Baromètre Nutri-Score : les premières actions de Santé Publique France

Une alimentation saine est l’un des principaux facteurs pour rester en bonne santé et écarter le plus possible les risques de maladies. En 2016, 13 % de la population adulte était obèse dans le monde et près d’un quart serait susceptible de le devenir en 2045. Les risques connus quant à cette situation revêtent un enjeu de santé publique majeur sur lesquels les autorités publiques ont fort à faire. Il y a six mois, Santé Publique France a mis en place, dans le cadre du PNNS, un nouveau système d’étiquetage nutritionnel : le Nutri-Score. Pour rendre plus lisible les informations autour d’un produit, la mesure vise à mieux aiguiller le consommateur sur l’alimentation qu’il devra privilégier pour sa santé. Décryptage de ce nouveau logo et présentation des champs d’applications à l’heure actuelle.

Comment fonctionne le Nutri-Score ?

http://www.mangerbouger.fr/Manger-Mieux/Comment-manger-mieux/Comprendre-les-infos-nutritionnelles2/Le-Nutri-Score-l-information-nutritionnelle-en-un-coup-d-oeil

Du 7 au 27 mai 2018, Santé Publique France a diffusé un spot publicitaire visant à faire connaître ce nouveau dispositif. Avec une échelle de 5 couleurs associées à une note de A à E selon la qualité nutritionnelle, il permet d’évaluer la qualité d’un produit en un coup d’œil. Tous les aliments transformés et les boissons sont concernés par ce baromètre à quelques exceptions près. (Herbes aromatiques, thés, cafés, boissons alcoolisées, fruits, légumes, poissons frais)

Pour déterminer le score selon cette échelle, des équipes internationales ont pris en compte pour 100 grammes de chaque produit étudié :

  • Sa teneur en nutriments et les aliments à privilégier (fruits, légumes, protéines, fibres)
  • Sa teneur en nutriments à éviter (calories, acides gras, sel, sucre)

Une nouvelle signalétique pour aider le consommateur à mieux manger

Le Pr Serge Hercberg, président du PNNS et à l’origine du Nutri-Score, n’a pas manqué de rappeler l’importance d’une bonne alimentation :

« Le fait de consommer des aliments qui se situent plutôt dans les meilleures lettres entraîne un moindre risque de développer certaines maladies chroniques. (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité) […] Les produits les moins bien classés (D ou E) doivent seulement être consommés en quantités modérées et/ou moins fréquemment. »

Ainsi, le Nutri-Score vient en complément des recommandations du PNNS de manger 5 fruits et légumes par jour. Le dispositif est voué à permettre au consommateur de faire le bon choix entre différents produits d’un même rayon en se fiant aux scores les plus élevés. Sur un autre plan, le Nutri-Score permet également de comparer différentes marques sur les mêmes types de produits.

De plus, une étude basée sur une expérimentation en ligne a montré que favoriser un produit classé « A » n’est pas plus cher qu’un autre aux apports nutritionnels plus défavorables comme les boissons gazeuses. Le Nutri-Score apparaît alors comme une initiative bénéfique pour la santé, le choix de produits et pour le budget.

Un label encore sous-utilisé par les marques et industriels

D’ici à 2019, plus de 50 entreprises se sont ou vont s’engager dans cette démarche : Casino, Fleury Michon, Marque Repère, William Saurin, Materne ou bien Marie en font déjà partie.

En plus de sensibiliser le consommateur final, la récente campagne de Santé Publique France vise à recruter davantage d’acteurs de l’agroalimentaire. En revanche l’adoption du Nutri-Score reste une recommandation et n’est, de ce fait, pas obligatoire : elle repose sur le volontariat des entreprises désireuses de rejoindre le mouvement. Le panel de représentants n’est donc que très peu représentatif pour le moment.

Certains grands groupes comme Coca-Cola, Unilever ou Nestlé ne jouent pas le jeu et souhaitent lancer leur propre système de notation.

Le Nutri-Score apparaît comme une avancée majeure dans la facilitation de lecture des informations nutritionnelles d’un produit. Si les premiers bilans son mitigés, l’adoption par le plus grand nombre d’industriels aiderait à lutter contre les maladies de manière significative. Le député Olivier Véran souhaite même rendre obligatoire le Nutri-Score dans les spots publicitaires.

Sources