IBODE, le dossier n’est pas clos

Dans l’édito du 15 avril dernier, nous vous invitions à alerter vos ARS sur les difficultés rencontrées dans le dossier IBODE. Un immense merci pour votre mobilisation. Vos actions individuelles et régionales, cumulées aux actions nationales de la FHP-MCO et de la FHP, ont permis d’avancer avec la parution d’un décret instaurant un régime transitoire. C’est ainsi que les aides-opératoires disposant d’un an d’ancienneté au 30 juin 2019 pourront en bénéficier. Mais tout n’est pas réglé.

Depuis le départ, ce dossier révèle de façon caricaturale le fossé entre des exigences hors sol et la réalité de terrain. Il jette aujourd’hui une lumière affligeante sur un dispositif de VAE IBODE défaillant et démotivant pour les équipes. En sus de la lourdeur des dossiers d’inscription et de l’insuffisance du nombre de jurys, vos retours rapportent des discriminations inacceptables envers les IDE qui affichent une carrière dans le secteur privé. Un clivage que nous pensions derrière nous !

Afin de ne pas se heurter aux mêmes difficultés, la FHP-MCO demande officiellement des garde-fous dans le cadre de la publication à venir de l’arrêté « habilitation des actes 1b » qui fixera les modalités techniques et pratiques de validation et de formation. Nous demandons l’anonymisation des données des parcours professionnels lors des épreuves, la transmission systématique des grilles d’évaluation aux candidats, et une formation plus précise des jurys sur les éléments à évaluer.

En parallèle, le Ministère doit impérativement s’atteler à l’autre moitié du dossier, à savoir la création d’un marché du travail des IBODE. Près de 6000 infirmiers non spécialisés concernés par les trois actes d’aide-opératoire soumis au décret de janvier 2015 exercent dans l’hospitalisation privée. Une grande partie pourra s’inscrire dans le dispositif transitoire qui règle globalement la situation des professionnels en place, mais comment se fera leur renouvellement ? A ce jour, rien n’est prévu pour pallier l’absence de marché du travail.

Au vu de cette situation, la FHP-MCO demande aussi le report de la date butoir du 1er janvier 2020.