Éric Quémeneur, Directeur de la Maternité Catholique Sainte Félicité, Paris

Quelle est l’actualité de la maternité Sainte Félicité que vous dirigez ?

Nous avons inauguré l’établissement le 2 octobre, en présence d’Anne Hidalgo, de Philippe Goujon, maire du XVe, du député Hugues Renson, de représentants de l’ARS (dont M. Echardour), Monseigneur Éric de Moulins Beaufort, représentant de l’archevêque Monseigneur André Vingt Trois. La mairie de Paris et celle du 15e ont vraiment soutenu ce projet.

Notre maternité est une institution plus que centenaire dans le 15e arrondissement et depuis 40 ans nous étions rue Saint-Lambert. Nous ne pouvions pas reconstruire sur l’ancien site, et nous avons trouvé un terrain à 400 m de là, sur lequel nous avons pu construire un nouveau bâtiment. Il est de type BBC, avec des panneaux solaires, etc. Le projet a démarré il y a 8 ans, pour les négociations, puis la construction elle-même a duré 3 ans.

La maternité propose 62 lits, dont 56 d’hospitalisation et 6 lits mère-enfant dans un service de néonatologie. Il y a 22 gynécologues-obstétriciens, 9 pédiatres, 7 médecins anesthésistes-réanimateurs, tous libéraux et une équipe de 10 sages-femmes libérales. Nous disposons maintenant d’une salle « physiologique » pour répondre aux demandes régulières que nous avons en ce sens.

Les parturientes viennent à 25 % du 15e, 10-15 % viennent du 92, et ensuite principalement des 7e-8e-11e-16e et 17e arrondissements. Nous avions auparavant plus de 3 000 naissances par an, mais avons enregistré une baisse d’activité de 12 % sur 3 ans. En 2017, avec l’effet « ouverture », nous renouerons avec les 3 000 naissances. Nous avons de nombreuses jeunes femmes qui accouchent ici parce qu’elles sont nées à Sainte Félicité. C’est comme un passage de flambeau.

Quelles sont les spécificités de Sainte Félicité ?

Il y en a plusieurs. D’abord, nous sommes en France la seule maternité vraiment autonome. Ensuite, nous avons des religieuses dans l’établissement. La maternité appartient à la Congrégation des Petites sœurs des maternités catholiques, qui a repris le flambeau en 1990 sur Paris, et qui a plusieurs établissements en France en plus de Paris, à Bourgoin-Jallieu et Aix-en-Provence. À nous trois nous réalisons environ 1 % des naissances en France. Chez nous, chacune des 11 sœurs exerce un métier de soin : sage-femme, infirmière, puéricultrice, auxiliaire de puériculture, médecin…

Pour la durée de séjour, nous nous différencions des autres maternités. Nous avons un jour de plus que la DMS nationale, qui est à 3 jours, et nous sommes plutôt à 3-4 voire 5 jours. C’est un choix de l’établissement, nous misons sur l’accompagnement personnalisé de la parturiente. Nous avons notamment beaucoup d’allaitement maternel, donc cette durée de séjour permet une meilleure mise en route de l’allaitement. Nous constatons une vraie demande, en per et post-partum.

Enfin, pour l’hôtellerie, nous ne faisons pas de différenciation pour l’accueil des parturientes et proposons soit une chambre particulière soit double, mais nous avons voulu créer un maximum de confort hôtelier en travaillant sur la décoration intérieure, par le choix de couleurs pastel et de matériaux comme le bois. Avec notre partenaire Sodexo, nous avons créé une carte hôtelière : les mamans ont leur choix de menu et sont autonomes. Pour que le père ait toute sa place, nous proposons un « kit papa » couchage-petit déjeuner.

Quel est pour vous l’avenir de l’obstétrique privée ?

Pour pouvoir continuer, l’obstétrique privée doit absolument se différencier, ne pas copier ce que fait l’hôpital car nous ne pouvons pas rivaliser sur un certain nombre de points. Ici, nous disposons d’une maternité de type 2, mais même avec un type 1, si on arrive à offrir un bon niveau d’hôtellerie et une prise en charge spécifique vraiment personnalisée du début à la fin de la grossesse, mais également lors du retour à domicile, je suis persuadé que cela fait la différence. Avec une DMS un peu plus longue, ce sont des éléments-clefs auxquels nous croyons beaucoup. C’est notamment pour cela que les mamans viennent chez nous.