Mortalité par AVC : des constats inégaux en Europe

Le 15 août dernier, l’European hearth Journal (EHJ)publiait une nouvelle étude portant sur les tendances démographiques pour des maladies cérébrovasculaires en Europe de 1980 à 2016. Menée par le Pr Nick Townsend, agrégé d’épidémiologie à l’Université de Bath, la recherche a évalué l’incidence sur la mortalité provoquée par les trois formes principales d’AVC :  ischémique, hémorragique ou hémorragie méningée (HSA). Deuxième cause de mortalité derrière les maladies cardiovasculaires, l’AVC a néanmoins entraîné une mortalité moins importante en 37 ans, d’après l’étude. Pourtant de fortes disparités européennes existent et de nombreux motifs d’inquiétude persistent.

Un bilan en significative baisse

Dans 33 pays de la région européenne, le taux de mortalité engendré par les trois principales formes cérébrovasculaires a connu une diminution importante sur l’ensemble de la population. Cependant, sur une période plus récente, le constat est resté le même, mais cette diminution s’est manifestée de manière moins prononcée :

  • Concernant les hommes : Autriche, Danemark, France, Allemagne, Grèce, République tchèque et Hongrie
  • Concernant les femmes : Autriche, Belgique, France, Allemagne, Irlande et Suisse

À l’inverse, certains pays ont connu une augmentation du taux de mortalité par AVC sur la période : Azerbaïdjan, Géorgie et Tadjikistan pour les hommes et Azerbaïdjan et Ouzbékistan pour les femmes.

Les chercheurs ont également identifié une progression peu favorable de l’hémorragie méningée chez les femmes dans 25 pays.

L’Europe occidentale comparativement moins touchée

En prenant en compte la taille et les spécificités démographiques (sexe, âge) de chaque pays, les taux de mortalité par AVC sont beaucoup plus faibles en Europe Occidentale : chez les hommes le taux de mortalité variait de 49 pour 100 000 habitants en France jusqu’à 131 pour 100 000 à Saint-Marin.

En Europe Centrale, l’étendue de ce même ratio se présente de cette manière : de 110 décès pour 100 000 en République Tchèque à 391 pour 100 000 habitants en Bulgarie.

Enfin en Europe Orientale la tendance est de 82 pour 100 000 en Estonie à 331 pour 100 000 en Russie.

AVC : l’importance d’avoir la réaction appropriée

En 2017, selon une étude Odoxa pour la Fondation pour la Recherche sur les AVC, 35 % des Français n’auraient pas la réaction appropriée en cas de maladie cérébrovasculaire.

Les résultats de cette étude ont permis de tirer la conclusion suivante : « L’élément le plus important dans la prise en charge des AVC est le temps (…) Certains traitements très efficaces ne sont possibles que s’ils sont réalisés dans les premières heures suivant l’accident. Il est donc essentiel d’appeler le 15 en cas d’AVC« , explique le neurologue Jean-Louis Mas, président de la fondation.

Face à cette tendance globalement positive, de nombreux points doivent toujours être rappelés pour éviter des décès dû à un manque de sensibilisation et de prévention. La Journée mondiale de l’AVC qui a lieu le 29 octobre prochain est l’événement idoine pour communiquer autour de ce risque de santé toujours à bien prendre en compte.

Sources