Fil vert du 13 octobre 2017


La FHP renouvelle son partenariat avec l’Agence santé publique France en s’impliquant dans l’opération « Moi(s) sans tabac ».

Les initiatives

Vis ma vie

Polyclinique de Limoges (87)

La polyclinique n’a pas attendu la 14e Semaine nationale pour la qualité de vie au travail du 9 au 13 octobre pour organiser la sienne. Prenant les devants, les personnels des sites Chenieux et Émailleurs-Colombier ont été conviés mi-septembre à deux journées d’activités offertes : massages, Taï Chi, marche nordique, chorale, petits déjeuners, etc. L’établissement a pour l’occasion lancé l’opération « Vis ma vie ». L’idée est simple : mieux connaître la réalité du travail de son collègue en prenant sa place durant quelques heures. Découvrir son métier, ses contraintes, son apport à la prise en charge des patients. Un sacré défi, relevé par soixante-dix salariés et la direction qui a pleinement joué le jeu.

« L’idée de départ émane de notre DRH », explique Jean-Luc Dubois, co-directeur. « Pour ma part, je suis allé au service de gestion des lits, géré par 2 personnes, qui chaque jour travaillent sous forte pression pour placer chaque patient dans le bon service. » Cécile Blanc, co-directrice, a choisi de suivre une infirmière de nuit. Quant à la DRH, Brigitte Schmitt, elle a accompagné les aides-soignantes, faisant les lits et vidant les bassins. Pour elle, une telle action témoigne « d’une politique qui réaffirme l’humain au cœur de l’organisation, et redonne du sens à l’action collective. » Ce fut aussi l’occasion pour les salariés de découvrir l’autre site de la polyclinique, de passer un moment avec leurs collègues qu’ils ne connaissent parfois qu’au téléphone. Enfin, cette action a permis d’ouvrir des horizons, comme pour cette assistante administrative qui envisage de devenir infirmière, et a pu enfiler la blouse pendant quelques heures. Une initiative originale mise en œuvre grâce à l’implication des cadres qui, s’ils ont tous participé, ont veillé à ce que l’activité de l’établissement ne soit pas perturbée.

 

Du miel de fleurs du Tarn

Clinique d’Occitanie, Muret (31)

Les professionnels de la Clinique d’Occitanie peuvent mettre un pot de miel à l’effigie de la clinique sur leur table du petit-déjeuner. Oriane Corbelli, attachée de direction en charge de la Qualité, nous explique le projet : « Il s’agit d’agir concrètement pour la sauvegarde des abeilles en aidant un jeune apiculteur dans son installation, par le parrainage de ses ruches ». Le comité « Développement Durable » de la clinique s’est pour cela adressé à l’association « Un toit pour les abeilles », qui leur a proposé d’accompagner un apiculteur fraîchement installé à Lavaur. En échange, celui-ci donne régulièrement des nouvelles des abeilles et de l’avancement de la production. Surtout, l’apiculteur fournit chaque année à la clinique 400 pots de miel, produits par les 4 ruches parrainées, qui sont offerts aux salariés de la clinique. Une idée simple et généreuse, un aliment santé, un modèle économique pérenne… Dans sa volonté d’aider à la protection de la nature et de sa biodiversité, il semble que la clinique – à l’instar des colibris, ou des abeilles – a trouvé le moyen de faire sa part.

 

Économiser son énergie

Hôpital Privé des Côtes d’Armor, Plérin (22) 

L’hôpital privé, inauguré en 2016, est champion de la performance énergétique. Ce complexe high-tech de 27 600 m², 300 lits et 15 blocs opératoires, est labellisé BBC 2005, c’est-à-dire que sa consommation maximale en énergie primaire n’excède pas 50 % de la consommation conventionnelle de référence.
Les bâtiments, isolés de l’extérieur et agrémentés d’une façade métallique composée de lames en inox, de zinc perforé et de volets à lames orientables, assurent de manière écologique la climatisation des pièces et le réglage de la lumière naturelle. Le choix des concepteurs s’est porté sur des chaudières gaz à condensation, une ventilation double flux à haut rendement, et un système de chauffage par plafond rayonnant dans les chambres. La chaleur émise par les équipements est récupérée pour le chauffage et pour la production de l’eau chaude sanitaire, qui est préchauffée en amont par 47 panneaux solaires installés sur le toit.
En parallèle, une gestion technique centralisée (GTC) permet d’optimiser le fonctionnement des systèmes et l’efficience énergétique. « Ce sont près de 10 000 points de mesure qui sont intégrés dans la GTC : la température, la régulation des caissons de traitement d’air pour la climatisation, les éclairages, les contrôles d’accès, les ouvertures des fenêtres qui conditionnent l’arrêt automatique du chauffage, la production d’eau chaude et glacée, etc. », explique Gaëtan Rouault, directeur technique de l’établissement. Un arsenal grâce auquel toute anomalie détectée déclenche rapidement l’intervention d’un technicien.

Le dossier

Comment réduire l’impact écologique des gaz d’anesthésie ? 

Les gaz d’anesthésie – desflurane, sevoflurane et protoxyde d’azote (N2O) – sont rejetés directement dans l’atmosphère via les prises de sortie d’évacuation. Ils participent tous à l’augmentation de l’effet de serre, mais le N2O est en plus directement impliqué dans la destruction de la couche d’ozone. Il est désormais possible de réduire la pollution liée à l’anesthésie. D’abord, en agissant sur le choix du type de gaz, dont l’impact écologique doit faire partie désormais de la balance bénéfice/risque. Ensuite, en privilégiant des modalités d’utilisation moins polluantes : préférer des bas débits de gaz frais (DGF) ou encore sélectionner le mode anesthésie inhalée à objectif de concentration (AINOC). En attendant que les systèmes de recapture des gaz soient disponibles en France…

Depuis 1990, la communauté des anesthésistes réanimateurs se pose la question de l’abandon du N2O, toxique pour les personnes et pour l’environnement. La réduction de sa consommation entraîne de facto une augmentation de celle des autres gaz, mais un gain économique est pourtant réalisé grâce à l’absence de coût lié aux installations et à la maintenance des circuits. Plusieurs dizaines d’établissements et bloc opératoires français sont ainsi désormais construits «N2O free ».

Pendant l’anesthésie, un débit de gaz frais trop important induit une surconsommation de gaz anesthésique. Lors du réglage manuel, il est possible de travailler avec des DGF < 1L/min, tout en assurant les besoins du patient en oxygène. En période d’entretien de l’anesthésie, il est donc recommandé de travailler en circuit fermé, ce qui réduit la consommation de sevoflurane par 2, celle de desflurane par 3, et in fine diminue de moitié la production de gaz à effet de serre. Une étude menée en 2014 par trois étudiants IADE visait à évaluer les débits de gaz frais moyens utilisés au cours de la période d’entretien de l’anesthésie, pendant 157 opérations. Elle a montré qu’il était possible, simplement en réduisant ces DGF à 1 L/min, de réaliser une économie de 74 400 euros par an. En équivalent CO2, cela correspond à 152 kg/an pour le sevoflurane et 4 234 kg/an pour le desflurane, soit la production d’un véhicule (type SUV) qui parcourt 30 000 km.

L’anesthésie inhalée à objectif de concentration (AINOC) permet quant à elle d’administrer les gaz inhalés de façon rapide, ergonomique, économique mais aussi écologique. Elle diminue de moitié la consommation des agents inhalés, même sur des anesthésies courtes. En renouvelant son parc de respirateurs par des plus modernes, qui disposent du mode AINOC, une équipe australienne a calculé une réduction possible de 47 % des émissions de gaz à effet de serre. Ce résultat est directement lié à la baisse de la consommation du desflurane, qui est le plus polluant.

Enfin, un système breveté de recapture des gaz anesthésiques permet d’empêcher leur évacuation dans l’atmosphère. Leur recyclage après traitement et purification permet même leur réutilisation. Des services de collecte ont ainsi émergé, qui revendent les gaz évacués, à des coûts réduits, pour les hôpitaux partenaires. Au Canada, dans un bloc opératoire de 21 salles, un tel système de récupération a permis – sur une période de cinq ans – d’économiser les émissions annuelles moyennes de 205 automobiles. Des sociétés américaines et suédoises proposent ce type de solutions, qui ne sont pas encore disponibles en France.

Article écrit en partenariat avec la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation et le Comité pour le Développement Durable en Santé.

En savoir plus : Guide du développement durable au bloc opératoire co-édité par la SFAR et le C2DS (disponible sur commande auprès de karine.chagnes@c2ds.eu)