Dr Max Ponseillé, PDG du groupe Oc Santé, Président du Centre d’études supérieures en économie et gestion hospitalière (Cesegh)

La 1re promotion du MBA proposé par le Cesegh arrive à son terme. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’Executive MBA « Innovations et management stratégique des organisations de santé » a été créé en partenariat avec l’Université de Montpellier. Il s’adresse à des professionnels titulaires d’un master, DESS ou DEA, qui bénéficient d’une expérience professionnelle d’une dizaine d’années. L’enseignement est dispensé à raison de 2 jours par mois, pendant 24 mois. Il s’agit d’une formation très pratique, qui s’appuie sur des cas d’école, des mises en situation. Les auditeurs sont pour l’essentiel envoyés en formation continue par leur employeur, à l’occasion d’un changement de poste. Nous envisagions de le proposer tous les deux ans, mais vu son succès nous le ferons chaque année.

À quels besoins répond-il ?

Notre secteur évolue vite, de nouvelles problématiques émergent sans cesse, les contraintes en termes de gestion s’intensifient, les modalités de prises en charge changent et modifient l’organisation des soins. Le monde de l’hospitalisation privée s’est concentré, avec des établissements de plus en plus importants, des regroupements, qui ont entraîné la création de postes avec des responsabilités accrues. Rapports avec les ARS, gestion RH, aspects juridiques… Nos métiers se sont fortement complexifiés. Les dirigeants d’établissements de soins doivent s’adapter en permanence. Leur expérience du terrain est bonifiée lorsqu’elle est complétée par un peu de théorisation et d’abstraction, et en même temps des cas concrets. Il est donc apparu que la formation la plus adaptée serait un MBA.

C’est notamment à la demande d’anciens étudiants de notre master « Management stratégique des organisations de santé », une référence depuis plus de 20 ans, que nous l’avons créé. Dans ce master, les promotions sont composées pour moitié de personnes en formation initiale (bac + 4 en droit, économie, ou issues d’écoles de commerce) qui souhaitent renforcer leurs compétences après quelques années de pratique professionnelle.

Quelles sont les perspectives du Cesegh ?

Aujourd’hui, quand le président d’un groupe veut recruter un dirigeant, il cherche d’abord parmi les anciens du Cesegh. C’est devenu au sein de l’université un véritable centre de formation qui depuis 25 ans permet de professionnaliser les métiers du monde hospitalier, essentiellement privé, en proposant un panel de formations ciblées. Il dispose d’un vivier d’enseignants expérimentés, dirigeants d’établissements de santé, universitaires, professionnels libéraux (experts comptables, avocats, etc.). Cela lui donne une belle longueur d’avance dans le domaine, et la possibilité d’identifier les besoins de formation émergents de notre secteur. Par exemple, nous avons créé il y a deux ans le Diplôme d’Université « Gestionnaire de parcours en santé », pour répondre aux nouveaux défis liés à l’accroissement des maladies chroniques, au vieillissement de la population et à la complexification des prises en charge. Nous formons dès à présent les coordonnateurs qui fluidifieront les parcours de soin, éviteront les redondances, etc. Des métiers fondamentaux pour l’avenir de la médecine, mais qui ne sont toujours pas financés…