Quels sont les risques de l’hypertension artérielle chez les jeunes adultes ?

17 millions de Français souffrent d’hypertension artérielle selon Santé Publique France. Si de base, elle concerne principalement les individus ayant passé la cinquantaine, la prévalence chez les sujets jeunes augmente de plus en plus ces dernières années. Quels sont les facteurs favorisants ? Quels sont les risques associés et comment prévenir son développement ? Nous vous apportons des précisions sur le sujet.

 

Qu’est-ce que la tension artérielle ?

La tension artérielle se caractérise par la pression exercée par le sang sur les parois des artères. Plus simplement, c’est la force qui permet de faire circuler le sang à travers tous les organes.

Elle se mesure par la prise de deux valeurs spécifiques :

  • La pression artérielle dite « systolique » : C’est la valeur la plus élevée, indiquée en haut sur un tensiomètre. Elle mesure la pression du sang lorsque le cœur se contracte.
  • La pression artérielle dite « diastolique » : C’est la valeur la moins élevée indiquée en bas de l’appareil. Elle mesure la pression du sang lorsque le cœur se relâche. Cette pression est celle qui existe dans les artères entre deux contractions cardiaques, pendant la phase de relâchement et de remplissage du cœur.

Quand parlons-nous d’hypertension artérielle ?

Principal risque de maladie cardiovasculaire, l’hypertension artérielle se caractérise par une pression trop importante sur les parois des artères. Bien que très souvent asymptomatique, cette hausse de tension se manifeste chez certains par :

  • Des maux de tête ;
  • Des vertiges ;
  • Des bourdonnements dans les oreilles ;
  • Des troubles de la vision ;
  • Des saignements de nez.

Des poussées dites « hypertensives » apparaissant de façon brutale, peuvent entraîner des malaises, de violents maux de tête ou des difficultés à respirer.

L’hypertension artérielle peut également exposer les personnes touchées à diverses complications comme :

  • Un accident vasculaire cérébral (AVC) ;
  • Une cardiopathie ischémique (angine de poitrine ou infarctus du myocarde) ;
  • Un artériopathie des membres inférieurs ;
  • Une insuffisance rénale chronique ;
  • Une rétinopathie ;
  • Une maladie neurodégénérative (Alzheimer).

Il est préconisé lors d’une consultation chez son médecin généraliste ou bien en pharmacie, de prendre régulièrement sa tension afin de s’assurer qu’elle soit normale. Si la mesure est inférieure ou bien supérieure aux recommandations, il est vivement conseillé de reprendre sa tension plusieurs fois sur une période donnée pour vérifier une éventuelle anomalie.

Quelle incidence chez les jeunes ? 

On constate ces dernières années, que la prévalence de l’hypertension artérielle est en hausse continue chez les jeunes adultes, âgés de vingt à quarante ans. Selon les résultats d’une étude présentée lors de l’International Stroke Conference en 2022, ces changements augmenteraient notamment le risque de déclin cognitif. En cause ? Les modifications du mode de vie entraînant une augmentation de l’hypertension artérielle.

Elle est notamment favorisée par :

  • Une plus importante consommation de sel, en particulier présents dans les produits préparés ou transformés ;
  • Une consommation d’alcool régulière ;
  • Un surpoids ;
  • Une sédentarité.

La plupart du temps asymptomatique, les plus jeunes sont alors souvent diagnostiqués plus tardivement en cas d’hypertension. Ce diagnostic est pourtant essentiel pour éviter qu’elle ne dégrade davantage leur état général. Une mesure régulière de la pression artérielle (au moins une fois par an) permet un dépistage précoce de la maladie.

L’importance de la prise en charge

Non traitée, l’hypertension artérielle peut à long terme :

  • Favoriser les maladies cardiovasculaires ;
  • Provoquer des accidents vasculaires cérébraux ;
  • Contribuer au développement de maladies rénales.

Par ailleurs, une étude menée par le Dr Christina Lineback, chercheur en neurologie vasculaire au Northwestern Memorial Hospital de Chicago, montre que l’hypertension artérielle aurait des répercussions sur le fonctionnement cérébral chez les jeunes adultes.

Menée sur une durée de trente années, 142 adultes participants à l’étude CARDIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults) ont été suivi. Des IRM ont été réalisées à l’âge de trente ans, à la quarantaine puis vers l’âge de cinquante-cinq ans.

Les chercheurs ont examiné les changements dans les structures cérébrales au milieu de la vie, les ont rapprochés des expositions à des facteurs de risque vasculaires, notamment l’hypertension artérielle, le cholestérol, l’indice de masse corporelle (IMC), le tabagisme et la glycémie. L’analyse met en lumière que :

  • Les jeunes adultes ayant une pression artérielle élevée, présentent des changements cérébraux visibles à l’imagerie cérébrale en vieillissant (lorsqu’ils atteignent la quarantaine en moyenne) ;
  • Ces changements sont de nature à accroître le risque de dysfonctionnement cognitif.

En conclusion de cette étude, les auteurs appellent les cardiologues ou plus largement les professionnels de santé à lutter de manière agressive contre l’HTA (hypertension artérielle) chez les jeunes adultes, car les conséquences peuvent être à la fois lourdes et précoces en matière de santé cérébrale.

4 recommandations pour préserver une bonne tension artérielle 

  1. Avoir une alimentation saine et équilibrée. Privilégier les fruits et légumes frais et de saison idéalement. Limiter ses apports en graisses en évitant de consommer des produits transformés, frits ou encore les charcuteries. Il convient également de réduire sa consommation en sel (soit une cuillerée à café par jour).
  2. Limiter sa consommation d’alcool.
  3. Maintenir un poids de forme en limitant les kilos superflus.
  4. Pratiquer une activité physique régulière. 30 minutes par jour sont recommandées !

Des traitements médicamenteux peuvent également être prescrits pour ramener la pression artérielle en dessous du seuil de 140/90mmHg. Ce contrôle de la pression artérielle permet de limiter le risque de complications chez les malades.

Par ailleurs, il est possible de s’équiper d’un tensiomètre (disponible en pharmacie) afin de mesurer sa tension de façon régulière à son domicile.

Sources :