Emmanuel RICARD, délégué prévention et dépistages à la Ligue contre le cancer
Durant Octobre Rose, les bénévoles et les salariés des 103 comités de la Ligue contre le cancer se mobilisent pour animer des stands afin de rappeler les modalités du dépistage, proposer des démonstrations pédagogiques de pratique de l’autosurveillance par l’autopalpation (vidéo pédagogique d’autopalpation). Cette pratique est conseillée en particulier aux femmes de moins de 50 ans en complément du suivi annuel par un médecin gynécologue, généraliste ou d’une sage-femme. Après 50 ans, le dépistage organisé est gratuit. De plus, il est fiable grâce à la double lecture des résultats qui permet de récupérer 6 à 7 % des cas non détectés lors d’une simple lecture. Et puis cette année, la Ligue collabore avec des influenceuses populaires et multiplie les webinaires afin d’élargir l’impact de ses messages.
Chaque femme est encouragée à pratiquer l’autosurveillance par la recherche d’éventuelles modification d’un sein par rapport à l’autre. Les évolutions comme : l’apparition d’une érosion qui ne disparaît pas ou de veinules, une modification d’aspect ou de la forme, ou encore la peau d’orange, nécessitent une surveillance par un professionnel. La tumeur peut aussi se développer dans les canaux lactifères c’est pourquoi tout écoulement doit alerter. De même, la rétraction du mamelon est à signaler.
Parce que 40 % des cancers sont évitables, la prévention est fondamentale via la lutte contre les comportements à risque : tabagisme, alcoolisme, surpoids, obésité et manque d’activité physique.
De même, la pollution atmosphérique augmente le risque de cancer du sein. D’autres facteurs de risques relèvent de la vie génitale. Des règles précoces et la ménopause ou grossesse tardive sont associés à un risque plus élevé de cancer du sein. À contrario, les grossesses et l’allaitement protègent les femmes de ce risque car ils réduisent le nombre de cycles. Pourtant, la France est un pays ou l’allaitement est peu encouragé. Les stimulations ovariennes, la contraception orale et les traitements hormonaux de la ménopause favorisent le risque de cancer du sien. Ils peuvent être évités par une contraception mécanique et la suppression de prescriptions non indispensables.
Les facteurs génétiques ont une incidence sur les risques d’apparition d’un cancer du sein de l’ordre de 5 et 20 % maximum. Pour les familles dans lesquelles un cancer du sein est détecté, une information et une surveillance des autres membres de la famille doivent être proposées avec l’accord de la première personne détectée. La surveillance de la fratrie doit s’organiser 10 ans avant la date anniversaire du premier cas dans la famille.
Les mammographies à répétition augmentent le risque de cancer, d’où un dépistage après 50 ans et utilisation d’autres techniques comme l’IRM et l’échographie. L’augmentation des facteurs de risque tels que le surpoids, l’obésité, le tabagisme et l’alcoolisme pourraient amener à abaisser l’âge du dépistage. C’est ce que préconise désormais la commission européenne à partir de 45 ans.
Les consultations de prévention à 25, 45 et 65 ans annoncées par le gouvernement en septembre 2022 amèneront vraisemblablement à revoir les dates. Il importe de commencer à 25 ans le dépistage du cancer du col et un suivi gynécologique une fois par an, avec une information plus précoce sur le dépistage du cancer du sein.
Pour plus d’information :
cancerdusein.preventioncancers.fr