La fin de la politique du rabot ?

Après 6 années de baisse de tarifs, leur évolution à la hausse de 0,5 % est une très bonne nouvelle ! L’augmentation est certes symbolique, puisque quasi nulle sans le financement à la qualité, mais ce qui importe c’est l’inversion de la tendance. Le gouvernement a entendu les attentes légitimes et raisonnables du secteur hospitalier dans son ensemble. Cette évolution doit à présent s’inscrire dans la durée, car la santé des citoyens et celle de nos établissements n’est pas l’affaire d’une année.

Le financement à la qualité s’impose en 2019 dans sa nouvelle version issue du rapport Aubert. En y allouant une enveloppe de 200 millions d’euros, soit 4 fois plus qu’en 2018, le gouvernement envoie un signal fort, en phase avec la volonté d’excellence de notre secteur. À ce stade, nos inquiétudes portent sur les incertitudes liées au modèle IFAQ qui est totalement revisité.

Mais ce que nous regrettons, c’est que la qualité n’ait pas été financée via une mission d’intérêt général et qu’elle obère de 0,3 % l’enveloppe des tarifs 2019. Notre fédération œuvre pour la défense d’un financement structurel minimum, nécessaire aux établissements de santé pour assurer leur fonctionnement : il doit être sanctuarisé et ne saurait être ponctionné au gré des actions prioritaires fixées par nos gouvernants.

Au-delà des grands principes macro-économiques, la FHP-MCO a œuvré sans relâche pour que les évolutions plus fines, activité par activité, soient négociées une à une dans les réunions techniques avec les services ministériels. La fin des économies ciblées sur la chirurgie ambulatoire, la poursuite de la revalorisation de l’obstétrique, la suppression des bornes basses sur les activités interventionnelles, les modifications techniques dans la classification, sont des propositions que nous avons défendues avec ténacité et qui ont été entendues dans la campagne 2019.

Dans cet environnement moins contraint, nous déplorons cependant l’absence d’avancée de nos demandes concernant le dispositif de facturation des transports provisoires inter-établissements. Et la grande déception porte sur l’activité de dialyse, qui une fois de plus se voit appliquer sans aucun discernement la politique du rabot. Nous dénonçons vivement le mode de financement retenu pour le nouveau forfait IRC de présuppléance, pour lequel nous n’avons eu aucune simulation notamment sur un possible autofinancement. La facilité et le manque de préparation dans la conception de ce nouveau forfait ont conduit à une baisse illégitime de plus de 2 % des tarifs des séances en centre et UDM.

Gageons que face à des volumes d’activités dont la moindre croissance est à nouveau confirmée, nous entrons dans une ère nouvelle, garantissant dans les années à venir une meilleure prise en compte de la croissance de nos coûts de fonctionnement et du nécessaire financement de l’innovation clinique, thérapeutique et organisationnelle.