FIL VERT DU 15 DÉCEMBRE 2015

Mesurer pour s’améliorer

L’hospitalisation privée est pionnière dans l’engagement d’une démarche de développement durable et est en marche pour atteindre les objectifs du Grenelle 2 à l’horizon 2020. Ces objectifs, confirmés par la loi sur la transition énergétique promulguée le 17 août 2015, prévoit pour 2030, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 %, une part d’énergies renouvelables dans les consommations de 32 % et une baisse des consommations énergétiques de 20 %.

Les chiffres clés de la performance développement durable des établissements privés MCO

Consommation énergétique :
110 kWh par journée d’hospitalisation (1)
13 kg équivalent CO2 énergie par journée d’hospitalisation (1)

Consommation d’eau :
488 litres par journée d’hospitalisation (1)
(Borne haute 1664, borne basse 130)

Tri des déchets :
13 filières de déchets (1)
(Borne haute 49, borne basse 2)

Gaspillage alimentaire :
187 grammes de biodéchets par repas (0,50 centimes) (2)
3 000 euros de pain par an sont jetés (établissement de 100 lits) (2)

1. Observatoire de la performance développement durable de l’hospitalisation privée, FHP, 2015
2. Réquamip, C2DS, Campagne de pesée de 113 établissements en Midi-Pyrénées, 2015

Comprendre pour agir

Visionner le film : « Les cliniques roulent au développement durable » > https://youtu.be/NHfWee1kL6E

Lire dans la collection FHP-MCO « 5min pour comprendre » : « Les cliniques roulent au développement durable »

Les initiatives

Repenser le bio-nettoyage

La Clinique du Pré, Le Mans (72)

 

L’engagement RSE de la Clinique du Pré, impulsée par la direction de manière très collaborative, se décline sur tous les volets d’une démarche de développement durable : mise en place de 21 filières de tri des déchets, politique de réduction des DASRI, tri de 100 % des biodéchets transformés ensuite en biogaz, collecte de piles, utilisation de véhicules électriques, etc. La clinique a par ailleurs reçu en 2015 un des Trophées du développement durable remis lors du salon santé-autonomie pour la refonte complète de ses activités de bio-nettoyage. Il s’agit de produire soi-même sur site des solutions détergentes et désinfectantes à partir d’eau, de sel et d’électricité, grâce à l’électrolyse puis d’utiliser des lavettes réutilisables et imprégnées en machine. La clinique qui utilise aussi cette technique pour désinfecter ses blocs opératoires est précurseur en France et affiche de très bons résultats d’analyses. Résultats : – 63 % de réduction des coûts en produits d’entretien, soit 17 000 €, réduction des transports de produits et des emballages. Cette démarche a permis à la clinique de revaloriser le poste d’agent d’entretien,  de protéger la santé de ses personnels en supprimant une bonne partie des produits toxiques utilisés, d’améliorer la qualité de l’air et de limiter les rejets de déchets polluants. Pour rappel, la clinique s’était distinguée lors de la semaine 2015 de développement durable en offrant à 64 de ses employés deux poules dans le cadre de l’opération « Adopte2poules ».

Pour visionner le clip « Beau Travail » : http://www.beautravail.org/index.php/metiers-cop21/211-agent-de-bio-nettoyage

Moins 30% de facture énergétique

La Clinique Saint George, Nice (06)

 

La Clinique Saint George à Nice affiche de bons chiffres selon l’Observatoire de la performance développement durable de l’hospitalisation privée 2015, les résultats d’un travail de fond. La clinique a opté pour des constructions basse consommation pour deux bâtiments neufs, a amélioré l’isolation de ses locaux anciens suite à une photographie aérienne par thermographie qui analyse les déperditions thermiques des bâtiments et avait pointé des besoins d’isolation importants au niveau des fenêtres et des toits non végétalisés. Concernant le volet chauffage-climatisation, l’installation de pompes à chaleur et un système VMC à flux inverse avec récupération air chaud et air froid ont permis de réaliser une économie de 30 % sur la facture énergétique. Par ailleurs, la clinique utilise 90 % de ses biodéchets pour produire du compost. Elle récupère les eaux de pluie pour ses espaces verts. Elle possède enfin une voiture hybride et offre aux salariés une prime pour favoriser le co-voiturage.

Recycler son énergie réactive

 Le PSR, Clermont-Ferrand (63)

Le Pôle Santé République à Clermont-Ferrand réutilise l’énergie réactive, non utilisable directement (30 %) qui compose l’électricité, avec l’énergie active directement utilisable par les appareils électriques (70 %). PSR rechignait à payer à perte l’électricité réactive, désormais facturée sur l’année par EDF. L’établissement a équipé son réseau électrique d’une batterie de condensateurs qui récupèrent cette énergie et la restituent au réseau en cas de besoin. Un investissement de 15 000 euros sur une facture annuelle s’élevant à plus de 20 000 euros, rentabilisé en 8 mois !

 

Vers des achats hospitaliers responsables

L’indice vert de la CAHPP

 

Les établissements hospitaliers peuvent acheter de façon plus verte et plus éthique. L’indice vert de la CAHPP apprécie le degré d’engagement des 500 industriels et prestataires référencés par la centrale, d’un point de vue social, environnemental et économique. La CAHPP affiche depuis 2013 dans ses catalogues un indice millésimé : A, A+, A++.  Cette évaluation permet à l’ensemble du secteur de la santé de choisir des fournisseurs qui prennent en compte les impacts sociaux et environnementaux et qui proposent des produits moins consommateurs en énergie et en ressources naturelles, réduisant ainsi à long terme les dépenses de santé tout en gagnant en efficacité et en économie.

La CAHPP a par ailleurs obtenu fin 2014 l’évaluation AFAQ dans la catégorie responsabilité sociétale des entreprises (RSE) achats responsables, issue de lSO 26000 et délivrée par l’AFNOR.

Le CNOM a été actif pendant la COP21, quel est le rôle des médecins ?

C’est parce que les médecins affirmeront que l’un des enjeux climatiques et environnementaux est la santé des populations, qu’on pourra de notre côté agir pour qu’il y ait une prise de conscience générale sur le fait que le risque environnemental est un risque que nous encourons tous potentiellement.

Il n’y aura pas de solutions aux problèmes climatiques et environnementaux uniquement en mettant en œuvre des stratégies industrielles et nationales. Il faudra rassembler l’ensemble des acteurs pour y apporter des solutions. Les professionnels de santé et les médecins sont des acteurs majeurs dans les postulats qui consistent à agir par anticipation. En l’absence de résultats positifs sur les questions climatiques, ce sont les professionnels de santé qui seront face aux conséquences de ces enjeux climatiques ratés, et les populations et donc les systèmes de santé, qui seront les premiers impactés.

L’Ordre des médecins français, qui est très investi dans l’Association médicale mondiale (AMM) sur les questions environnementales, a rappelé aux négociateurs de la COP 21 que l’objectif primordial des négociations est que la santé des populations soit garantie, au travers d’actions industrielles qui seront menées mais aussi en préservant l’environnement de ces populations.

Est-ce que la santé a eu toute sa place durant la COP21 ?

La santé a été totalement absente de la COP 21. J’avais rappelé à Laurent Fabius lors d’une rencontre, qu’une COP21 qui ne parlerait que d’engagements nationaux et de respect de résultats en occultant l’aspect « santé », alors que le changement climatique impacte en premier lieu la santé, serait immanquablement à côté de ses objectifs.
 

Quelle est votre feuille de route pour l’après COP21 ?

Nous allons travailler avec l’Association médicale mondiale (AMM) et le Comité permanent des médecins européens (CPME) pour la communauté européenne, afin que nous puissions faire partie des structures qui assureront le suivi des résultats en matière de COP21, 22, etc. Nous talonnerons en permanence les acteurs institutionnels nationaux et internationaux, ainsi que les organismes de santé mondiaux pour qu’il y ait une prise de conscience générale sur les questions de santé environnementale et leur rappeler en permanence que l’objectif n°1 est la santé.