Anticiper avant de soigner : l’une des priorités de la santé connectée

Prédictive, personnalisée, préventive et participative, tels sont les contours de la médecine 4P qui prend son sens grâce aux technologies de l’information et de la communication. En 2016, 73 millions de dispositifs de santé connectée circulaient dans le monde. Selon une étude de Grand View Research, 161 millions d’objets de santé intelligents feront partie intégrante de notre quotidien. A l’horizon 2020, l’heure est à une transformation numérique de la santé.

La médecine doit changer de paradigme

Le 21 septembre dernier se tenait la Conférence Numérique & Santé à Nantes. Elle a dessiné les contours de la transition numérique de la santé à l’aide de toutes les branches du numériques (stockage, cloud, IA, services web …) qui viendront contribuer à parachever un marché encore jeune et peu structuré.

Antoine Magnan, professeur de pneumologie et praticien au CHU de Nantes est parti d’un constat simple : l’augmentation de l’espérance de vie, la multiplication des maladies chroniques et le développement de la silver economy vont mécaniquement coûter davantage à la Santé Publique et engorger les services hospitaliers. Une révolution médicale est attendue pour répondre à ces besoins médicaux croissants et limiter les dépenses. En effet, l’assurance maladie verse un volume annuel de 3,4 milliards d’euros de versement aux assurés et la tendance haussière des dépenses de santé est située à 4% par an.

Ainsi, l’intervenant estime qu’il faut se placer au niveau du prédictif afin de traiter les patients avant qu’ils ne développent de maladies. Les avancées technologiques (génomique plus accessible, modélisation des donnée massives, progrès de l’imagerie médicale …) vont aider au développement d’un nouveau paradigme pour un modèle de santé plus soutenable. Si cette transition n’est pas pensée avec le corps médical, les startups et acteurs du numériques ubériseront toujours plus le domaine médical de demain.

La santé connectée pour prolonger l’intuition humaine

« Comment utiliser les données pour accélérer et trouver le meilleur traitement pour le patient ? », telle était la problématique soulevée par Pierre-Antoine Gourraud généticien et praticien au CHU de Nantes. Selon lui, la santé doit s’ouvrir au numérique et à la technologie pour faire évoluer la recherche et les traitements existants.

Cette nouvelle approche d’optimiser la santé par la technologie a un nom : la médecine de précision. Par exemple MS BioScreen a mis en place une plateforme recensant les données médicales produites par les dispositifs intelligents sous forme de courbes statistiques. Ce genre d’initiative permet de prolonger l’intuition du professionnel de santé qui bénéficie d’un outil complémentaire à son activité.

Le but à terme est de donner du sens et d’encadrer les données afin de créer des bases de référence qui contribueront à une meilleure connaissance des patients. La donnée est alors un matériau qu’il faut utiliser, réutiliser pour mieux soigner et anticiper le futur de la santé.

La conférence du 21 septembre dernier a ainsi permis de voir que des représentants médicaux professeurs et chercheurs commencent à appréhender le virage de la santé connectée comme un impératif et une chance de révolutionner le médical. Si les professionnels commencent à manipuler et interpréter la donnée de santé, ils trouveront un public plutôt réceptif et soucieux de prévenir certaines pathologies. 78 % des français est favorable au partage de leurs données. Mais les craintes sur la sécurisation des réseaux et la protection de la vie privée reste encore d’actualité.

Sources :

http://www.lemag-numerique.com/2017/09/medecine-4p-numerique-anticiper-plutot-soigner-10414?utm_medium=social&utm_source=twitter

http://ideas.microsoft.fr/sante-connectee-big-data-iot-5-chiffres-ecteur-mutation/ 

http://neurology.ucsf.edu/research/ms-bioscreen