Édition spéciale N°4 – 13 Septembre 2022 – Christophe SADOINE

Christophe SADOINE, président directeur général de CAHPP

Pour faire face aux changements, quels accompagnements proposez-vous à vos clients et fournisseurs ?

Accompagner les établissements de santé est notre travail quotidien depuis des années et la cadence s’accélère. Désormais, les négociations que nous menons pour nos clients auprès des fournisseurs requièrent un suivi permanent ; il n’est plus question de négociations pour l’année ou les années à venir. Nous devons faire coïncider les réalités des fournisseurs et celles des établissements.

Il n’est pas envisageable que les établissements supportent 100 % des augmentations des tarifs. C’est pourquoi nous expliquons aux fournisseurs qu’il est nécessaire de réduire les marges le temps nécessaire à la gestion de la crise.

Notre accompagnement se focalise en amont sur l’organisation et les pratiques des établissements. Nous les encourageons à mieux, voire moins, acheter en évitant les gaspillages et améliorant la gestion des stocks. Par ailleurs, la mise en place de cadenciers destinés à prévoir les achats sur l’année nous permet de mieux négocier les tarifs lors des marchés d’engagement pour les dispositifs médicaux et les dispositifs médicaux implantables.

À compter de 2023, les difficultés dues aux ruptures de stock, décalages ou délais de livraisons, pour les médicaments, DM et DMI devraient être maîtrisés grâce à Hospi Stock (Ma PUI LABS), une plateforme numérique qui permet à toutes les parties prenantes de l’écosystème de la Santé de piloter et de communiquer en temps réel sur leurs tensions et ruptures de stock.

L’action de CAHPP est avant tout et dans la mesure du possible, de sécuriser les stocks auprès de nos fournisseurs.

Disposez-vous de solutions économiques, financières ou en matière de RH ?

En termes d’accompagnement économique et financier, nous avons référencé un courtier qui propose du leasing, des plans de financement et des programmes d’assurance pour les établissements, afin de leur permettre de conserver leur niveau de trésorerie à flot.

Autre piste, il existe des sources de financements européens, de la BPI (Banque publique d’investissement) ou des CARSAT (Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail) dont les établissements ne sont pas toujours au fait. Nous les aidons à connaître et éventuellement obtenir ces aides. Par exemple, il est possible de se faire accompagner pour installer des équipements pour pallier les troubles musculo-squelettiques, mais déposer un dossier de financement est chronophage et complexe. Nous mettons à profit l’expérience que nous avons dans la prise en charge du handicap et l’installation de rails électriques destinés à mobiliser les patients tout en améliorant les conditions de travail des soignants et éviter les accidents de travail. Ces installations peuvent être prises en charge jusqu’à 50 % ce qui permet d’équiper 2 fois plus de lits.

De plus, d’une manière générale, nous incitons nos clients à prendre en considération le cycle de vie du matériel, le prix des consommables ou la consommation énergétique. Nous proposons aussi des contrats de maintenance afin de prolonger la durée de vie du matériel.

Dans le secteur de l’énergie, nous accompagnons nos clients au-delà du décret tertiaire vers la baisse de leur consommation. C’est pourquoi à l’issue d’audits, nous proposons la mise en place de nouvelles organisations, de nouveaux dispositifs, de nouveaux modèles peu énergivores. Les retours sur investissement sont de plus en plus rapides du fait de l’augmentation des prix de l’énergie.

Sur la question RH, nous participons à la réflexion puisque nous préparons avec la FHP, pour le mois de novembre, un webinaire sur les nouveaux outils RH. Le manque de main d’œuvre, qui n’affecte pas uniquement le secteur de la santé, requiert un pilotage en interne doit être mené en faveur d’un co-management, de coaching, de développement de talents, d’accès à la formation pour fidéliser et développer les compétences des professionnels.

D’une manière plus générale votre métier évolue-t-il ? 

Nous sommes passés d’une activité de centrale de référencement à une activité de conseil et d’accompagnement pour acheter mieux et uniquement ce qui est nécessaire, en y intégrant fortement la dimension et la démarche RSE (choix des produits, éco-conception, cycle de vie du produit, contenant, contenu, lieu de fabrication, produits toxiques, etc.).

Nous sommes aussi désormais des assistants à maître d’ouvrage pour l’aménagement des pharmacies, des blocs ou des circuits de stérilisation… Au-delà du matériel, c’est tout l’environnement, le suivi, le stockage, le parcours que nous analysons.

Nous devons être réactifs face aux évolutions et les anticiper nous permet d’obtenir les meilleures propositions tout en ne perdant jamais de vue que le bénéficiaire final de CAHPP est le patient ou le résident. La qualité des soins doit aussi poser la question de leur pertinence.

Aider les établissements fait partie de notre ADN. Depuis le début de l’année 2022, les responsables régionaux ont effectué 2 000 visites sur le terrain. Notre stratégie se nourrit des remontées, de leurs observations et de leurs expériences. Nous sommes présents dans tous les secteurs d’établissements sanitaires ou médico-sociaux. Nous accompagnons toutes les typologies de métiers.

CAHPP est le partenaire majeur de la transformation et du développement des établissements de santé.