera Saint Martin et Saint Barth, ou alors s’il aura choisi de terminer l’œuvre funeste de son illustre prédécesseur… Quelle infamie !

Réchauffement climatique, vous dites ?