Fil Bleu du 24 mars 2016

Le mot de l’AFC-UNHPC / FHP-MCO

Notre profession est en pleine évolution. Deux sont particulièrement structurantes !

L’une très rapide concerne l’arrivée sur le marché de nouveaux traitements anti-cancéreux par des approches de plus en plus personnalisées et individualisées. Nos équipes doivent en permanence y faire face afin de proposer les traitements les mieux adaptés. Cela leur demande un investissement majeur, car, même si des efforts « de simplification » ont été opérés autour de trois dispositifs (Autorisation temporaire d’utilisation, Forfait innovation et RIHN), les moyens d’obtenir les traitements innovants demeurent lourds et complexes. L’environnement dans lequel nous œuvrons rend la frontière entre la recherche clinique et les innovations extrêmement ténue.

L’autre évolution concerne celle du régime des autorisations, prévue pour 2018, globalement et donc pour la cancérologie. L’INCa va entamer cette année la rédaction de critères qui permettront d’obtenir les autorisations. Et parmi ces critères, la participation active à la recherche clinique, qui doit se faire conjointement entre les établissements – qui peuvent recevoir des financements -, et les équipes médicales, qui, elles, ne sont financées qu’au travers des établissements.
Nous profitons donc de la campagne Mars Bleu pour vous inciter à monter des projets en recherche clinique et à participer aux appels à projets que l’État lance chaque année.

Dr Anne Mallet
Secrétaire national AFC-UNHPC

Thierry Béchu
Délégué général FHP-MCO

Les initiatives

Suivez les tags pour Mars Bleu
Polyclinique de Navarre et Polyclinique Marzet, Pau (64)

Les deux établissements du groupe Gaucher n’ont pas manqué d’idées pour Mars Bleu. Tous les vecteurs de communication ont été envisagés, des tags sur le sol pour ceux qui marchent la tête baissée, des illuminations sur les façades pour ceux qui ont la tête en l’air, des vidéos sur le site internet pour les curieux, des messages sur facebook pour ceux qui sont plutôt réseaux sociaux et enfin des tweets pour les 974 followers que compte la clinique. Le message par contre était unique et sans équivoque, venez-vous faire dépister ! Et question dépistage, le centre de médecine polyvalente de la Polyclinique Marzet y est allé franco le 17 mars pour sa journée spéciale Mars Bleu, le test pouvant être fait sur place, l’établissement prenant en charge les envois au laboratoire. « Comme le dépistage du cancer du côlon est moins automatique, nous avons intensifié nos actions. Les retours sont très positifs, les questions ont abondé et les volontaires pour un dépistage spontané aussi », conclut Émilie Odorico, responsable qualité et gestion des risques.

 

Si on en parlait autour d’une tasse de café !
Hôpital Privé des Côtes d’Armor, Plerin (22)

Les messages passent beaucoup mieux lorsque c’est convivial. C’est l’idée qui a motivé les équipes à ouvrir « Le café bleu » dans le hall de l’établissement, animé par les IDE coordinatrices des parcours cancer, en coopération avec La Ligue et l’Oncarmor. « Café, thé, jus d’orange, … nous avons eu des heures d’affluence à notre café qui s’est tenu tous les lundis et jeudis après-midi de ce mois. Les informations sont diffusées lors d’un moment de détente et les invités repartent avec un petit cadeau, un bracelet, un jeton de caddie, etc. », explique Dominique Delanoé, directeur des soins. L’hôpital privé organise aujourd’hui, jeudi 24 mars, un évènement intitulé « un temps pour moi » dans la Passerelle I-Santé, passage obligé pour accéder à l’établissement et où des esthéticiennes, sophrologues, psychologues et coachs sportifs interviendront chacun dans leur registre. Jeudi sera également le jour de la rose bleue, qui sera remise à chaque patient avec un message simple d’incitation au dépistage. « Nous remarquons que plus les années passent, plus nos actions portent. Les équipes attendent ces évènements autour du dépistage avec impatience. »

 

Un Mars Bleu choix multiples
Clinique de l’Estrée, Stains (93)

La Clinique de l’Estrée s’est entourée de pas moins de cinq partenaires pour sa journée de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal qui a lieu aujourd’hui, 24 mars. Au programme un atelier nutrition qui propose des dégustations et une sensibilisation aux vertus des thés vert, blanc, noir mais aussi à celles du chocolat, noir de préférence, reconnu pour ses pouvoirs antioxydants et ses teneurs en vitamines et minéraux. L’éducation nutritionnelle abordera également la question des protéines animales et comment les remplacer par des protéines végétales. Une action de sensibilisation aura lieu au self à l’attention des personnels de la clinique car « même s’ils travaillent dans un établissement de soins, les personnels ne sont pas toujours bien informés », constate Frédérique Moreau, coordinatrice service cancérologie, détachée par la clinique pour mener des actions hors les murs. « La clinique a créé un poste de coordinatrice en cancérologie dont la mission principale est de faire toute l’année le relais en dehors de l’établissement. J’interviendrai donc au mois de mars, à la mairie, au restaurant des agents communaux, auprès d’associations de femmes, dans un centre de consultation, etc. » Les patients et visiteurs auront également le loisir de faire une petite balade à l’extérieur en participant à l’atelier sport avec au choix des séances d’une demi-heure de marche rapide dans le parc de la clinique, ou de gym douce.

 

La preuve en images
Polyclinique du Parc, Toulouse (31)

« Nous organisons le 29 mars notre 1e journée Mars Bleu, grand évènement que nous annonçons sur nos écrans d’information et qui sera l’occasion de présenter le film « Coloscopie de dépistage » réalisé en partenariat par le Dr Calazel, une gastro-entérologue de la Polyclinique du Parc, et la SFED », explique Nathalie Puppo directeur de l’établissement. Cette journée accompagnée par les personnels soignants de l’établissement sera l’occasion de parler dépistage, mais aussi de s’intéresser aux différentes techniques d’examens : la coloscopie standard réalisée par le gastro-entérologue et celle virtuelle réalisée par le radiologue. « Nous souhaitons informer nos patients sur les différentes techniques de dépistage par coloscopie parce que notre établissement propose les deux techniques mais aussi et surtout parce qu’elles ne s’adressent pas aux mêmes types de patients. La caution de Mars Bleu, en tant que campagne nationale du dépistage du cancer colorectal est essentielle pour faire passer nos messages. Cela fait tilt chez les patients », conclut-elle.

 

Bien manger, bien bouger
Clinique Pasteur, Ris-Orangis (91)

La clinique Pasteur, le centre de radiothérapie de Ris-Orangis et leurs partenaires, avaient mis les petits plats dans les grands pour leur journée Mars Bleu, le 19 mars dernier. « Bien manger, bien bouger : une façon simple de prévenir le cancer colorectal » était le fil conducteur de cet évènement où, comme dans son « Cooking Show » télévisuel, Olivier Chaput a proposé des découvertes culinaires originales. Côté nutrition toujours, une conférence menée par Bénédicte Van Craynest, diététicienne-nutrithérapeute, intitulée « De la terre à l’assiette, la santé de mon côlon en dépend », a été grandement appréciée par l’auditoire, également venu pour glaner des informations sur le nouveau test immunologique auprès des infirmières d’annonce et l’ADMC 91. De nombreuses animations ludiques ainsi que des séances et défis sportifs pour petits et grands ont également été proposés tout au long de la journée.

 

L’interview

Frédéric de Bels,
Responsable du département dépistage de l’INCa

Quels sont les attentes de l’INCa en termes de dépistage avec le nouveau test immunologique ?

Un an après la mise sur le marché du nouveau test, suite à une phase de montée en charge du taux de dépistage, désormais de 80 à 100 000 tests sont réalisés chaque semaine, ce qui laisse présager un taux de participation annuel largement supérieur à celui suscité par le test Hémoccult.
Le test immunologique a une sensibilité de 75 à 80 % et un taux de tests positifs de l’ordre de 4,6 % versus respectivement 40 % et 2,3 % pour le test Hémoccult. L’amélioration de la participation, couplée à la meilleure performance du nouveau test (2 fois plus de cancers détectés et deux à trois fois plus de détections d’adénomes avancés) auront un impact bien supérieur en termes de réduction de la mortalité par cancer du côlon et du rectum et permettront même de réduire l’incidence de ce cancer.

Quel rôle peuvent jouer les établissements de santé privés sur le terrain ?

Les établissements de santé, indépendamment de leur statut juridique, doivent faire la promotion du dépistage. Au vu des nombreuses initiatives et des coopérations avec les structures de gestion du dépistage départementales, c’est déjà largement le cas. Leur place sera également essentielle pour le diagnostic et l’exérèse des lésions : ils doivent pouvoir suivre en termes de coloscopies – l’augmentation du nombre de coloscopies induites par le dépistage étant déjà perceptible par les gastro-entérologues. Enfin, on attend également une implication majeure des établissements, des gastro-entérologues et des anatomocytopathologistes dans le retour d’informations sur les résultats des coloscopies, auprès des structures de gestion du dépistage départementales ; seul un retour efficace des données nous permettra d’évaluer le programme et d’en assurer la qualité avec des statistiques fiables et en analysant par exemple si la valeur prédictive des tests est de l’ordre de celle attendue.

L’INCa travaille actuellement avec les gastro-entérologues et les anatomopathologistes à la mise en place de modalités d’échange d’informations standardisées et harmonisées entre les professionnels et les structures, afin de pouvoir évaluer au plus juste les programmes de dépistage. Seul un suivi rigoureux des indicateurs nous permettra d’avancer correctement.