Rubrique Développement Durable du 13h du 11/02/2019

Clinique et Emmaüs, main dans la main

Faute de dépistage, de prévention et d’accès aux soins, la santé de personnes en précarité est menacée. Le CMC Les Cèdres à Brive et Emmaüs ont lancé en novembre 2018 une action inédite, soutenue par l’ARS Nouvelle-Aquitaine.

Une fois par mois, deux infirmières du CMC se rendent dans les locaux d’Emmaüs, à Brive, pour rencontrer les personnes en précarité, souvent éloignées des dispositifs de prévention. Il s’agit d’un public « qui ne va pas voir le médecin et encore moins un spécialiste,  faute  de  moyens  financiers »,  explique  Martine Barrade, présidente d’Emmaüs Brive.

Les infirmières leur proposent d’effectuer un bilan de santé gratuit afin de détecter les facteurs de risques, notamment cardiovasculaires. Tensions, pouls, poids, diabète, cholestérol, etc. sont mesurés par des dispositifs connectés à une tablette. Ce matériel innovant permet d’obtenir en quelques minutes une estimation des risques cardiovasculaires. En une demi-journée, ce sont ainsi 8 à 10 personnes qui sont reçues. L’infirmière explique les résultats – qui sont ensuite remis au patient ou envoyés aux bénéficiaires par mail ou courrier – et propose des conseils sur l’alimentation ou l’hygiène de vie. Les personnes à risque sont orientées vers leur médecin traitant ou un service spécialisé, et sont vues de nouveau par les infirmières à 3 et 6 mois.

« Ces bilans sont surtout un temps privilégié de rencontre avec un public éloigné de la prise en charge de sa santé, car sa priorité et ses préoccupations sont ailleurs » confie Josiane Delahaye, infirmière et coordinatrice des risques associés aux soins, qui participe à cette action. Ce bilan, c’est aussi l’occasion de repérer d’éventuels autres risques (addictions, etc.). Sa collègue est d’ailleurs formée en tabacologie.

Cette opération est particulièrement efficace. « Nous avons déjà repéré des risques méconnus par certaines personnes  et  les  avons   orientées   vers   les   professionnels   compétents »   ajoute   Mme Delahaye, qui conclut : « Nous sommes très attendus par les usagers de l’association et la file d’attente est longue ! »

Cette action, se poursuivra jusqu’en décembre 2020.