Urgences en tension ?

Le rapport de la Cour des Comptes publié la semaine dernière épingle une nouvelle fois le dysfonctionnement des services d’urgence, et relance les discours en silo et rodés de chacun. La médecine de ville en sous-effectif fait amende honorable, les urgentistes se désespèrent avec raison, la tutelle s’abrite derrière une vision macro, les patients attendent une réponse immédiate à leurs besoins. Dans ce dossier, l’hospitalisation privée jouerait presque le juge de paix.

C’est en effet aux urgences que toutes les difficultés se cristallisent, parmi lesquelles les déserts médicaux et la résistance au changement des organisations. Le tout dans un contexte de consumérisme où le patient/client attend avant tout un résultat : celui d’être pris en charge dans de bonnes conditions de sécurité et de qualité des soins, dans un délai acceptable pour lui. Alors arrêtons de tirer sur l’ambulance.

Après les paroles, les actes. Les solutions passeront par l’optimisation de l’adressage des patients et la gestion de l’aval. Mais aussi par la gestion de l’amont : l’enjeu est d’offrir aux patients un accès aux soins suffisamment rapide pour qu’ils ne s’orientent pas vers les urgences, et si possible sans avance de frais. Autoriser de nouveaux services d’urgence privés à certains points stratégiques ne serait pas non plus une mauvaise idée. Il suffit d’observer le nombre de services d’urgence d’un territoire de santé à l’autre pour constater des écarts d’implantation importants.

Est-ce que les réformes à l’œuvre – territorialisation des soins au travers notamment des CPTS, nouveau régime des autorisations, financement au parcours, etc. – apporteront des réponses à ces situations sous tension ? L’avenir le dira.

Quoi qu’il en soit, sur leurs territoires, les cliniques et hôpitaux privés MCO assumeront leur part de responsabilité avec l’ensemble des acteurs hospitaliers, de ville et médico-sociaux.