Fil rose du 24 octobre 2017

Grand angle

 

Zoom

Voir la ville en rose

Clinique du Fief de Grimoire, Poitiers (86) 

Mignaloux Beauvoir, 4 127 habitants. Entre la commune et la clinique, 8 km à peine. Il aura suffi que Patricia Guigné, coordonnatrice de la filière Cancérologie, propose : « Et si on transformait une ville en rose », et que cette idée soit aussitôt soumise par un médecin de l’établissement au conseil municipal de sa commune. Une étincelle, une traînée de poudre, et 8 km plus loin, sous l’impulsion d’un maire enthousiaste, c’est toute la ville qui se couvre de rose : associations, écoles, entreprises, commerces, Mignaliens et Mignaliennes. Jour après jour, pendant une semaine, les actions ont fusé, coordonnées par la clinique. Depuis la balade dominicale, et l’activité physique encadrée par des coach, jusqu’à la fresque murale réalisée par l’école maternelle, en passant par les menus roses – sans colorants – servis dans les cantines. Depuis l’expo photo « Ensemble changeons le regard » installée à la mairie jusqu’au tournoi de squash, en passant par les temps de lecture à l’école, que les maîtresses ont consacrés au thème du cancer grâce à l’appui et aux supports adaptés fournis par la clinique. Depuis les devantures des commerces, jusqu’à la zumba-family samedi dernier, en passant par la conférence interactive – questions tirées au hasard, et posées à la salle – animée par les praticiens de la clinique. Depuis les chaussettes roses arborées par les joueurs de foot du club, jusqu’aux ballons qui se sont envolés pour la fête de clôture. Une idée un peu folle, née à la clinique et devenue réalité grâce aux partenaires, la municipalité, la Ligue contre le cancer, l’association Docvie. Grâce aussi, à l’énergie formidable de Patricia Guigné et Valérie Dubois, coordonnatrice de la filière Education thérapeutique et prévention, et aux 300 coups de fil qu’elles ont passés, sans compter maints mails et courriers ! « C’est une collaboration exemplaire entre la Clinique du Fief de Grimoire et la commune de Mignaloux Beauvoir en faveur du dépistage et de la prévention du Cancer du sein » déclare Isabelle Gagneux, directrice générale de la clinique du Fief de Grimoire.
Une collaboration que Mignaloux Beauvoir renouvellerait bien l’an prochain, comme 4 autres communes, d’ores et déjà candidates. Une belle traînée de poudre… rose. À qui le tour ?

Renaissances

Pôle Santé Oréliance, Saran (45)

Jeudi dernier, la 2CV rose à l’entrée montrait la voie. 100 personnes ont suivi l’invitation et ont pu écouter le message de ces 3 femmes, 3 combattantes. Une d’entre elle s’appelle Sandra Sanji. De sa maladie, elle garde les rencontres, l’amitié entre patientes, celles qui font avancer plus fort, plus vite, celles qu’elle a voulu immortaliser. Sur ses clichés en noir et blanc, 2 ou 3 femmes, de 16 à 66 ans, témoignent chacune d’une émotion. Entre elles, un petit crabe rose, symbole d’une maladie devenue un lien étincelant. La deuxième, c’est Alexia Cassar. Biologiste devenue tatoueuse après le cataclysme, la leucémie de sa petite fille. Un changement de vie radical. « Je suis allée me former chez un maître tatoueur pendant un an, sans salaire. » Puis elle s’est formée au tatouage 3D de l’aréole et du mamelon après une mastectomie. « Les tatoueurs classiques refusent souvent de le faire car ce sont des peaux fragiles, cartonnées, cicatricielles, avec souvent la prothèse juste en dessous » explique-t-elle. « Pour la plupart, c’est leur premier tatouage, elles revivent, pleurent, sont heureuses, mettent des décolletés ». La troisième, c’est Marine de Nicola. Star de la chanson en Chine, elle apprend à 24 ans qu’elle est atteinte d’un cancer. « Je n’ai plus rien à posséder. J’ai juste à… être. » Alors, pour vaincre la déprime qui rôde, elle s’est fixé 15 défis. Le 1er, écrire un livre. « Le baiser de l’ouragan » a été publié en avril 2017.
« Oréliance a placé cette année Octobre Rose sous le signe de la Renaissance et de l’Espoir » témoigne Patrick Roussel, président du Directoire de l’établissement. « Pour se battre plus fort et se reconstruire à travers des rencontres inédites et des témoignages lumineux qui permettent de mieux appréhender ce parcours compliqué. »

Les murs et la toile

Polyclinique de la Baie, Saint-Martin-des-Champs (50)

Pendant tout le mois, une trentaine de portraits sont accrochés sur les murs de l’accueil et du service de radiothérapie. En couleurs ou noir et blanc. L’exposition « Je ne suis pas le cancer », est un travail de 2 ans en immersion dans un service de cancérologie. Les 2 photographes de l’association Yadlavie ont choisi de montrer les visages sereins, apaisés, souriants, des patients mais aussi des proches, et des soignants.
Une trentaine de visages, encore, ceux des d’élèves aides-soignants de l’IFAS Michèle Guillou, promotion 2017-2018. Toutes et tous ont participé au clip vidéo réalisé pour Octobre Rose, avec l’aide d’un père d’élève. En 2 minutes, les messages passent. Littéralement. Boules de papier qui fusent de mains en mains, de lieux en lieux, avec à chaque fois un texte différent. « Ce fut une semaine riche et intense à la Polyclinique de la Baie, je suis fière de l’engagement de tous… », témoigne Véronique Tessier, directrice générale. À nous de relayer leurs messages, maintenant ! https://youtu.be/vyh4x1x7IzY

La guerre des tétons

Polyclinique de Franche-Comté, Besançon (25)

« Tchao Günther ». Drôle de nom pour le blog BD ouvert par Lili Sohn peu après son diagnostic, à 29 ans. Un nom allemand pour désigner son cancer, parce que c’est la langue utilisée par les dompteurs. Le dessin pour nommer l’ennemi, et pour extérioriser les émotions. Le blog devint une BD en 3 tomes, « La guerre des tétons ». Puis la BD devint une exposition – 14 planches grand format – installée au self de la polyclinique pendant la semaine d’action, du 9 au 13 octobre. « Nous sommes très heureux d’avoir pu présenter cette œuvre à la fois belle, drôle et touchante à nos patients, visiteurs et professionnels. », explique Raphaëlle Remoleur, la directrice.
Une semaine plus tôt, c’est au pied de l’installation « Voyage au cœur du sein », posée au centre de Besançon, que l’établissement tenait un stand d’information. Stand ensuite déployé dans la polyclinique, le 11 octobre, journée en point d’orgue de cet Octobre Rose. Le soir, le colloque animé par les praticiens de l’établissement, à destination des médecins généralistes mais aussi du grand public, a rassemblé plus de 70 personnes.

Instantanés