Réforme du financement : actes 2 et 3

Hier la qualité n’était qu’un complément de financement, la prévention au mieux un pis-aller et le parcours patient un sujet prospectif de conférence. La marche gravie en 2019 est colossale : la transformation du système de santé est réellement en cours.

Tout d’abord, il a été acté dès le 1er mars 2019 que la qualité dispose d’un compartiment de financement. Les 70 % d’établissements les mieux positionnés bénéficieront d’une rémunération sur la base d’une liste d’indicateurs déjà publiée. Le budget pour financer cette qualité, multiplié par 4 en 2019 et porté ainsi à 200 millions d’euros, est appelé à atteindre le montant de 1 milliard à horizon 2022.

Ensuite, le forfait pour les soins délivrés en amont de la suppléance rénale est entré en scène le 1er octobre, marquant l’acte 2 de la réforme. S’il ne concerne en pratique que la maladie rénale chronique, il nous impacte tous dans sa philosophie. En janvier 2020 ce sera le diabète, puis suivront la broncho-pneumopathie chronique obstructive et les maladies coronaires. Nous pressentions que la T2A n’était pas adaptée aux maladies chroniques, alors même qu’un accompagnement pluridisciplinaire non financé était délivré. La prévention, l’éducation du patient, la coordination des soins sont désormais identifiées, et seraient ainsi financées sous forme forfaitaire.

Enfin, acte 3, les cahiers des charges relatifs à l’expérimentation d’un épisode de soins ont été publiés (PTH et PTG ; colectomie pour cancer). Nous vous rappelons que les dossiers de candidature doivent être déposés au plus tard le 30 octobre 2019 à episodedesoins@sante.gouv.fr.

Ces objectifs historiques, tellement ambitieux qu’ils en apparaissaient hier impossibles, sont aujourd’hui en partie lancés et doivent être consolidés dans les mois et années à venir.

Ségolène Benhamou
Présidente de la FHP-MCO