Actu Santé du 13h N°650

Réduire la mortinatalité française

Le nouveau rapport Euro-Peristat observe la santé périnatale de 28 pays de 2015 à 2019. En France, le taux de césariennes est maîtrisé, mais la mortinatalité montre une situation moins favorable.

En France, le taux de césariennes est maîtrisé – avec un taux stable sur la période 2015 à 2019 – soit environ une césarienne pour 5 naissances en 2019 (20,9 %). Le pays arrive 9e sur les 28 fournissant des données pour cet indicateur. Toutefois, on note en parallèle un taux élevé d’accouchements par voie basse instrumentale (forceps, spatules, ventouses).

Dans le détail, 23,1 % des accouchements en 2019 concernent des mères âgées de 35 ans et plus (4,6 % des mères de plus de 40 ans). En Europe, ces chiffres sont similaires puisque 23,1 % des naissances concernent des mères de 35 ans et plus (4,5 % de 40 ans et plus).

En France, les données montrent que 16,1 pour 1 000 grossesses sont des grossesses gémellaires (contre 15,8 pour mille naissances en Europe).

En France, des progrès sont nécessaires pour réduire la mortalité autour de la naissance. Par exemple, le pays arrive en 20e position sur 28 en ce qui concerne le taux de mortinatalité avec 3,6 décès pour 1 000 naissances en 2019, après exclusion des interruptions médicales de grossesse.

Enfin, les données concernant la prématurité indiquent qu’en France, le taux de naissances prématurées parmi toutes les naissances vivantes est de 6,9 %. Au niveau européen, ce taux varie de 5,3 % à 11,3 %, avec une médiane de 6,9 % en 2019.

« Ce rapport permet de consolider et de confirmer les résultats de précédents travaux menés en France qui ont soulevé des craintes quant à la mortalité des nouveau-nés. Il souligne aussi la nécessité d’améliorer notre système d’informations pour obtenir des données solides permettant de soutenir les politiques publiques en faveur de la santé périnatale », conclut Jennifer Zeitlin, directrice de recherche à l’Inserm.

Depuis près de 30 ans, des Enquêtes nationales périnatales (ENP) sont réalisées régulièrement, à la demande des services publics. Elles fournissent des données sur l’état de santé des mères et des nouveau-nés, les pratiques médicales pendant la grossesse et l’accouchement, et les caractéristiques démographiques et sociales des femmes et des familles.

Transfert des compétences vers les infirmiers

L’Ordre national infirmier veut accélérer la possibilité des infirmiers de réaliser de façon autonome des actes : prescription de certains médicaments, renouvellement de traitements, consultation de suivi après passage aux urgences…

L’Ordre veut « rendre effectif le transfert des compétences et renforcer le rôle propre des infirmiers » ; « mettre en œuvre le principe de l’accès direct aux professions paramédicales » ; « intensifier les moyens dévolus à la formation ». Il appelle également à une « réécriture en profondeur du décret-socle de 2004 », qui définit l’ensemble des actes que les infirmiers peuvent accomplir.

Ces propositions s’inscrivent à la suite de l’accord historique des 7 ordres de santé signé le 12 octobre dernier, qui reconnaît pour la première fois les principes du transfert de compétences et de l’accès direct aux professions paramédicales, pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière d’accès aux soins.


Un panorama des entrepôts de données de santé

La HAS a recensé 22 EDSH, dont 17 au sein de CHU. Ce panorama montre un écosystème en construction permettant de lancer de nouvelles expérimentations, mais dont l’hétérogénéité actuelle empêche des évaluations nationales.

Un entrepôt de données de santé hospitalier (EDSH), c’est la collecte et la structuration de l’information médicale des patients fréquentant un établissement de santé au sein d’une base de données unique. Ces données générées lors de prise en charge des patients sont utilisées pour le pilotage, la recherche, etc…

Le développement des EDSH lancé à la fin des années 2000 s’est renforcé à la fin des années 2010, et s’accélère notamment grâce à des financements nationaux, la multiplication d’acteurs industriels spécialisés en données de santé et le début d’une réflexion internationale à propos de l’espace européen de données de santé.

Étudier l’usage, l’efficacité et la sécurité des produits de santé ; suivre, mesurer et améliorer la qualité des soins ; réaliser des études épidémiologiques ; faciliter la veille sanitaire : autant de motifs à l’intérêt croissant des agences sanitaires pour les données de vie réelle. Parmi les différentes sources de données, les EDSH connaissent actuellement un développement rapide sur le territoire français. L’hétérogénéité actuelle de cet écosystème ne permet pas ou peu, à ce jour, une utilisation des EDSH pour des projets de recherche ou d’évaluation à l’échelle nationale. Plusieurs freins limitent la mise en place de solutions homogènes et interopérables sur le territoire : le développement sur projet, le manque de financements pérennes, d’instances d’échanges et de collaborations techniques au niveau national.


Semaine de la sécurité des patients, c’est parti !

Ce moment fort de sensibilisation aux enjeux de la qualité et de la sécurité des soins se déroule du 21 au 25 novembre. Le thème de l’édition 2022 est : « EIAS (événements indésirables associés aux soins) : les déclarer, les gérer pour progresser ».


Comment préserver la santé mentale des soignants ?

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