C’est décidé, je réduis mes déchets !
Les déchets ont aussi leur semaine (européenne) du 19 au 27 novembre.
L’objectif est de sensibiliser tout un chacun à la nécessité de réduire la quantité de déchets générés et donner des clés pour agir au quotidien. L’accent est mis sur la prévention des déchets partant du principe que : le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas !
Une collecte qui peut rapporter gros
Médipôle de Savoie, Challes-les-Eaux (73)
La gestion des emballages et en particulier celle du carton dans un établissement de santé peut, suivant la taille de l’établissement, vite devenir un casse-tête. Le Médipôle de Savoie, dans sa volonté de mettre en application les valeurs environnementales, humaines et sociales du développement durable a dès 2012, mis son équipe technique et son ingénieur biomédical sur le coup pour trouver une solution à un problème pouvant devenir encombrant. À savoir, 21 conteneurs de carton collectés deux fois par semaine, un partenaire refusant de collecter des bacs débordants, l’obligation des personnels à les aplatir, tout cela entraînant des situations à risque et des coûts de manutention supplémentaires. La solution s’est révélée simple et lucrative, le Médipôle a opté pour un compacteur à carton avec container de 30 m3, enlevé sur demande par le prestataire. D’après Céline Ortolland, ingénieur biomédical « c’est la solution idéale qui nous a permis de réaliser une économie de 10 000 € sur l’enlèvement de l’ensemble de nos déchets recyclables sur une année, c’est à dire environ 40 % d’économies réalisées. Si l’on ajoute à ceci que les agents n’ont plus à mettre les cartons à plat, que le container nous fait gagner de la place dans nos locaux à déchets, ce qui va nous permettre de mettre d’autres filières de tri en place, nous sommes gagnants sur toute la ligne. » Le container, customisé avec l’enseigne du Médipôle, porte fièrement les valeurs développement durable de l’établissement.
Duo de choc pour les biodéchets
Polyclinique du Parc Rambot, Aix-en-Provence (13)
La polyclinique n’a pas attendu le 1er janvier 2016 pour se mettre en conformité avec la législation sur les biodéchets. Avec son prestataire restauration, un plan d’attaque a été élaboré dès 2014 avec la mise en place d’une filière de tri et l’achat d’un déshydrateur qui permet de réduire le volume des biodéchets de 70 à 80 %. En bout de chaîne, une fois les fermentescibles déshydratés, il reste environ 9 kg de déchets qui sont devenus un substrat proche de l’engrais. Le produit de cette transformation est ensuite valorisé par la société commercialisant la machine pour être remis aux agriculteurs, maraîchers, etc., une fois les contrôles sanitaires réalisés. Ce système permet de gagner de la place mais aussi de réduire les coûts de transport et leurs émissions de CO2.
Centre médico-chirurgical Les Cèdres, Brive (19)
Le CMC Les Cèdres s’engage dans la campagne nationale lancée par le ministère de la Santé « Moi(s) sans tabac ». Déjà le 18 octobre, l’infirmière diplômée en tabacologie de l’établissement et des membres de la Ligue contre le cancer, vêtus de K-ways jaunes « Moi(s) sans tabac », allaient à la rencontre individuelle des fumeurs de l’établissement – salariés, patients et leurs proches. Objectif : les sensibiliser aux dangers du tabac et les inciter à arrêter en les accompagnant dans leur sevrage. À destination de ses salariés, la clinique propose un suivi personnalisé et des patchs gratuits. À mi-parcours, le 14 novembre, parmi les professionnels inscrits, huit d’entre eux ont relevé le challenge dont sept ont souhaité bénéficier de substituts nicotiniques.
Par ailleurs, l’équipe du département orthopédie a réalisé un document « Une opération se vit mieux sans tabac », remis aux patients qui vont subir une intervention chirurgicale, pour les informer sur les bienfaits post-opératoires attendus d’un arrêt de la cigarette, le tabac ayant un effet nocif sur l’oxygénation des tissus, altèrant ainsi le processus de cicatrisation des plaies et augmentant les risques infectieux.
Réduire les déchets : une décision stratégique
Les déchets produits par un établissement de santé sont le miroir de son fonctionnement quotidien, guidé par le respect de la réglementation et des recommandations ainsi que par les besoins en termes d’organisation et d’amélioration du confort de travail.
Les achats préfigurent les poubelles. L’identification du contenu des poubelles constitue ainsi un élément central pour la démarche durable de l’établissement et notamment la mise au point de sa politique d’achats responsables. Cette dernière doit permettre d’intégrer la question des déchets dès l’achat.
Pourquoi réduire avant même de trier
Un contexte réglementaire et sociétal favorable
Depuis 2008, la directive cadre sur les déchets acte leur réduction comme priorité à respecter dès 2010 par les États membres. En France, le Grenelle de l’environnement incite à une réduction des déchets en augmentant le coût de certains traitements de déchets avec la mise en place de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) ou encore l’obligation du tri à la source et la valorisation des biodéchets pour les gros producteurs.
Sur le terrain, la certification de la HAS invite les établissements à « retenir le principe de réduire, réutiliser et recycler les déchets », tout comme les incitations des normes environnementales (ISO 14 001, EMAS) et sociétale (ISO 26 000), auxquelles un nombre croissant d’établissements souscrivent.
Enfin, les initiatives comme « la famille zéro déchet », les territoires « zéro gaspi, zéro déchets », ou encore la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD) interpellent et inspirent le citoyen-professionnel.
Les chiffres du secteur
L’Observatoire de la performance développement durable en santé piloté par la FHP indique en moyenne l’organisation de 13 filières de déchets (borne haute 49, borne basse 2). Concernant le gaspillage alimentaire, 187 grammes de biodéchets sont produits par repas (équivalant à une valeur environ de 0,50 centimes) ou encore 3 000 euros de pain par an sont jetés en moyenne pour un établissement de 100 lits.
En collaboration avec le C2DS et Primum non nocere.