Tout change ? Rien ne change ?

L’ambiance du séminaire stratégique de vos administrateurs, jeudi et vendredi derniers, était à la fois studieuse et animée. Près de 4 mois après l’entrée en fonction de notre nouvelle Ministre, si nous observons une nette amélioration dans les relations avec les professionnels de santé, nous restons dans l’attente de décisions démontrant un véritable changement de stratégie.

Nous attendons un changement dans la politique tarifaire, qui doit être en cohérence avec les priorités de santé publique : il faut arrêter de faire supporter à la chirurgie ambulatoire les plans d’économies si l’on souhaite que des actes plus lourds passent en ambulatoire ; il faut financer les innovations thérapeutiques en particulier en cancérologie si l’on souhaite développer une médecine personnalisée et ne pas créer de file d’attente ni d’inégalité d’accès aux soins.

Nous attendons un changement dans l’approche vis-à-vis des acteurs de santé, qui garantisse aux établissements de santé un nouvel environnement : il faut arrêter de faire peser sur les établissements la maîtrise de dépenses qui ne dépendent pas d’eux, qu’il s’agisse des dépenses de transport, des prescriptions hospitalières exécutées en ville ou encore de la pertinence des soins ; et il faut arrêter de superposer les systèmes de pénalités non efficients comme la dégressivité tarifaire ou la minoration des GHS de chimiothérapie.

Nous attendons un changement dans la politique sanitaire, qui doit reconnaître la place de chacun des acteurs : les GHT ne doivent pas constituer l’alpha et l’oméga de l’organisation territoriale des soins, mais un des éléments, aux côtés des autres acteurs du territoire avec lesquels ils travaillent en complémentarité. Dans ce contexte, la réforme des autorisations d’activité MCO est essentielle et ne doit pas conduire à la mise en place d’un dispositif de gradation des soins, visant à réorienter les filières vers les établissements support des GHT.

Enfin, nous entendons être pleinement associés à une vraie réflexion sur le projet de financement au parcours de soins. Ambitieux, il vise un objectif d’amélioration de la qualité et de la maîtrise des dépenses, et devrait commencer par une expérimentation sur le financement à l’épisode de soins. Nous sommes à un point névralgique de sa modélisation et il nous appartient d’être force de propositions et de critiques constructives.

Tous ces sujets ont été débattus, avec l’expertise d’intervenants extérieurs, permettant d’arrêter des positions communes, des axes de défense, des propositions. Ils constituent le cadre de décisions des membres du Bureau, puis de travail de l’équipe de permanents. Nous allons à présent affiner les messages et les argumentaires que nous porterons aux côtés de la FHP.