Actus Santé du 13h du 27/11/2018

SOFCOT : faisabilité des protocoles RAAC

La Récupération Améliorée après Chirurgie prothétique de la hanche et du genou était au programme du grand rendez-vous de la profession qui rassemble 3 800 chirurgiens orthopédistes à l’occasion du congrès annuel de la Sofcot.

La pose d’une prothèse totale du genou est considérée comme une intervention lourde, nécessitant une rééducation complexe qui se déroule lors d’un séjour en centre de rééducation. « Toutefois, des travaux récents suggèrent qu’il est inutile de protéger excessivement le patient. La reprise des activités de la vie courante est possible de façon précoce », rappellent les Drs Jean-Yves Jenny (Strasbourg) et Aymard de Ladoucette (Toulouse). Ces protocoles peuvent être très variables. Mais des règles communes émergent. Il apparaît souhaitable de lever les patients et de les faire marcher dès le soir de l’intervention, de leur autoriser la pratique des escaliers dans les premiers jours après l’intervention et d’autoriser un retour à domicile. Sous la direction de ces deux médecins, la Softcot a organisé une étude prospective de cohorte multicentrique à laquelle ont collaboré une dizaine de centres experts en prothèse de hanche et de genou au niveau national. Elle permet un suivi prospectif de 2 000 patients opérés d’une prothèse totale de hanche ou de genou, avec un suivi exhaustif à un an de recul après l’intervention. L’analyse des résultats montre la faisabilité des protocoles RAAC, quelle que soit la structure chirurgicale. Cette étude suggère donc que les protocoles RAAC peuvent être utilisés de façon routinière et doivent devenir le protocole de rééducation standard après la mise en place d’une prothèse totale de hanche et de genou en France.

Article 51, c’est parti

Dès le début de l’année, une trentaine d’expérimentations relatives aux trois modes de financement dérogatoires identifiés, objets des appels à manifestation d’intérêt, vont démarrer.

Le dispositif a suscité un puissant intérêt puisque près de 450 porteurs de projets potentiels se sont déjà engagés. Sur cette base, l’ambition, pour l’année 2019, est de démarrer rapidement des expérimentations proposées par les acteurs de terrain qui couvrent tous les secteurs d’activité, toutes les régions, toutes les priorités de santé publique et un large éventail de nouvelles modalités de financement et d’organisation des prises en charge.

Le cahier des charges des 3 nouveaux modes de financement – paiement à l’épisode de soins (EDS) pour des prises en charge chirurgicales, incitation à une prise en charge partagée (IPEP), paiement en équipe de professionnels de santé en ville (PEPS) – sera co-construit d’ici fin 2019.

En 20 ans, l’obstétrique a perdu 40 % de son personnel

C’est le constat amer que fait le CNGOF en amont du colloque annuel des gynécologues obstétriciens qui dénonce que « l’hémorragie de moyens humains a ses limites ».

Médecins, sages-femmes, anesthésistes, infirmier(e)s : jusqu’où peut-on laisser les ressources humaines dévolues aux maternités diminuer, à force de restructurations ? interroge le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). « En 20 ans, l’obstétrique a perdu 40 % de son personnel : 200 maternités ont été fermées, pour créer de plus grosses structures, sans que le personnel perdu d’un côté soit répercuté en proportion. Moins chères sans doute, elles n’en sont donc pas forcément plus sûres. » résume le Pr Israël Nisand, président du CNGOF. Les recommandations en termes de ressources humaines minimum requises seront présentées par la commission RH créée à cet effet lors du colloque annuel du Collège, qui se tiendra du 4 au 7 décembre.

Le CNGOF rappelle que deux tiers des maternités ont fermé entre 1972 et 2012, signifiant moins de lits d’obstétrique et des maternités regroupées au sein de structures de plus en plus conséquentes. En 2012, on ne recensait ainsi plus que 544 maternités sur le territoire. Le nombre de grosses maternités assurant plus de 3 000 accouchements par an a ainsi doublé entre 2002 et 2012, tandis que celles qui assuraient moins de 500 naissances ont diminué de moitié. Alors qu’ils n’étaient que 5 % en 1995, 40 % des établissements assurent aujourd’hui plus de 2 000 accouchements par an.