Dr Jean-Luc Baron, Président de la Conférence nationale des présidents de CME de l’hospitalisation privée (CNPCMEHP)

FHP et CNPCMEHP viennent de sortir un document de 48 pages « CME Mode d’emploi ». Sept ans après le précédent, quelles en sont les nouveautés ?

Ce sont principalement des modifications liées à la LMSS et au PFLSS dont l’article sur le CAQES, même s’ils reprennent des choses déjà anciennes, ou encore des points sur la pertinence. Il y a peu d’ajouts proprement dits dans ce document, il s’agit davantage d’une remise à jour des textes, par exemple sur ce qu’est le service public hospitalier, la loi de modernisation du système de santé, et le PLFSS. Sur le fond, nous avons conservé la même colonne vertébrale : le binôme directeur/président CME. Sur la forme, nous avons conservé une approche « conseils » pratiques qui incitent à la communication.

Les évolutions du système de santé ne mettent-elles pas davantage encore le médecin en première ligne ?

Je dirais qu’« on » s’est enfin aperçu qu’il y avait des médecins ! La prochaine édition de la certification par exemple aura une très forte coloration médicale. Les temps sont difficiles pour tous, avec la réglementation et la cure amaigrissante pour les finances, mais je voudrais inviter chacun à ne pas se recroqueviller sur lui-même. Il faut impérativement renforcer le dialogue, un peu perdu, entre les médecins et les managers surtout dans les groupes où les directions n’ont pas forcément de culture médicale. Les médecins libéraux sont aussi une force dans la mise en œuvre des parcours de soin car pour la majorité d’entre eux, ils disposent d’une double compétence de médecine de ville et hospitalière, sans oublier que se sont eux qui connaissent le réseau de soignants (kiné, infirmière, etc.) sur le territoire.

Motivez-vous les médecins à devenir des entreprises médicales ?

Oui. Nous connaissons les réticences des cliniques à voir émerger des entreprises médicales portées par les médecins, comme nous pouvons le voir à l’international. Les médecins ne sont pas voués à construire des murs, comme les cliniques à s’occuper d’organisation médicale, je défends donc l’idée de réfléchir en amont à la manière de mêler nos compétences, nos forces sur un territoire. Des expérimentations du type centre de la main ou du pied, pourraient être intéressantes mais restent la propriété d’un établissement qui en fait un élément stratégique et ne souhaite pas partager le modèle. Compte tenu des évolutions profondes de notre système de santé, construire ensemble, managers et médecins, est indispensable et urgent.