Le logement au cœur des nouvelles préoccupations dans la santé publique

fhp-mco-logement-santé-publique-urbanisme-pollutionUne personne passe en moyenne 60 % de son temps dans son domicile. Cette tendance appuie le fait qu’un habitat sain a un impact positif sur la vie des résidents. En revanche en cas de mal logement causé par de vieilles structures et/ou de conditions sanitaires douteuses, la santé peut être lourdement impactée. Pollution intérieure, sous-ventilation, développement de pathologies, troubles psychiatriques, dangers de chute liés à l’insalubrité … la question de l’habitat est essentielle dans la mise en œuvre de politiques de santé en France.

Les origines d’une prise de conscience progressive

C’est à partir de 1987 que l’OMS lancé une première pierre via son projet réseaux Villes-Santé. Le concept d’urbanisme favorable à la santé a alors été présenté puis complété ensuite sous sept axes d’action :

  • Réduire les polluants, nuisances et autres agents délétères
  • Mettre en avant les comportements de vie sains pour les individus
  • Contribuer au changement de cadre de vie
  • Identifier et réduire les inégalités de santé
  • Repérer et gérer les conflits et synergies entre différentes politiques publiques (environnement, urbanisme, santé… )
  • Mettre en place des stratégies favorisant la collaboration intersectorielle et l’implication de tous
  • Penser adaptabilité : pour faire évoluer les projets en fonction des évolutions comportementales

 

Santé-Logement : de l’importance de l’interconnexion des compétences

La prévention en termes de santé ne passe pas uniquement par le système de santé et les politiques publiques. La question de l’habitat a un impact direct sur le maintien en santé des populations. Il peut s’adapter en fonction des pathologies des résidents : maladies chroniques, dépression, handicap … D’autant plus que l’allongement de l’espérance de vie renforce l’impératif du bien vieillir dans un habitat adapté, sain et accessible.  Anne Roué-Le Gall, enseignante-chercheuse au département santé-environnement de EHESP observe en effet que « certaines décisions d’urbanisme sont prises, déconnectées des questions de santé » alors que ces deux notions sont intimement corrélées.

 

Des exemples de projets menés

L’urbanisme apparaît alors comme un moyen de prolonger le champ d’action de la santé publique. À ce titre, l’EHESP a été mandaté par le Ministère de la Santé à la suite du dernier Grenelle de l’environnement. L’idée principale était d’étudier la question et développer des outils méthodologiques afin de mener des collaborations intersectorielles entre métiers de l’aménagement et de la santé.  Le guide « Agir pour un urbanisme favorable à la santé » a été une première réponse adressée aux ARS. L’objectif est d’aider les ARS à analyser les impacts du logement sur la santé et d’émettre des avis sanitaires.

Dans cette continuité un autre projet baptisé ISADORA va aboutir à un nouveau guide fin 2019 pour accélérer le processus d’interconnexion et penser l’urbanisme de demain.

Il est également possible de citer d’autres nombreuses autres initiatives comme  Domus Lab, Ma Résidence, à l’échelle d’un immeuble, ou l’Éveil du scarabée, maison d’accueil adapté pour autistes.

Ces différentes initiatives montrent que la santé devient un critère majeur dans un urbanisme positif et tourné vers le bien-être. En revanche, il faut également sensibiliser les résidents « aux bonnes pratiques pour limiter la contamination du logement, en évitant le tabac, le recours aux produits chimiques ou allergisants… », pour Philippe Glorennec, enseignant-chercheur à l’EHESP.

 

Sources

https://www.lesechos.fr/thema/0600556198695-sante-publique-le-logement-au-coeur-de-nouvelles-approches-2240237.php

https://www.lesechos.fr/thema/0600556703059-les-chercheurs-de-lecole-de-la-sante-publique-mobilises-sur-le-lien-entre-logement-et-sante-2240249.php

https://www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr/lurbanisme-favorable-la-sante-ufs

https://www.fondation-abbe-pierre.fr/documents/pdf/1re_partie_-_zoom_-_le_logement_est_une_question_de_sante_publique_-_21e_rapport_2016.pdf