Fil rose du 16 octobre 2018



Polyclinique de Gentilly, Nancy (54)
Co-construction

14 partenaires et 120 visiteurs pour la journée de sensibilisation du 9 octobre, et une soirée caritative le 12 afin de recueillir des fonds pour financer la nouvelle salle qui accueillera les soins de support.

Associations dédiées à la sensibilisation ou au soutien des patientes, atelier « autopalpation » sur buste pédagogique, présentation de matériels spécifiques pour les personnes atteintes du cancer, séances de sophrologie (en plein air !), de massage assis « Amma », de réflexologie, démonstration de lunettes de luminothérapie pour la relaxation, etc. Voici l’impressionnant dispositif proposé mardi dernier par Isabelle Houy, responsable d’unité de soins en missions transversales. Sandrine Huguel, infirmière de consultation pour la chirurgie du sein, et le Dr Olivier ont volontiers répondu aux questions sur la chirurgie du sein et la reconstruction mammaire. La soirée du 12 était organisée par l’association PEP’S, dans les locaux de l’école d’arts graphiques de Condé, avec le soutien logistique de la clinique. Cocktail dînatoire, orchestre de jazz, et en guest star la présence de Miss Lorraine. Les fonds recueillis serviront à financer la nouvelle salle de soins socio-esthétiques, située dans le service de cancérologie de la clinique, et dont l’architecture intérieure est réalisée par les élèves de l’école d’art.

Polyclinique Marzet, Pau (64)
L’affaire de tous

La clinique a inauguré son Octobre Rose par un repas rose et l’illumination des façades. Le 4, le stand sur la prévention et le dépistage était tenu par la Ligue contre le cancer, les étudiants de l’IFSI ont pris le relais dès le vendredi 12.

Sous la houlette de Céline de Ravel, Directrice des services de soins infirmiers, l’IFSI se mobilise cette année encore, avec un stand dédié à l’auto-examen. Les étudiants ont notamment préparé un quizz pour faire le point sur les signes cliniques qui doivent alerter. Le 18, Céline Arriat, infirmière du dispositif d’annonce, et Sophie Cazanave, diététicienne, viendront chacune expliquer leur rôle dans la prise en charge du cancer du sein. Dernier acte le 4 novembre, avec la participation d’une trentaine de membres du personnel au Challenge entreprise de La féminine de Pau.

Clinique du Landy, Saint-Ouen (93)
Tous en rose

Une centaine de personnes – médecins, soignants, personnel administratif, prestataires de restauration, etc. – ont enfilé ce jeudi 4 octobre des tenues de bloc opératoire roses. Les patients admis ce jour-là ont eux eu droit à des étiquettes roses.

Pour inviter les personnes concernées à participer au dépistage organisé, la clinique a choisi d’afficher la couleur sur sa façade, son site, et sur les réseaux sociaux. Objectif : donner le plus de visibilité possible au dépistage sans rendez-vous proposé dans les locaux de la clinique par le Centre de cardiologie du Nord, partenaire de l’établissement, pendant tout le mois.

Clinique Chir Porte Océane, Les Sables d’Olonne (85)
Adjugé… donné !

Membres du personnel, professionnelles du Pôle santé des Olonnes – dont celles du CH – et personnes extérieures … Comment susciter l’intérêt de toutes ces femmes afin qu’elles se réunissent dans le hall autour d’un stand de prévention ?

En leur proposant une troquerie. La recette, essayée l’an dernier auprès du personnel exclusivement, avait bien fonctionné. Marie-Laure Pereira, infirmière d’annonce, a donc suggéré cette année d’ouvrir grand les portes à des femmes parfois hésitantes, n’osant pas prendre un objet. Mais ce qui comptait ce lundi 8 octobre, c’était bien d’échanger… sur l’importance du dépistage, autour d’un « café rose » !

Clinique de l’Estrée, Stains (93)
Affluence et confluence

Un Octobre Rose en 3 temps, avec cette année une journée de sensibilisation, une soirée dédiée aux professionnels de santé, et l’accueil de 3 marches roses qui se rejoindront à la clinique.

Difficile de ne pas voir les bustes d’autopalpation stratégiquement placés aux 2 entrées du bâtiment, ce jeudi 11 octobre. Le dispositif de cette grande journée de sensibilisation était particulièrement abouti, avec la présence de nombreux stands tenus par une dizaine de personnels de la clinique ainsi que les bénévoles de l’association Une luciole dans la nuit. Un Trivial Pursuit imaginé pour l’occasion permettait par exemple de tester les connaissances des visiteurs sur les facteurs de risques du cancer. Le 18, une soirée médicale animée par 4 médecins de la clinique s’adressera à tous les professionnels de santé du secteur. Médecins, infirmières, pharmaciens, etc., plus de 600 invitations ont été lancées. Enfin, point d’orgue de cette trilogie, la clinique offrira un pot d’accueil, le 20 octobre, aux marcheurs venus des 3 communes voisines de Stains, Pierrefitte-sur-Seine et Épinay-sur-Seine.

Polyclinique du Cotentin, Équeurdreville (50)
Belles et sereines

« Prendre soin de soi », c’était le thème de la journée proposée jeudi 11 octobre en partenariat avec l’association Presqu’île en rose, qui accompagne les patientes pendant et après leur parcours de soin.

L’occasion pour les patientes de rencontrer des professionnels qualifiés pour leur apprendre à mettre en lumière leurs atouts, grâce à des conseils de maquillage, coiffure, etc. Autre atelier : la préparation et l’utilisation des huiles essentielles. Le bien-être passe par l’apparence, mais aussi par le lâcher-prise. Des séances de massage « Trager », à visée relaxante, étaient donc également proposées.

Clinique du Grand Large, Brest (29)

Le 3 octobre, grande journée de sensibilisation en présence de 2 infirmières du Dispositif d’accompagnement concerté. Une association partenaire présentait l’activité physique adaptée, dont le « Rose Pilates », adapté aux personnes en traitement ou en rémission.

Polyclinique Kenval, Nîmes (30)

Belle performance ! Pour sa 1re participation à la Zontienne, course 100 % féminine, la Polyclinique a réuni plus de 80 professionnelles venues de ses 3 sites : la Polyclinique Kennedy, la Clinique Valdegour, et le Kenval Institut de Cancérologie du Gard.

Clinique du Mousseau, Évry (91)

Une aide-soignante psycho-socio-esthéticienne, l’infirmière référente de chimiothérapie, et une infirmière de bloc diplômée en médecine chinoise… Trio gagnant pour animer jeudi 11 des ateliers sur l’estime de soi, l’autopalpation, et l’aromathérapie.

Clinique d’Alençon, Alençon (61)

Record battu pour la course-marche « Les Elles de l’Orne », ce dimanche 14, avec 3 850 participantes dans les rues de Damigny. Parmi elles, dix salariées de la clinique. Suite de la mobilisation la semaine prochaine, avec une journée « Tous en rose ! ».

 

 

 


Le Dr Jean-Baptiste Méric
oncologue médical, directeur du pôle Santé publique et Soins de l’Institut national du cancer (INCa) fait le point sur le dépistage du cancer du sein.

Comment a évolué le dépistage du cancer du sein ces dernières années ?
Après une évolution favorable, on constate une stagnation de la participation. En 2018, en France, 50,3 % des femmes concernées par le dépistage organisé (les femmes de 50 à 74 ans) ont réalisé l’examen. Si nous y ajoutons celles qui pratiquent le dépistage en individuel, on arrive à 60 %. C’est bien, mais c’est en dessous des recommandations européennes, fixées à 70 %. Ce taux est calculé pour fournir le plus grand avantage médico-économique : il valide un bénéfice important pour un territoire. Ce bénéfice est à la fois individuel et collectif : individuel, parce qu’il permet des prises en charge précoces, et collectif, car le dépistage coûte moins cher que des traitements oncologiques lourds.

Nous devons donc trouver les moyens de donner un nouvel élan à ce programme de dépistage organisé.

Quels sont les freins que vous rencontrez ?
Ils sont de plusieurs ordres. Le premier est le manque d’information, et le manque d’attention portée à sa santé. Le dépistage s’adresse à des femmes qui sont en bonne santé et n’ont aucun symptôme. Du coup, elles n’en voient pas la nécessité.

Les autres obstacles sont d’ordre psychologique. Dans ce cas-là, au contraire, les femmes sont bien informées. Mais l’appréhension est grande d’entrer dans le cabinet de radiologie en bonne santé, et d’en ressortir potentiellement malade, avec un examen qui révèle une anomalie. La peur est l’un des freins. Mais il est important de rappeler que le dépistage permet justement de repérer des tumeurs de petite taille, sans envahissement ganglionnaire, et que avec un cancer détecté à un stade précoce, 99 % des femmes sont encore en vie 5 ans après le diagnostic ; elles ne sont plus que 26 % lorsque le cancer est détecté à un stade avancé. Les traitements sont également moins lourds : 35 % des femmes dont le cancer a été détecté lors du dépistage organisé ont une chimiothérapie, contre 55 % chez les femmes qui ne participent pas à ce dépistage. Ce sont des chiffres significatifs.

Que souhaitez-vous mettre en place pour lever ces obstacles ?
La première chose à faire est de sortir de l’injonction. Ces dernières années, on se contentait de répéter « Il faut vous faire dépister, il faut vous faire dépister. » Mais la population n’est pas là pour écouter des incantations. Le dépistage doit être un acte de décision de la personne. Il faut l’inclure dans la prévention. Contre le cancer du sein, une série d’actions très simples est extrêmement efficace : moins boire d’alcool, ne pas fumer, avoir une alimentation diversifiée, pratiquer une activité physique. Le dépistage est une modalité de la prévention. Les médecins traitants sont de vrais relais d’information et il est essentiel qu’ils répondent aux questions des femmes sur ce dépistage. Il faut sortir de la défiance : nous n’obligeons personne, et la décision appartient aux femmes. Par contre, nous pouvons leur fournir les études sur le bénéfice/risque du dépistage. Le problème commence lorsque des groupes d’intérêts s’emparent du discours sur le dépistage à des fins politiques ou sociétales. Il faut donc rendre l’information disponible, transparente, s’appuyer sur les médecins traitants comme des relais, et faire appel à l’intelligence et la capacité de décision des patientes. Par ailleurs, nous nous sommes rendu compte, lors d’expérimentations, que l’appréhension de la douleur pouvait être grandement améliorée, si les patientes gèrent elles-mêmes, lors de la mammographie, le degré de compression du sein. Et si une première mammographie s’est bien passée, le frein est levé pour les suivantes.

Des campagnes comme Octobre Rose banalisent et valorisent le dépistage. C’est un évènement horizontal : les femmes se rendent compte qu’elles sont toutes concernées. Ce qui marche bien dans cette campagne, c’est qu’il s’agit d’un engagement collectif : si beaucoup de femmes le font, pourquoi pas moi ?

 

 

Crédits : Polyclinique de Gentilly, Polyclinique Marzet, Clinique du Landy, Clinique Chirurgicale Porte Océane, Clinique de l’Estrée, Polyclinique du Cotentin, Clinique du Grand Large, Polyclinique Kenval, Clinique du Mousseau, Clinique d’Alençon, Polyclinique du Maine, INCa