Le dossier médical partagé (DMP) réaffirmé en France

Auparavant appelé « dossier médical personnel » depuis son déploiement en 2007, le Dossier Médical Partagé est réaffirmé. Cette initiative était déjà évoquée en 2004 par Philippe Douste-Blazy, Ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille de l’époque, le DMP nouvelle génération est rentré en phase de tests dans 9 régions entre décembre 2016 et mai 2018. La Cnam souhaite atteindre le seuil des 2,3 millions d’utilisateurs à la fin de l’année 2018.

Alors que l’ancienne version du carnet de santé numérique a rencontré un succès mitigé, cette nouvelle version va-t-elle se démocratiser pour atteindre les premiers objectifs fixés ? Pour cela, il convient de revenir sur les vagues de tests effectuées depuis 2 ans, décortiquer son mode de fonctionnement et s’assurer de la fiabilité de cette solution.

La généralisation après les tests : le cas de la Haute-Garonne.

Lors de la phase « pilote », le DMP s’est déployé dans neuf régions test afin de tirer de premiers apprentissages. Ce sont les CPAM du Bas-Rhin, de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), des Côtes-d’Armor, du Doubs, de Haute-Garonne, d’Indre-et-Loire, du Puy-de-Dôme, de la Somme et du Val-de-Marne qui ont fait office de pionniers sur la question. Alors que la Cnam annonçait la création de « près de 260 000 » dossiers nouvelle génération en octobre 2017, son nombre aurait doublé en juillet 2018.

La Haute-Garonne a par exemple ouvert 118 000 dossiers médicaux pendant les deux ans avant la généralisation officielle du 6 novembre 2018. La CPAM de la région estime ainsi que les professionnels et établissements de santé ont alimenté 1000 DMP par semaine, permettant ainsi de traiter un certain nombre de données : synthèses médicales, résultats d’analyses examens …

Depuis septembre 2018, la Haute-Garonne a même équipé 300 pharmacies pour ouvrir les DMP avec leurs particuliers. La CPAM 31 avance même que cette initiative a mené à la création de 100 ouvertures de dossiers par jour.

Ouverture et gestion d’un DMP : le patient, principal décisionnaire

Il est désormais possible d’ouvrir ou de convertir son ancien dossier médical dans les CPAM, en officine, chez un professionnel de santé, dans un établissement de santé mais aussi de chez soi sur dmp.fr. L’adhésion au DMP se base uniquement sur le volontariat du patient en vertu du règlement de la CNIL.

Le patient a même la possibilité de bloquer certaines données médicales qu’il ne souhaite pas divulguer à un professionnel de santé (Kinésithérapeute, officinal …) En revanche, seul son médecin traitant pourra accéder à l’intégralité de son DMP.

DMP, Santé

https://www.dmp.fr/

Si la question de la confidentialité des données et des risques de piratage du Dossier Médical Partagé peut se poser, le dispositif est qualifié de « très sécurisé », l’hébergeur des données collectées par ce système étant agréé par le Ministère de la Santé. On parle de coffre-fort numérique.

Ainsi, quand le patient se connecte pour la première fois, le système crée un code, un identifiant (de quatre lettres et quatre chiffres qui ne correspond pas à l’identité de l’utilisateur), ainsi qu’un mot de passe. Le patient reçoit alors un code d’accès par téléphone ou mail pour ouvrir son dossier. Un nouveau mot de passe sera envoyé à chaque connexion pour assurer un maximum de protection.

À l’horizon 2022, le gouvernement français espère équiper 40 millions de français du Dossier Médical Partagé. Un objectif conséquent pour cette nouvelle version du carnet de santé électronique qui doit trouver son public et gommer une réticence de certains médecins, comme le constate Bernard le Douarin, président du Conseil de l’ordre des médecins du Val-de-Marne : « Il y a encore beaucoup de réticences de la part des médecins, que j’ai du mal à m’expliquer. Cela doit pourtant permettre de gagner du temps. Beaucoup se plaignent de ne pas avoir de logiciel compatible mais si personne ne joue le jeu, cela n’aura pas d’intérêt ».

Sources

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/experimentation-du-dossier-medical-partage-haute-garonne-permis-ouverture-118-000-dossiers-1573276.html

https://www.bfmtv.com/sante/cinq-questions-sur-la-generalisation-du-dossier-medical-partage-1560273.html

https://www.lepopulaire.fr/limoges/sante/medecine/2018/11/14/mode-d-emploi-du-nouveau-dossier-medical-partage-dmp-deja-adopte-par-2-300-haut-viennois_13049415.html#refresh