Fil vert du 15 septembre 2017

Les initiatives

Du bonheur dans l’assiette

Clinique Saint-François, Haguenau (67)

Roland Lebeau, responsable restauration de la Clinique Saint-François est aux petits soins des patients. Ses plats, cuisinés sur place et servis de manière traditionnelle à l’assiette, ont un goût de terroir. « Les Alsaciens aiment bien manger ce qu’ils connaissent, aussi, nous servons à nos patients du pot au feu, des navets salés, des plats mitonnés et même de la choucroute que se marie très bien avec le poisson, le tout sous l’œil attentif de notre diététicienne. Nos aliments sont frais, aussi souvent que possible locaux, bio pour les fruits et légumes.  » Les équipes ont par ailleurs élaboré des livrets de recettes de repas mixés et enrichis pour donner des idées aux patients qui quittent l’établissement et à leurs aidants. Le service restauration propose différentes cartes de menus pour les régimes particuliers, les patients, les personnels et les enfants. Chaque année, la clinique participe en octobre à la Semaine du goût. Pour l’édition 2017, ce sont les cuisines étrangères et en particulier celles de la Grèce, de l’Irlande, du Maroc, des USA et de l’Inde qui seront à l‘honneur. Des attentions récompensées par un taux de satisfaction patient dépassant les 90 % de très satisfaits.

Traquer les polluants

Maternité Natecia, Lyon (69) 

Afin de protéger les générations futures qui y voient le jour, Natecia, la plus grande maternité privée de Rhône-Alpes avec 3 700 naissances annuelles, traque le bisphénol A et les phtalates. Sur ses murs tout d’abord en choisissant des peintures végétales lors des rénovations, mais aussi dans ses moindres recoins, depuis les dispositifs en contact direct avec les nouveau-nés et rigoureusement sélectionnés : tubulures, tétines, biberons, etc., jusqu’aux gobelets de la machine à café. Les cosmétiques sont aussi passés au crible et les changes des bébés se font uniquement à l’eau. Quant au nettoyage des locaux, il est effectué en priorité avec des produits éco-labellisés. Et pour porter ces bonnes pratiques hors les murs, Natecia forme  les professionnels de soins lors de son colloque annuel  sur « l’impact de l’environnement sur la santé de la femme et de l’enfant », organisé par ses équipes de gynécologues et endocrinologues. La 8e édition, tenue en 2017, s’est intéressée aux polluants, ondes électromagnétiques et aux traitements non médicamenteux de l’insomnie ou du stress.

S’habiller autrement

Suède

Au comté de Stockholm, les textiles utilisés pour fabriquer les vêtements des professionnels de soin et le linge de lit pour les établissements sanitaires sont éco-labellisés et … fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées. Avec 1 million de pièces de linge en circulation, ce sont 38 tonnes de linge qui sont lavées chaque jour. Le comté a donc décidé d’impulser un travail de R&D en partenariat avec des industriels avec des critères stricts pour le lavage et le séchage, car le coton n’est pas la solution unique en termes d’environnement. Résultat: chaque année, ce sont 1,3 million de bouteilles en plastique qui sont recyclées et servent de matière première pour les textiles fabriqués, 312 millions de litres d’eau qui sont économisés pour la production de textile, et 25 % d’énergie en moins pour le séchage.

 

Journée thématique C2DS
Réduction des nuisances sonores en établissement sanitaire et médico-social
Jeudi 5 octobre 2017
Espace de Conférence l’Iris, Paris
Programme

 

Le dossier

La mobilité propre, partagée et intelligente 

L’activité de soin nécessite un volume de transports très conséquent, pour les patients, les employés, les marchandises, les déchets, etc.

La 16e édition de la Semaine européenne de la mobilité (SEM) se déroulera du 16 au 22 septembre 2017 dans de nombreuses villes européennes. Depuis 2002, cet événement vise à inciter les citoyens et les collectivités à choisir des modes de déplacement respectueux de l’environnement. Le thème cette année : la mobilité propre, partagée et intelligente*.

Si les Français plébiscitent encore à 71 % la possession d’une voiture (étude 2016 de l’Observatoire des mobilités émergentes), les coûts afférents, la saturation des routes et parkings, et une prise de conscience écologique favorisent les nouvelles mobilités.

Transports partagés ou « doux », il est possible de réduire ses dépenses ainsi que son empreinte carbone.

Transports partagés, les nouvelles tendances !

Le vélo a le vent en poupe

Les établissements de soins rivalisent d’idées pour inciter les salariés à se (re)-mettre en selle.

Pour les trajets domicile-travail, certains établissements proposent des places de parking sécurisées, des pistes cyclables au sein des sites, des actions de sensibilisation avec marquage antivol, des conseils pour l’entretien et la conduite, etc.

D’autres cofinancent même l’achat d’un vélo, sans oublier de prendre en charge une partie de l’abonnement aux transports en commun pour les mois d’hiver. Autre possibilité : financer l’adhésion à un réseau urbain de location de vélos (Velib’, etc.) !

Et pour les déplacements sur le ou les sites, ou le transport des médicaments,  pourquoi ne pas acquérir ou louer une flotte de vélos, dont certains électriques ?

Le transport du sang à vélo à même été expérimenté mais nécessite encore des mises au point sur les obligations légales.

Covoiturage

Les déplacements domicile-travail représentent environ 30 % de la totalité des déplacements routiers en France. Pour favoriser le covoiturage (des salariés et visiteurs), il suffit de créer sur les parkings des zones de regroupement et de faciliter leur mise en relation soit via l’intranet soit via un site spécialisé pour le covoiturage « professionnel » qui propose une application dédiée. Certains établissements proposent même une prime incitative pour les covoitureurs ! Outre les économies, les salariés apprécient cette nouvelle convivialité.

Transports groupés de patients

Partager un taxi ou un VSL pour se rendre à une séance de dialyse, de radiothérapie, ou de rééducation, etc. Les patients sont d’abord plutôt réticents, mais constatent rapidement que cela leur permet de réduire le stress lié aux prises en charge. L’économie potentielle pour l’Assurance maladie est évaluée à 500 millions d’euros par an.

Une vraie bonne idée, mais qui nécessite la mise en place d’un régulateur pour coordonner les établissements, les patients et les transporteurs.

Véhicules électriques

Le prix d’acquisition d’un véhicule électrique reste plus élevé qu’un véhicule thermique, mais les coûts de maintenance sont plus faibles. Outre le Bonus écologique versé par l’État, certaines collectivités subventionnent la location ou l’acquisition des véhicules, ou des bornes de recharge. Ce marché est encore en développement, mais les améliorations techniques, notamment sur les batteries, devraient le rendre plus compétitif. Une bonne option pour les services de HAD par exemple.

Les nouvelles technologies permettent de rendre nos trajets plus efficaces, moins coûteux et plus respectueux de l’environnement.

Mais l’idéal est encore de réduire leur nombre et leur durée !

Favoriser les circuits courts, ou diminuer le nombre de livraisons, c’est encore le meilleur moyen de baisser la facture écologique des fournisseurs. Optimiser la valorisation des déchets – banalisation des DASRI en DAOM, déshydratation des DAOM, etc. – et réfléchir en amont avec les industriels sur le packaging permet aussi de diminuer la fréquence des arrivages et collectes.

Les consultations avancées, en plein essor, rapprochent déjà les médecins des patients. C’est le médecin qui se déplace, plutôt que plusieurs patients. Par ailleurs, des expériences ponctuelles de consultations pré-anesthésiques délocalisées (auprès d’un autre professionnel que celui qui effectuera l’anesthésie) sont déjà mises en place. Quant à la télémédecine, son développement et son intégration dans les parcours de soins et les pratiques quotidiennes des médecins n’en sont qu’à leurs débuts.

Entre autres vertus, ces nouveaux modes de consultation réduisent significativement les km parcourus.

* Les entreprises et collectivités qui ont mené au cours de l’année une « MobilityAction » –  action à but non lucratif en rapport avec la mobilité durable – peuvent participer à l’European Mobility Week Award 2017, prix remporté en 2016 par la ville de Malmö.